Le “Canard Enchaîné” du mercredi 19 décembre risque de gâcher la fête vaticanesque du 20 décembre.
Notre président, ce jour là, est reçu par Benoit XVI, qui le fera chanoine d’honneur de Saint-Jean-de-Latran. Il est en effet de tradition depuis les rois de France que les chefs d’Etat français se voient reconnaître ce titre, même si les précédents présidents n’avaient pas été baiser l’anneau du Pape à cette occasion.
Or, la veille de cette visite historique, le directeur de cabinet de Christine Boutin, Jean-Paul Bolufer, se fait épingler par le palmipède du mercredi pour bénéficier d’un loyer de 6 euros le mètre carré, pour un appartement de 190 mètres carrés, situé dans le cinquième arrondissement. Cela fait quand même cinq fois sous le prix du marché. Ce personnage a été épinglé, lors de la formation du cabinet de la ministre, par plusieurs sites qui ont rappelé sa proximité avec la droite extrême catholique : [http://www.rtl.fr/info/article.asp?dicid=548353->http://www.rtl.fr/info/article.asp?dicid=548353]
Cela tombe d’autant plus mal pour lui que le 16 novembre dernier, sur France Culture, il partait en croisade contre les nantis qui avaient un salaire trop élevé pour vivre en HLM : « Qu’aujourd’hui se trouvent dans le parc HLM des gens qui ne devraient pas y être, et que se trouvent dans la rue des gens qui devraient être dans les HLM, je considère que c’est un véritable scandale. Et nous sommes en train de préparer un texte pour mettre en place de véritables surloyers pour ceux qui occupent indûment leur parc HLM. » Pan sur le bec !
Une histoire qui rappelle les mésaventures survenues à cet autre proche de la droite catholique, Hervé Gaymard, qui avait défrayé la chronique quand « Le Canard Enchaîné », encore lui, avait révélé que l’appartement de 600 mètres carrés, que louait l’éphémère ministre de l’Economie, avec sa femme Clara, fille du professeur Lejeune, et ses huit enfants, était payé très en-dessous du marché. Pour Bolufer comme pour Gaymard, charité bien ordonnée commence par soi-même, ce qui ne les empêche nullement par ailleurs de faire des leçons de morale aux autres.
Par ailleurs, le Vatican n’est plus ce qu’il était. Certes, Sarkozy est croyant, et réaffirme que la spiritualité doit être au cœur de la République. Mais il vient de divorcer pour la deuxième fois, et paraît, d’après la presse people, avoir trouvé bien rapidement l’âme sœur pour le consoler. Fut un temps on était excommunié pour moins que cela.
Pour se faire pardonner ses péchés, va-t-il dénoncer la catholicophobie ? Il n’y a pas de raison, en Algérie, il avait bien stigmatisé l’ « islamophobie », qu’il avait mise en parallèle avec l’antisémitisme.
Jeanne Bourdillon
