Sélection de quelques réactions

Je vous transmets un texte de Michel Onfray

Au cas ou vous n’en auriez pas connaissance, je pense que ce texte du philosophe Michel Onfray peut vous intéresser.
amicalement

Patrick Macré

LE DROIT AUX DROITS DE L’HOMME

Notre démocratie européenne est une vieille dame qui souffre d’arthrose, de maladie d’Alzheimer, qui fait sous elle, a oublié son passé, sent mauvais, rit quand on l’insulte, et a déshérité ses enfants pour transformer ses bourreaux en légataires universels putatifs. Elle n’a pas encore été placée dans un mouroir, mais c’est faute de disposer d’une adresse. Si d’aventure un fils indigne brandit le numéro de téléphone d’une usine à crever, nul doute que l’Europe finira ses jours, couverte d’escarres et purulente, dans le dépotoir des idées moribondes.

Car en Europe on piétine tous les jours le cadavre des philosophes des Lumières, on pisse sur le tombeau de Voltaire, on conchie le cénotaphe de Montaigne, on couvre d’excréments les livres de Condorcet, on vomit sur le portrait d’Helvétius, on met aux ordures les Lettres persanes de Montesquieu, on rit à gorge déployée en lisant l’Histoire de la Révolution française de Michelet : car Dieu revient en force, non pas avec ses vieux habits chrétiens, mais avec ses frusques musulmanes, nettement plus à la mode.

Pas un jour sans nouvelles qui puent la mort sur la planète au nom de l’islam : des assassinats, des égorgements, des prises d’otages, des ultimatums, des boucheries perpétrées par des kamikazes, des carnages dans les rues de Bagdad, des tueries en Palestine, des attentats et des cadavres sur le territoire espagnol, anglais, hollandais, des drapeaux de pays démocratiques brûlés sous les fenêtres de leurs ambassades, et une Europe terrorisée qui psalmodie le catéchisme libéral à longueur de journaux, de radios et de télévisions : l’islam, religion de paix, de tolérance et d’amour. On dirait les médias soviétiques derrière le mur de Berlin parlant des régimes de l’Est pendant la guerre froide.

Une caricature dans un journal ? Ce sont plusieurs millions de musulmans qui descendent dans la rue pour appeler au feu contre l’occident et, nommément, à l’assassinat de tel ou tel. Combien de musulmans dits de progrès, tolérants, républicains, démocrates, n’ayant rien à voir, dit-on, avec l’islamisme, qui ne bougent pas, qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas, qui restent chez eux et se dispensent de manifester leur solidarité avec les valeurs occidentales auxquelles ils prétendent croire ? Combien ? Qu’ils se fassent entendre et ce sera jour de fête.

Un otage égorgé, deux, trois, quatre, d’autres planétairement humiliés, torturés, martyrisés, jetés en pâtures médiatiques de propagande et combien de musulmans dits des Lumières n’ayant rien à voir, dit-on, avec l’islamisme, se retrouvent dans les rues pour protester au nom de leur tolérance, de leur républicanisme, de leur passion pour la démocratie ? Combien sont déterminés à montrer qu’ils n’ont rien à voir avec un islamisme qui se distinguerait, dit-on encore, de l’islam ? Jusqu’à quand faudra-t-il tolérer qu’on menace de mort quiconque revendique le pur et simple droit aux droits de l’homme, notamment ceux qui ressortissent de la liberté d’expression ?

Michel Onfray

Sil Fernandez me redonne espoir

Depuis des années je me sens décalé par rapport aux militants laïques. Même sur Riposte Laïque, ces derniers mois, seule Christine Tassin m’a semblée déterminée, comme je le suis moi-même depuis dix ans, à mettre explicitement en lumière la responsabilité des dirigeants religieux et politiques dans la violence religieuse. Sil Fernandez ajoute à cette saine attitude en relevant, dans le numéro 13, les nouvelles déclarations de Doudou Diène à l’ONU. Une fois de plus, pour cet homme influent au Conseil des Droits de l’Homme les religions sont essentiellement VICTIMES et non pas CAUSES de la violence commise au nom de Dieu. Et une fois de plus Doudou Diène apporte sa contribution active à la confusion créée délibérément avec le mot “islamophobie”.

Voici ce que je rappelais ironiquement le 12 septembre, sur le site de Pascal Hilout, dans un commentaire faisant suite à son texte “Ces musulmans qui disent non à l’islamisme”. Après avoir rappelé un texte que j’ai tenté de publier en mars 2000, “Désacraliser la violence religieuse”, j’enchainais ainsi :

“Ce sont des centaines d’exemplaires de ce texte, et de beaucoup d’autres, que j’ai diffusés par la poste, après avoir tenté en vain de les publier. Parmi ceux à qui j’ai adressé “Désacraliser…” de mars 2000 il y eut les représentants des religions à un colloque organisé par la CMRP (Conférence Mondiale des Religions pour la Paix) à l’UNESCO à Paris il y a quelques années, dont Monsieur Ghaleb Bencheikh. Il veut bien aujourd’hui “désacraliser… l’oeuvre des anciens” (voir Libération du 28 août). C’est une avancée… et du temps perdu par rapport à la plus juste action de Pascal Hilout pour la désacralisation DES SOURCES MÊMES de la prétendue violence “de Dieu”. Le représentant de l’organisme invitant au colloque était Monsieur Doudou Diène. Le texte lui fut aussi adressé. A la 61e session de la Commission des Droits de l’homme, à Genève en mars/ avril 2005, il présentait principalement les religions comme des VICTIMES (de la diffamation, de l’antisémitisme, de la christianophobie et de l’islamophobie). Outre qu’il entérinait ainsi la confusion habituellement attachée à l’utilisation de ces termes, il se contentait “d’inviter” seulement les religions à “explorer les facteurs internes à leurs doctrines et à leurs pratiques qui ont pu contribuer à ces phobies” ! Voilà qui donne grand espoir. Si l’UNESCO répète fréquemment ses “invitations à explorer”, les institutions religieuses finiront bien par désacraliser, peut-être même avant 3000 ans, leurs sources de la violence sacralisées il y a près de trois millénaires !”

Les dernières lignes de ce texte de mars 2000, chaque fois répétées dans les tribunes libres que j’ai proposées à la presse après le 11 septembre 2001, étaient celles-ci :

“Une belle occasion nous est donnée de marquer la rupture avec la religieuse folie interprétative, comme avec la fausse et complice laïcité. L’ONU lance une “décennie pour l’éducation à la non- violence”, grâce à un long combat des militants pour une Alternative Non-Violente (pour reprendre le titre de l’excellente publication d’une partie de ces militants ). Disons haut et fort que cette initiative ne pourrait atteindre son objectif si le programme éducatif annoncé n’incluait une démarche pour un respect des droits de l’homme au sein de toutes les religions, donc pour une désacralisation de la violence religieuse, y compris dans les religions les plus anciennes, les plus traditionnelles, les plus officiellement reconnues.”

J’ai encore abordé ce problème la semaine dernière, par un autre biais mais toujours sur le site de Pascal, dans un commentaire faisant suite à son récent texte “Laïcité ou plutôt émancipation ?”

On arrivera bientôt (dans 2 ans) au terme de la fameuse Décennie motivée, à l’origine, par les meilleures intentions. A l’ONU, à l’UNESCO, à l’association Non-Violence XXI, ceux qui ont été chargés de sa mise en place auront réussi le tour de force de faire croire, comme Doudou Diène, que les religions sont essentiellement VICTIMES de la violence commise au nom de Dieu. Peut-on espérer, d’ici là, une protestation collective et publique ? Peut-on espérer une analyse sérieuse de la terrible occasion ratée, et de la manipulation dans laquelle des militants de la non-violence parmi les meilleurs – même Jean-Marie Muller ! – se sont laissés égarer ?

J’ajoute, en pièce jointe, le texte que j’ai tenté de publier dans la revue ProChoix au printemps dernier : “Contre la violence religieuse pourquoi si peu d’exigence ?”. Voir aussi, dans le numéro 545 de Respublica, mon texte : “Pourquoi cette exception criminogène en faveur des religions ?”.

Bien cordialement.

Pierre Régnier

PS : merci d’avoir mis le site à jour en supprimant les “derniers commentaires” (antérieurs à la condamnation de Fanny !) Ça commençait à faire vraiment “très dépassé par la technique” ce site Riposte Laïque, si précieux pour le présent et l’avenir !

Bravo à Cyrano pour ce magnifique éditorial de RL 13 !

Les intello- islamo- maso- gauchistes qui dissertent de la couleur des lacets de chaussure des pompiers pendant que la maison brûle sont non seulement ridicules, mais en plus ils culpabilisent et divisent dangereusement ceux qui ont le courage de défendre les valeurs sans lesquelles ils n’auraient tout simplement plus droit à la parole.
Il est parfois bon de les rappeler à la réalité du terrain.

Jean Thirion
Commandant e.r.
Belgique

Les Amis de la Morale Laïque de Schaerbeek avec vous

Chers amis de Riposte laïque,

Je m’appelle Eric Vanderbeck et je suis trésorier des “Amis de la morale laïque (AML) de Schaerbeek” (Schaerbeek est une commune bruxelloise). Je reçois Riposte laïque depuis le début et ai suivi avec attention l’affaire des Vosges, qui est restée peu connue en Belgique. J’ai toutefois été heureux d’apprendre que Anne-Marie Lizin, ancienne présidente du Sénat de Belgique, soutenait Fanny sans restriction. Je puis vous assurer que tout le comité des AML de Schaerbeek partage vos vues et est derrière Fanny, à l’heure où tous les intégrismes nous agressent – ainsi le cas de ce pharmacien belge ultra-catholique qui refuse de vendre, même sur prescription médicale, des pilules contraceptives, des pilules du lendemain ou des préservatifs.
Ceci pour vous dire que les AML de Schaerbeek aimeraient, sur ma proposition, soutenir votre action en vous adressant un chèque de soutien de 100 euros que vous pourriez, si cela est faisable, affecter pour moitié à votre association et pour moitié au soutien à Fanny. Je vous adresserai ce chèque, tiré sur mon compte personnel en France pour la facilité, dans les prochains jours.
Dans l’attente de vous lire et en espérant que nous pourrons avoir des échanges fructueux, le comité des AML de Schaerbeek vous adresse par ma voix ses plus chaleureux encouragements.

Eric Vanderbeck
39, rue Léopold Courouble
1030 Bruxelles
Belgique

AIMEZ !

Il y a une façon très simple de n’être ni effrayés, ni même hostile au voile islamique, et à l’Islam en général, c’est d’être, plutôt qu’ “anti-non-chrétien” (ce que je dis vaut également pour les antisémites), “prochrétiens”, ou davantage chrétiens, c’est-à-dire de se tourner vers le Christ, d’être en mouvement vers lui.
Dès lors, au mieux, vous aimerez vos prochains, quelle que soit leur religion, au moins, vous aurez de la compassion -la compassion est une forme d’amour et non de mépris comme on le pense trop souvent- pour ceux qui sont éloignés de Dieu.
Vous ne craindrez ni les signes ostensibles, ni les égarements éventuels.
Le tout, c’est de trouver sa Foi, tranquillement.

Amis riposteurs, osez passer ce message dans le courrier des lecteurs, puisque j’en suis, courage, faites entendre la voix de tous, même ceux qui délivrent un message qui diffère de la ‘ligne de la riposte’ !

François Longuet

Les politicards du Vatican

En dehors de la croyance dans une hypothèse monothéiste des « origines du monde » toutes les déclarations ou actes cléricaux sont de nature politique (1); donc sans rapport avec la croyance dans l’hypothèse proprement dite.

C’est bien pour cela qu’au fil des époques, des croyants dans une Espagne ou les athées ou agnostiques étaient très minoritaire brulaient des églises.

Bâtiments religieux, que les espagnols considéraient comme des symboles du pouvoir ; la traditionnelle association de la grande majorité des ecclésiastiques à des pouvoirs non démocratiques. (C’était le cas, plus près de nous, au Chili, par exemple)

Fabriquer des martyrs, et ce n’est pas un hasard, en béatifiant, une catégorie de prêtres, c’est rendre un hommage indirect ou peut-être même direct à l’idéologie franquiste ; c’est un acte politique.

De toute façon les chefs politiques du Vatican, papes en tête, plus intégristes les uns que les autres ont été et sont toujours incapable de respecter les valeurs universelles.

De la même manière que l’idéologie de ces obscurantistes, restera incompatible avec la laïcité ; soit la liberté d’expression, de conscience et les libertés individuelles.

C’est depuis peu que l’église en Espagne ne plus endoctriner les enfants, les cours de religion ne sont plus obligatoires.

C’est d’autant plus insultant de béatifier des prêtres que ces mêmes politicards du Vatican avaient dans une sordide volonté corporatiste inventé pour tenter de se dédouaner des crimes ou désordres sociaux provoqués à la fois au nom et par les pratiques antidémocratiques de l’église le « maintenant on n’en parle plus, circulez désormais il n’y a plus rien à voir », qu’ils avaient « joliment » nommé la repentance.

Crab.

(1) Je fais référence aux textes et aux déclarations publiques du « pouvoirs religieux ».

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