Riches et presque décomplexés, de Jacques Cotta

Après avoir écrit: « 7 milllions de travailleurs pauvres », Jacques Cottat a eu envie de mener une véritable enquête dans l’autre monde, dans celui, fermé de ceux qui détiennent toutes les richesses.
Ils vivent entre eux dans l’opulence, qu’ils soient de droite ou conjoncturellement de gauche. Parfois, ils se trouvent des amis et alliés peu naturels comme le numéro 1 de la CFDT, invité, à sa demande à guichet fermé…Ce dernier, parfois revendicatif lors des congrès syndicaux, n’hésite pas à répondre à Sophie de Menthon dirigeante d’Ethic « Entreprise à taille humaine indépendante et de croissance » qui lui demande pourquoi il ne marque pas plus sa différence avec la CGT: « Sur le terrain, c’est parfois compliqué, mais plus on va vers l’entreprise, je vous le répète, plus les salariés acceptent tout cela. Prenez l’accord Bosch sur le temps de travail. Il y a 200 accords du même type, mais personne n’en parle. Laissons les choses se faire dans les entreprises, il y a une adaptation! ».
Cherchez la différence avec les discours et actes de Sarkozy!
Mais au fait, qui creuse le déficit de la sécurité sociale? : Nicolas Sarkozy qui a éxonéré les heures supplémentaires de cotisations sociales, ce qui conduit à une perte pour la sécurité sociale qui s’élève à 5 milliards d’euros…Lui encore et ses prédécesseurs de gauche et de droite qui depuis 1991 ont mis en place des mesures d’exonérations pour la somme totale de 200,1 milliards d’euros!
L’auteur nous invite dans les salons des clubs fermés à la rencontre de ces patrons qui se sont énormément enrichis et qui, sans complexe, dénoncent les fonctionnaires, ces nantis (?!) ou le fisc qui les poursuit férocement.
Le lecteur peut ainsi croiser ces patrons du CAC 40 qui perçoivent-et ce n’est qu’une moyenne- près de 3,8 millions d’euros de revenus annuels, soit le revenu de 316 smicards!
Le libéralisme dominant, c’est le FMI et l’OMC qui multiplient les directives pour contraindre les pays les plus pauvres à équilibrer leurs budgets en abandonnant les cultures vivrières pourtant indispensables au profit des cultures industrielles contrôlées par les grandes firmes…
Le libéralisme, ce sont des capitalistes organisés qui rachètent la dette de pays pauvres pour ensuite les contraindre avec l’aide des tribunaux à rembourser à des taux défiant toute concurrence!
Le lecteur comprend mieux, à la lecture de ce livre, certains mécanismes et saisit la réalité des alliances entre des pouvoirs politiques, bancaires et médiatiques…
La violence intolérable n’est pas celle des banlieues qui se révoltent, ni celle des chômeurs en colère ou des sans papier poursuivis par la police ;
la violence inadmissible et intolérable est celle de ceux qui ayant tout, plongent sept millions de travailleurs dans la pauvreté !
N’est-il pas temps d’organiser la contre attaque de cette France d’en bas, de ces millions de laissés pour compte et de tous ceux qui subissent cette politique menée par les dominants et leurs alliés ! ?
Jean-François Chalot
« Riches et presque décomplexés »
de Jacques Cotta
Editions Fayard
octobre 2008
20 €
326 pages

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