Risque de “racisme anti-musulmans”, ou de pogroms anti-Européens ?

La critique de l’islam est souvent vilipendée comme nuisant à une société libre et tolérante, comme cachant ou menant à la haine des musulmans. Je parle ici de la critique réelle de l’islam, et non de cette fausse critique qui est en fait une apologie, et qui consiste à dire « L’islam n’a aucun reproche à encourir, tous les défauts ne sont imputables qu’à une déformation de l’islam appelée islamisme, fait de mauvais musulmans ». Je pense au contraire, que la liberté de critiquer l’islam est la condition sine qua non d’une société libre et tolérante.

Je souhaite répondre ici en particulier à l’argumentaire d’un de mes interlocuteurs, René, qui s’inquiète du lien entre la critique de l’islam en soi, sans distinction entre islam et islamisme, et un risque de ce qu’il appelle du « racisme anti-musulman ». Je ne partage donc pas son point de vue, et je vais expliquer pourquoi, mais par contre, il n’est pas question pour moi ni de nier ou minimiser, ni le risque que toute critique d’une doctrine comporte, d’être lue par certains lecteurs, comme une critique des personnes liées à cette doctrine non seulement dans leur comportement, mais dans leur « être » même, ni par conséquent l’importance, de prendre toutes les précautions pour que cette critique d’une doctrine, ne soit pas lue ainsi. Si j’ai choisi, n’étant ni catholique, ni araméenne, d’adopter la phrase du Père Samuel si typiquement chrétienne, « j’aime les musulmans je dénonce l’islam », c’est bien parce qu’elle résume parfaitement la finalité et l’intention de ma critique de l’islam, comme de celle du Père Samuel, ou d’ Anne-Marie Delcambre ou de tant d’autres personnes opposantes à l’islam, …. finalité qui est d’apporter du bien à toutes et tous.

La clé du raisonnement de René me parait être ici : il dit craindre le glissement vers du racisme antimusulman, qui viendrait du fait de donner à l’Islam comme vision unique celle de « l’Islamisme », car il pense que représenter ainsi l’islam, reviendrait à faire comme s’il n’existait aucune possibilité d’être Musulman sans être islamiste.

Pour moi il y a là erreur, erreur dans toutes les propositions de ce raisonnement.

Dire que l’islam dans ses principes mêmes est barbare, ce n’est pas en donner pour autant une vision uniforme : bien des variantes de l’islam existent, sans changer ses principes mêmes, dont les plus barbares. Je renvoie notamment sur ce sujet au livre de Anne-Marie Delcambre « La schizophrénie de l’islam », qui contrairement à ce que son titre indique n’est pas une polémique, mais une description de la variété géographique et historique de l’islam.

Dire qu’il n’y a pas de possibilité d’être musulman sans être .. musulman ou adepte de l’islam/isme, c’est une formulation par trop imprécise : car que signifie « musulman » et que signifie surtout « être » ? Cela signifie-t-il « être né (musulman) » ( et que signifie « être né (musulman) » : être né avec une famille qui selon les règles de l’islam vous fait remplir les conditions pour être musulman, et l’accepter, ou être né ainsi tout en n’acceptant pas cette étiquette ?) , ou bien « adhérer à (l’islam) » ou « agir conformément à (l’islam) » ( avec tous les sens divers et variés que les musulmans peuvent comprendre de que ce que signife « agir conformément à l’islam) ?

Il est évident que le sens de la phrase change complètement selon le sens supposé sous le verbe « être ». Or ceux (du moins la plupart de ceux, dont moi) qui affirment que l’islam ( islam en tant que corps de doctrine, l’histoire des « mouvements sociaux se posant en d’autres termes) ne se distingue pas de l’islamisme ne disent pas que toute personne « née musulmane » « agirait » selon toutes les prescriptions de l’islam y compris les pires, et encore moins « agirait nécessairement » ainsi, par une forme de déterminisme. Ce qui nous amène à la question du racisme.

Parler de racisme antimusulman à propos de l’idée que « être musulman » ne serait possible qu’en étant « islamiste » est encore une erreur par confusion des catégories, liée à la confusion sur le mot « être ». Le racisme concerne l’être génétique, le déterminisme génétique, le terme « racisme » ne peut pas s’appliquer à une personne identifiée ou « définie » par une croyance, mais à une personne définie par sa généalogie. Il y aurait « racisme anti-musulman » qui si l’on disait : « Il existe un gène de l’islam, une déformation du génome liée à la pratique de l’islam, qui détermine génétiquement les comportements conformes à la loi islamique, dont les comportements barbares dit par certains « islamistes » ». Ce qui est bien sûr absurde. (Sachant que c’est à peu près le raisonnement d’Hitler contre les juifs).

Les êtres humains naissent libres, intérieurement libres, dotés de libre arbitre, leur seul code génétique mental si l’on peut dire, c’est peut être celui là, dès lors quelque soit l’environnement d’un être humain, son entourage, l’enseignement qu’il reçoit, il reste en dernier lieu, libre, libre de ses choix d’actions, libre de se conformer à la pression de l’entourage ou pas, libre de suivre l’enseignement qu’il a reçu ou pas, ou pas entièrement ou pas exactement, il n’y a aucun déterminisme, il n’est enchâssé dans aucune « essence », l’être humain est reste fondamentalement intérieurement libre, … libre et donc aussi responsable.

René parle aussi du risque de « rejet » des musulmans en Europe, de la part de gens qui déduiraient des critiques de l’islam que la présence de musulmans en Europe représenterait un danger, et ce « rejet », certains veulent l’inclure dans une notion élargie du racisme.

Ma réponse est que ( quelle que soit la définition élargie ou pas du mot racisme) ce risque existe certes, mais qu’il n’est pas le seul à considérer, l’autre risque étant que la propagation de l’islam en Europe n’emporte avec elle la barbarie déchainée contre tous et toutes, non musulmans comme musulman(e)s. Ou plutôt, cette barbarie étant déjà présente, qu’il s’agisse de Sohane ou d’Ilan ou d’Anne-Lorraine, l’autre risque étant qu’elle ne fasse que s’accroître.

L’histoire de l’Espagne apprend que sous la colonisation islamique, les Espagnols chrétiens et juifs ont été opprimés sous le joug de l’islam ; qu’après s’être libérés de ce joug au bout de plusieurs siècles, les Rois d’Espagne ont durant des décennies tenté la cohabitation avec les minorités musulmanes, mais que celles-ci ont sans cesse provoqué des guerres, avec le soutien des musulmans de l’autre rive de la Méditerranée, et que finalement, pour mettre fin à ces guerres, (qui n’étaient que la résultante de la foi islamique, l’application de la prescription coranique de combattre dans le chemin d’Allah) , les Rois d’Espagne se sont résignés à l’expulsion les musulmans. Je renvoie sur ce sujet au livre « Histoire de la reconquista », de Philippe Conrad, collection « Que sais je ? » .

Dès lors que ce second risque, lié au contenu impérialiste et tyrannique de l’islam, existe, la question n’est plus uniquement : « Que faire pour éviter le rejet des musulmans » mais aussi : « Que faire pour éviter le rejet des musulmans, sans faciliter les actes de barbaries commis au nom de l’islam contre les non musulmans comme les musulmans, et finalement l’instauration d’une tyrannie islamique ? », autrement dit la question est de savoir quel type de victime potentielle l’on protègera avant tout…

René estime à la fois que ce second risque est purement fantasmatique, et qu’il est absurde d’accuser « tous les musulmans » de désir de conquête de l’Europe, la première idée découlant semble-t-il pour lui naturellement de la seconde : comment pourrait il y avoir domination sans volonté d’une majorité de dominer, n’est ce pas ?

J’estime pour ma part que la meilleure preuve que ce risque n’est pas fantasmatique mais bel et bien présent, bien actuel, est précisément, l’impossibilité de fait qui s’applique aujourd’hui de critiquer l’islam. Autrement dit, ce risque n’est plus seulement un risque, c’est une réalité. Aujourd’hui, partout en Europe, la critique de l’islam est punie de mort. Autrement dit, aujourd’hui, en Europe, la loi islamique, la charia, qui punit de mort la critique de l’islam, est bel et bien en vigueur et fait plier de trouille toute la classe intellectuelle, politique, et au-delà déjà presque toute la population, terrorisée par « la colère des musulmans ». De Van Gogh en Hollande au prêtre Sissoïev en Russie dont le seul crime était de prêcher les évangiles aux musulmans et d’en convertir : la tyrannie est là. Un tel état de fait ne s’était jamais produit avant la présence en masse de musulmans en Europe.

Alors bien sur, je suis d’accord avec René sur l’état d’esprit « de la majorité des musulmans d’Europe », (bien qu’il soit difficile de lire dans les pensées, mais tout de même, nous avons une idée des gens que nous côtoyons): je pense aussi que quantité de musulmans d’Europe ne veulent surtout pas vivre sous le règne de l’islam en Europe.

Seulement j’estime pour ma part qu’il n’est nul besoin pour établir un pouvoir et une domination islamique que « tous les musulmans » l’aient voulu, mais uniquement que leur présence soit suffisamment massive et qu’une minorité suffisamment déterminée entraine les autres au moins à la passivité.

Dans toute société, l’ordre en place n’est pas maintenu par la mobilisation permanente de la majorité des citoyens, mais bien par la minorité détenant la force publique et les armes, c’est-à-dire par les forces armées de la police et de l’armée. Qu’une minorité agissante, argentée et armée, capable de se fondre dans un nombre suffisant de caches ou lieux intouchables (comme des mosquées ou des quartiers bunkerisés), et dans la masse de coreligionnaires « comme un poisson dans l’eau », pour reprendre l’image maoïste, se mette à imposer par la terreur ( envers ses coreligionnaires et les autres) son ordre et ses normes, à une part de plus en plus importante de la population, et le pouvoir change progressivement de main … c’est ce qui est en voie de se produire en France et dans toute l’Europe.

Une illustration amusante de cette possibilité existe dans le chapitre du livre « Le merveilleux voyage de Nils Holgerson » de Selma Lagerloff, intitulé « Les rats gris et les rats noirs », version conte pour enfant de l’exposé de Renaud Camus sur la « Noccence » lors des Assises. De plus, tout lecteur de Sun Tzu sait ce que valent les grandes proclamations d’amitié des leaders ou avant-garde, quand ces proclamations sont nécessaires pour faire tomber les défenses du pays à conquérir ou à placer sous sa domination.

Wafa Sultan porte un jugement sévère sur les musulmans d’occident, en disant qu’ils veulent bénéficier des avantages des deux systèmes. Je porte un jugement sévère sur la génération des Européens qui a permis l’arrivée en masse des musulmans : les Européens aussi ont voulu bénéficier des avantages de deux systèmes, la colonisation et l’absence de colonisation, ils ont donc pratiqué « la colonisation à domicile » : on « fait suer le burnous » et on fait venir femmes et enfants pour le motiver et reproduire le réservoir à main d’œuvre pas chère … mais on n’est plus des sales colons et on n’a plus à payer d’armée. Le résultat est qu’ils mettent leurs enfants en danger d’être colonisés chez eux. Le résultat que les gens originaires de pays musulmans, qui aiment la liberté et la recherchent … ne peuvent même plus la trouver en Europe.

Dès lors la réponse à la question de savoir quel type de victime potentielle l’on protègera avant tout, c’est peut-être quand même que nous devons penser d’abord à nos enfants, et aux gens qui comme nous cherchent chez nous un refuge pour la liberté, plutôt que d’abord à des gens qui font passer leurs croyances , préférences et intérêts personnels avant toute autre chose …

En pratique que voit-on : existe-t-il un danger de retour aux « ratonnades », voit on des pogroms anti-arabes dans nos rues par des bandes de skin-heads, par des milices fachos ? Non, bien sur, et heureusement, mais c’est l’inverse que l’on voit, c’est la conquête du Kosovo et aujourd’hui l’épuration ethnique en Bosnie, c’est l’épuration ethnique de quartiers entiers en France, quartiers que les Européens fuient sous le harcèlement et les agressions, ce sont des agressions de jeunes « blancs » « céfrans » au cours de manifestations ou ailleurs par des bandes de jeunes musulmans, ce sont des attaques physiques contre des églises et des curés, etc …

A part quelques tags sur des mosquées, la seule « islamophobie » existante en Europe, consiste … dans le refus de consentir à toutes les exigences des militants pro-charia : du voile au financement public de mosquées et centre de propagande islamique, en passant par la cruauté envers les animaux de boucherie, et … la répression du « blasphème », la répression de la critique de l’islam.

René estime que la critique du judaisme (antijudaïsme) n’est pas à confondre avec l’antisémitisme, ni la critique de l’islam avec une « musulmanophobie », et je partage ce point de vue, c’est une distinction que nous, féministes, avions faite dès mai 2003 (1). Cependant, nous savons bien comment effectivement l’antijudaisme a dans l’histoire mené à des actes antisémites, et en Europe, a préparé les esprits, malgré pourtant l’antinomie entre le christianisme et le nazisme, à l’acceptation du discours antisémite nazi, car oui, l’esprit humain devient curieusement fort confus lorsque l’on flatte ses plus bas instincts. C’est le souvenir de cette histoire, qui amène aujourd’hui certains anti-racistes à définir comme du racisme, la critique de « la religion d’une population ». C’est ce souvenir qui conduit telle militante féministe juive anti-intégriste émérite, à m’affirmer que je n’ai pas le droit de critiquer l’islam mais seulement « l’islamisme », car selon elle, critiquer la religion d’une population est la définition même d’une des modalités du racisme. Mais cette compréhension extensive de la notion de racisme, repose sur une analyse fausse de l’histoire, car elle ne tient pas compte des circonstances historiques particulières dans lesquels se trouvaient les juifs, et qui ont rendu possible un tel glissement de l’antijudaisme au génocide. En pratique, membres d’une communauté de plus d’un milliard d’humains, les musulmans vivant en Europe, ne courent en aucune façon les mêmes risques que les juifs d’Europe des années 30, au contraire ce sont des minorités violentes d’entre eux qui aujourd’hui menacent à nouveau les juifs d’Europe, et les poussent à fuir, que ce soit en Hollande comme l’a reconnu Frits Bolkenstein, en Belgique, en Suède, en France dans certains quartiers, tandis que la majorité des Etats musulmans est « judenrein » et passe son temps à diaboliser « l’Etat des juifs », le traitant ainsi en « juif des Etats ».

La géologie, l’économie et la démographie actuelles pèsent de tout leur poids en faveur de la progression de la loi islamique, la charia en Europe : comme par exemple le besoin de financement qui fait vendre le capital de sociétés essentielles comme Areva à des fonds souverains du Golfe, qui fait vendre des monuments historiques tels l’Hotel Saint Lambert à des princes du pétrole, qui fait mendier nos gouvernements auprès des détenteurs de « finance islamique » et les pousse à introduire dans notre droit la référence à ce droit religieux et en langue arabe qu’est le droit financier islamique …

Compte tenu de tout ce qui pèse en faveur de l’instauration de la loi islamique et donc de la domination des musulmans, l’espoir est faible de voir un jour une cohabitation harmonieuse entre Européens et musulmans se mettre en place, avec le retour au niveau antérieur de nos libertés, et l’élimination du pouvoir de fait ( et désormais de droit avec la finance islamique) de la loi islamique en Europe et des actes de maltraitance et de barbarie qui en résultent. L’espoir est faible de voir l’élaboration concomitante par les musulmans d’une doctrine à la fois cohérente avec les textes, et théorisant ces libertés comme acceptables par les normes religieuse. Mais si un tel espoir de cohabitation (avec ou sans théorisation) existe, sa condition est que la liberté de critiquer l’islam soit reconnue en Europe par les intellectuels, par tous ceux qui se veulent les défenseurs de nos libertés, que la valeur des opposants à l’islam soit reconnue pour ce qu’elle est.

La liberté de critique de l’islam est en effet la condition sine qua non pour que ses aspects les plus barbares aient une chance de pouvoir être remis en question, et de rencontrer une opposition suffisamment forte pour ne plus être appliqués.

Renoncer à cette liberté, à ce courage élémentaire qu’est le courage intellectuel de critiquer une doctrine, céder devant les chantages risibles de mauvaise foi (« Si tu me critiques, tu m’humilies de façon insoutenable » « Si tu dis que ma doctrine est barbare, je ne vais pas pouvoir me retenir d’aller chez les plus barbares islamistes»), ou céder devant les menaces physiques, c’est montrer aux plus ambitieux que rien ne s’oppose à leur volonté de domination, rien : aucun courage, aucune force. C’est leur montrer que nous préférons vivre comme le Chien de la Fable, plutôt que d’échapper au collier comme le Loup.

Nier cette liberté, la désigner comme un crime, est un acte de guerre contre les Européens libres, c’est la destruction des libertés et valeurs européennes, c’est la persécution des Européens, car nier cette liberté fondamentale d’opinion c’est imposer la domination de la loi islamique, punir les Européens pour l’exercice de cette liberté, c’est les assujettir.

La reconnaissance de la liberté de critiquer l’islam est non seulement la condition de la cohabitation pacifique entre Européens et musulmans, mais elle est l’existence même, la définition même de cette paix.

Il est donc évident que cette liberté est la condition de base d’une société libre d’une domination islamique de fait comme de droit, (ou de fait puis de droit). La liberté de critiquer l’islam est donc la condition de la liberté des Européens.

De la part d’intellectuels soucieux de nos libertés, renforcer le camp de ceux qui veulent réprimer cette liberté là, fusse avec les meilleures intentions et préoccupations du monde, c’est plus qu’une erreur ou une imprudence, c’est un véritable sabordage.

Elisseievna

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