Un camarade à nos côtés vient de tomber
Les larmes brouillent mon esprit et mes idées
Nous ne nous connaissions et pourtant il était
Comme une référence, une icône non glacée.
Nous avions le même goût pour la langue française
Pour transformer en or une passable glaise.
Une virgule, un accent, suffisaient à nos aises,
Pour que le texte soit publié, surtout vous plaise.
Il était là infatigable, bienfaisante ombre,
Avant mon passage il « déblayait les décombres »
Et je n’avais plus qu’à ramasser les honneurs
L’orthographe est ingrate, se fout du correcteur.
Son nom était inscrit au bas de chaque texte
Que j’ai pu corriger, ce fut une fois prétexte
A un échange sommaire, une interprétation
Mais égal à lui-même, royal, humble, tout passion
Il admit en toute simplicité son erreur,
L’auteur a du talent et l’homme a de l’honneur.
Il aimait tant cette langue, il aimait le français
Avec délicatesse et douceur le traitait
Du bout des doigts ou plutôt du bout du clavier
Il l’adoptait, l’apprivoisait, le rassurait.
Le combat continue, même si malheureusement,
Dans les faits mais pas dans mon cœur, il est absent.
Adieu Roger, sachez que vous nous manquerez,
On dit toujours que les meilleurs partent en premier.
Oreliane
Une pensée pour vous
[youtube]22cp_JdWHXE[/youtube]
http://www.youtube.com/watch?v=22cp_JdWHXE