Robert Ménard n’est même pas un traître, juste une lamentable girouette
Je le trouvais plutôt sympathique, ce petit roquet gringalet venu dâune gauche aussi excitée que lui. Comme beaucoup, jâavais cru à la sincérité de sa reconversion politique.
Jâavais observé avec intérêt son congrès de la « droite hors les murs », réunissant des politiques et des intellectuels ne se reconnaissant pas dans Les Républicains ou le Front national, début dâune quête, ostensible et bruyante, à la recherche dâune nouvelle incarnation pour la présidentielle de 2022, tant Marine Le Pen était nulle.
Ne lâayant pas trouvée, récemment, il retomba énamouré dans les bras de la présidente du RN⦠Fracassant avec mépris, chez Bourdin, le 1er juillet, lâéventualité dâune candidature Zemmour, au nom de son amitié avec Ãric⦠Câétait déjà très inquiétant, dâautant plus quâil commençait à se faire le propagandiste agité de la vaccination obligatoireâ¦
Il y a peu, sur BFM TV, il a de nouveau massacré Marine Le Pen, pour avoir osé dénoncer la loi « passe sanitaire » qui « viole les libertés individuelles et accessoirement l’égalité entre les citoyens ».
« Elle a tort, elle a tort ! »⦠tout juste sâil ne trépignait pas de rage.
« Mais quand je vois un certain nombre d’amis de Marine Le Pen expliquer que c’est attentatoire aux libertés […] Quand j’entends un certain nombre de gens dire qu’Emmanuel Macron est un dictateur, j’ai envie de leur donner un coup de pied dans les fesses, les emmener dans une vraie dictature et qu’ils voient un tout petit peu la différence. »
Comme cela ne suffisait pas à son sabordage en direct,  Ménard a invectivé « la triplette Asselineau, Dupont-Aignan, Philippot », des « barjots ».
« Vous les avez entendus ? Barjots c’est même gentil… C’est cyniques ! Cyniques! Parce que je les connais tous les trois figurez-vous, et je crois qu’ils sont suffisamment intelligents pour savoir que ce qu’ils disent sont des mensonges »,  « Ils se disent qu’il y a un petit créneau politique, si je peux grapiller quelques centaines de milliers de voix, j’y vais ! […] C’est minable, honnêtement, c’est minable. »
Applaudissant la fermeté de Véran, pour mieux se discréditer, il a salué l’acte « plutôt courageux de la part du chef de l’Ãtat » d’élargir le passe sanitaire, martelant « il faut arrêter avec l’opposition stupide ».
Peu de maires de petites villes sévissent sur les plateaux télés, il y est souvent invité, probablement car il a conservé nombre dâaccointances médiatiques⦠dépassant largement sa notoriété dâédile dâune ville de 78 000 habitants, où il ne se passe pas grand chose.
Après de telles sorties et un si bel hommage rendu à Macron et à ses sbires malfaisants, Ménard peut être assuré dâêtre reçu plus encore dans toute la médiacratie, ravie dâavoir récupéré avec cette quantité négligeable un acolyte de choc.
Robert Ménard nâest même pas un traître, câest une girouette lamentable, un imbécile présomptueux qui la ramène pour exister⦠un petit commissaire politique minable qui,  bien que claironnant le contraire, roule désormais pour Macron et le prouve.
Gabriel Attal se prenant souvent les pieds dans le tapis, MaoMacron devrait nommer Robert Ménard porte-parole du gouvernement. En pitre de service, il serait plus efficace encore que la regrettée Sibeth.
Mitrophane Crapoussin