L’industrie du jouet propose aux plus jeunes enfants un monde en rose et en bleu. Elle fait ainsi le lit de stéréotypes anciens. Des petites filles jouant à la poupée ou à la dînette, des petits garçons avec une grue ou une voiture télécommandée. À l’approche de Noël 2022, certains catalogues de jouets se veulent woke et non sexués. Les woke se félicitent qu’un catalogue de jouets rompe enfin avec les stéréotypes.
En face, on dénonce une propagande en faveur de la théorie du genre. Les catalogues roses et bleus restent conformistes dans le monde du jouet où les clivages filles/garçons continuent de jouer à plein.
Et à ceux qui penseraient que ce n’est là que le reflet de la réalité, la sociologue Mona Zegaï qui mène des enquêtes sur les catalogues et leur histoire rappelle qu’ils n’ont pas toujours été déclinés en pages roses et bleues. Il y aurait même, dans cette catégorisation, une forme de retour en arrière, puisqu’à l’issue des événements de mai 1968, la plupart des catalogues de jouets pour enfants étaient relativement neutres dans un contexte social de promotion de l’égalité des sexes.
Le recours massif aux couleurs rose et bleu, indiquant aux enfants à quel sexe s’adresse tel jouet avant même qu’ils aient appris à lire, n’est apparu qu’au début des années 1990. Les catalogues d’aujourd’hui ressemblent ainsi davantage à ceux des années 1950 qu’à ceux des années 1980 !
Plus généralement, les productions industrielles destinées aux enfants, et parmi elles, les jouets, intègrent des stéréotypes qui dépassent bien souvent la réalité sociale, elle-même déjà inégalitaire, selon M. Zegaï. Ce phénomène est inhérent à l’objectif premier des vendeurs de jouets qui est, par définition, de vendre le plus possible. Les enjeux économiques liés aux jouets ont été à l’origine de cet accroissement de la distinction des sexes particulièrement lisible dans les catalogues avant la dictature woke.
Segmentation marketing, deux phénomènes peuvent l’expliquer. Tout d’abord, la complexification et la transformation des catalogues à la fin du XXe siècle ont permis, avec l’essor de la photographie couleur, de mettre en scène les jouets. Les industriels ont alors eu recours à des représentations stéréotypées basées sur l’idée d’un certain mimétisme de l’enfant envers le monde des adultes.
Les jouets deviennent des objets pour faire comme maman ou comme papa. Les modèles féminin et masculin, tels qu’ils dominaient alors, ont commencé à s’imposer dans l’univers ludique : aux filles la cuisine et la poupée, aux garçons la bagnole et le pistolet. La mondialisation de l’industrie du jouet a accentué ce phénomène : les fabricants de jouets ont standardisé l’offre pour pouvoir exporter sur le plan international.
La segmentation marketing, qui vise à découper la clientèle en sous-ensembles homogènes, a donc ensuite consisté en deux points : distinguer d’un côté des tranches d’âges, de l’autre les filles et les garçons.
Elle a ainsi contribué à diffuser les stéréotypes filles/garçons à l’échelle planétaire. Selon M. Zegaï, la segmentation marketing a entraîné une polarisation du monde des jouets vers le masculin. En effet, la catégorie des jouets mixtes comme les jeux éducatifs scientifiques, ou d’éveil et de développement, mettent en scène systématiquement un garçon lorsqu’un seul personnage est représenté sur la boîte du jouet.
Du point de vue marketing, il existe ainsi trois genres : féminin, masculin et masculin-neutre.
Cette dernière catégorie universelle s’expliquerait, selon M. Zegaï, par l’idée courante chez les spécialistes du jouet d’une impossibilité pour les garçons de s’investir dans des jouets qui pourraient être perçus comme féminins alors que les filles auraient moins de difficulté à franchir cette frontière symbolique.
Cette conception marketing a pour conséquence un manque de modèles auxquels les filles peuvent s’identifier puisque tout ce que la culture dominante valorise (l’art, la science, la technique, la créativité…) est présenté avec des traits masculins et implicitement réservé aux garçons. La segmentation marketing ne consisterait pas tant à diviser un même univers en deux, selon le sexe des destinataires, mais en la création de deux univers distincts. De dangereux stéréotypes ? Ces clivages posent-ils réellement problème ?
Le débat fait rage parmi les spécialistes de l’enfance. M. Zegaï affirme que les stéréotypes véhiculés dans les productions de l’enfance tendent à restreindre l’imaginaire des enfants et à délimiter strictement le champ des possibles en fonction du sexe. Elle s’inquiète de la pauvreté des modèles féminins proposés aux petites filles ou de la banalisation de la violence diffusée par les jouets pour garçons.
D’autres ouvrages plus militants avancent des conséquences plus alarmantes.
Les stéréotypes dans le monde des jouets auraient pour conséquence d’inférioriser les filles en les maintenant dans un état d’immaturité sentimentale. L’impossibilité pour elles de laisser s’exprimer leur énergie et leur colère à travers des jeux pour filles pourrait induire à l’adolescence différents troubles, comme les automutilations ou les troubles du comportement alimentaire. Ben voyons ! TAKAYCROIRE !
Dans les faits, il ne faut pas oublier que, bien souvent, cette catégorisation bleue et rose plaît aux enfants. Comme l’indique Anne Dafflon Novelle, docteur en psychologie sociale, le respect des codes sexués chez eux est un moment important de leur développement, notamment entre 5 et 7 ans.
Source : Christophe, Les jouets ont-ils un sexe ? le blog profencampagne
À l’aune des différentes études menées sur la psychologie de l’enfant, d’autres spécialistes soulignent que cette catégorisation fille/garçon correspond à une demande réelle de l’enfant.
Selon eux, ce n’est pas le marketing qui fabrique, seul, le stéréotype, ce sont les propres stéréotypes de l’enfant dont s’empare le marketing. Cette hypothèse correspond à l’idée développée par Jean-Louis Bouvet pour qui il existerait une différence de fonctionnement du cerveau masculin et féminin qui expliquerait que filles et garçons s’orientent vers différents types de jouets. Ben voyons ! TAKAYCROIRE !
Les études du chercheur anglo-saxon Simon Baron-Cohen menées dans le même domaine laissent penser, quant à elles, que les nouveau-nés masculins seraient plus intéressés par un objet mobile que par un visage humain et inversement chez les petites filles.
Ces études sont fortement critiquées. La polémique est âpre et les certitudes scientifiques finalement assez ténues. On manque d’études pour savoir à quel point les jeux des enfants façonnent les adultes qu’ils deviendront, comment ils s’orienteront, s’inséreront dans la société, se comporteront vis-à-vis de l’autre sexe.
La segmentation et l’usage généralisé des stéréotypes dans le monde des jouets, en tant que phénomène récent, invite chacun à s’interroger sur les modèles à transmettre aux enfants d’aujourd’hui.
Source : Lucien Fauvernier http://www.scienceshumaines.com/les-jouets-ont-ils-un-sexe_fr_32933.html
Lire : Mona Zegaï, Stéréotypes et inégalités filles-garçons dans les industries de l’enfance, in Jean Pisani-Ferry, rapport Lutter contre les stéréotypes filles-garçons, ministère des Droits des femmes, 2014.
Jean-François Bouvet, Le Camion et la Poupée. L’homme et la femme ont-ils un cerveau différent ? Flammarion, 2012
Avec Éric Zemmour : Nous devons reprendre le contrôle de notre pays !
Thierry Michaud-Nérard
Les enfants jouent avec ce qu’ils veulent cela ne prédestine en rien leur devenir, l’enfance est un monde de découvertes et de “touche a tout”, les filles jouent aux cow boy, les garçons à la poupée et c’est tant mieux! Qu’ils profitent bien de leur jeunesse.
ouais, l’humain en tant que créature Divine doit disparaitre au profit d’une conception humaine trafiquée en bricolage organique pour satisfaire un appétit politique. Dieu n’existe pas, c’est nous les nouveaux dieux et si vous êtes pas contents on vous le fera savoir en dépêchant chez vous toutes nos forces de police existantes….”ils” veulent américaniser l’europe mais en ôtant à tous les deux, Usa et Ue leur fondation première, l’accès à la liberté d’expression : c’est beau, c’est brillant, c’est progressiste.
Mouais… Je suis une femme, j’ai joué enfant avec des pistolets et une mitraillette, ça ne m’a pas empêchée de devenir féminine et pacifiste.
j’ai eu 5 garçons dont certains jouaient avec des jeux de filles, malheureusement ils ont tous fini hétéros. j’appartiens, depuis, à la branche dissidente antisociale.
encore un boycott à faire, ça devient lassant de se souvenir de tout ce que je doive refuser d’acheter