Russie : citoyens et policiers unis contre la délinquance étrangère

L’Opération Militaire Spéciale en Ukraine a eu une conséquence sans doute imprévue: un manque de policiers dans la rue. En effet, sans même parler de ceux qui se sont portés volontaires dans les forces armées, beaucoup d’entre eux sont allés travailler dans les nouvelles régions rattachées à la Russie. En résultat, les forces de l’ordre dans l’ensemble de la Russie manquent de personnel.

Dans le même temps, on assiste en Russie à une évolution “à la française” de l’attitude des immigrés. Tandis que l’ancienne génération était parfaitement intégrée puisque citoyens de l’Union Soviétique, les générations suivantes sont aujourd’hui beaucoup plus turbulentes. Les immigrés des anciennes républiques soviétiques ayant aujourd’hui la trentaine n’ont pas connu l’URSS et n’ont donc pas la notion de “fraternité” envers les Russes.

On constate donc une très nette augmentation de la criminalité des immigrés, malgré la forte réponse judiciaire qui est donnée. Nous n’en sommes bien entendu pas au niveau de la France; par exemple en 2023 à Moscou jusqu’à aujourd’hui, il ya eu 2 viols “seulement”. À Paris, sans doute 100 fois plus?

Mais pour donner une forte réponse judiciaire encore faut-il que la police arrête les criminels. Et donc, vu le manque d’effectifs, les criminels en profitent pour multiplier leurs actions.

Cette criminalité, inconnue jusqu’alors, a provoqué de très vives réactions au sein de la Société Civile Russe. Un vol de téléphone dans le métro de Moscou provoque des milliers de commentaires indignés sur Telegram, une agression déclenche des interventions à la Duma (Parlement) qui, considérant que la majorité de ces crimes est commise par des étrangers, est en train de préparer toute une série de lois durcissant l’entrée des immigrés et leurs conditions de séjour en Russie.

Il y a quelques semaines une association (Russkaya Obshshina – Русская община – La Communauté Russe) jusqu’alors inconnue du public est apparue sur le devant de la scène avec des groupes de citoyens dans de très nombreuses villes de Russie. Cette Communauté (“RO” pour la suite dans ce texte) promeut les valeurs traditionnelles et le respect des autres (lire ici les “principes communautaires“).

Un point mentionne “Tous les membres de la Communauté, sans prétendre à aucun pouvoir, sont tenus de maintenir l’ordre existant dans le pays, d’être un bastion de stabilité, des citoyens impeccables, un exemple de moralité dans la vie quotidienne et dans la société. Tous les membres de la Communauté doivent se comporter avec dignité et honneur dans les lieux publics, s’empêcher et empêcher autrui de violer l’ordre public, contribuer par tous les moyens possibles à protéger l’honneur et la dignité des citoyens”

Dans la pratique, des membres de RO sont prêts à intervenir sur simple appel téléphonique (ou grâce à une application sur téléphone avec un “bouton d’urgence”) de tout citoyen victime ou témoin d’un crime. Ils interpellent alors les criminels en usant des méthodes appropriées (…) et les retiennent jusqu’à ce que la police arrive.

Cette organisation est en pleine croissance, rien qu’à Moscou elle compte déjà plus de 5000 membres, tous Russes, dûment identifiés, et sans condamnation judiciaire, organisés par arrondissement et quartier. Dans l’ensemble de la Russie on estime à 200.000 environ le nombre de ses membres actifs, ce qui fait qu’en cas d’appel téléphonique à n’importe quelle heure, des volontaires arrivent très rapidement. RO assure une formation aux membres qui le souhaitent, entre autres aux sports de combat et au tir. Elle propose également des consultations juridiques gratuites et tout un panel de services d’entraide entre membres.

Il est évident que cette association a le soutien du gouvernement puisque des groupes de volontaires de RO participent régulièrement aux opérations de contrôle menées par les forces de police comme par exemple la semaine dernière à Reutov (banlieue de Moscou)

RO organise également des patrouilles dans les quartiers où certains immigrés créent régulièrement des problèmes, ici encore en coordination avec les forces de police.

Dans le même temps les méthodes pour saisir les forces de police ont été également améliorées. On a constaté que dans plusieurs cas la police met une évidente mauvaise volonté pour intervenir, par exemple dans les cas de groupes de migrants illégaux. Des “arrangements” passés nuisent à un bon travail…

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Il a donc été mis en place un système en ligne pour saisir directement les organes supérieurs des forces de police, allant jusqu’au Comité d’Enquête, structure dépendant directement du Kremlin et dirigée par Alexandre Ivanovitch Bastrikin, un “dur”, patriote et fidèle de Vladimir Poutine. Tout citoyen peut sur Telegram ou VK contacter son secrétariat et la garantie d’avoir une réponse est de quasiment 100%. Réponse signifiant l’ouverture d’une enquête avec de gros moyens… et des résultats !

Exemple dans une petite ville au sud de Moscou, début novembre : des habitants constatent, dans le sous-sol de leur immeuble, des choses suspectes et du bruit permanent. Ils appellent l’équipe locale de RO qui vient surveiller et en quelques jours font de nombreuses photos de “visiteurs” qui entrent et sortent du sous-sol. Ils appellent donc la police, qui arrive… et traîne les pieds disant qu’ils ne voient pas de crime… Une requête est alors faite au Comité d’Enquête sur Telegram. La semaine suivante une vingtaine de policiers débarquent et investissent le sous-sol de l’immeuble, une trentaine de clandestins sont arrêtés. Parmi eux 6 criminels recherchés en Russie. Ils ont été immédiatement envoyés en prison. Les autres, tous sans enregistrement légal, sont expulsés à leurs frais (avec leur propre argent s’ils en ont).

Il y a donc une réelle volonté de réprimer l’immigration illégale, elle-même responsable de l’augmentation de la criminalité. Les citoyens des anciennes républiques peuvent entrer sans visa en Russie, leur seule obligation est de s’enregistrer à leur lieu de résidence. En fait beaucoup se trouvent sans revenu, “oublient” de repartir et contribuent donc à l’augmentation de la criminalité. Chaque semaine des milliers d’illégaux sont expulsés et plusieurs centaines ayant commis des crimes (en Russie, “crime” = violation de la loi, du simple vol au meurtre) sont très rapidement jugés et envoyés en prison. Ils seront expulsés à leur sortie dans quelques années.

De leur côté les députés sont en train de travailler sur de nombreuses modifications de la loi pour non seulement durcir les conditions d’entrée en Russie, mais également pour mieux contrôler les étrangers sur le territoire. Ces lois concernent aussi les patrons de sociétés faisant travailler des étrangers, souvent en toute illégalité. Sont aussi dans le collimateur des députés les propriétaires qui enregistrent des étrangers dans leurs logements alors qu’ils n’y vivent pas. On utilise l’expression “appartements en caoutchouc”, des appartements de quelques mètres carrés où plusieurs centaines d’étrangers sont officiellement enregistrés. Tout ceci bien entendu se passe avec la complicité de certains policiers, plusieurs d’entre eux de tous grades sont régulièrement arrêtés par le Comité d’Enquête et jetés en prison.

Le problème de l’évolution de l’immigration est donc parfaitement pris en compte car s’il est exact que les citoyens des anciennes républiques soviétiques (Asie Centrale et Caucase) étaient en URSS parfaitement intégrés et respectueux des lois, les choses sont en train de changer. Il est évident que de voir la situation en Europe a contribué à cette prise en compte car ni les simples citoyens ni les autorités ne souhaitent que la Russie ne devienne comme la France. Ce qui est unique est l’assistance que la population apporte aux forces de l’ordre, avec un accès direct aux plus hautes autorités.