Sur TF1 et LCI, Macron s’est encore boursouflé de lui-même

Emmanuel Macron, qui se sert allègrement de son statut présidentiel pour faire campagne, n’a même pas eu le courage d’un direct. Son intervention sur TF1 et LCI, enregistrée quelques jours plus tôt, aura donc été aussi sincère que le scorpion de la fable ne sachant pas nager et promettant à la grenouille qu’il ne la piquerait pas si cette dernière l’aidait à traverser la rivière. La nature du scorpion étant ce qu’elle est, il piqua la grenouille et se noya avec elle.

Dès le début de son entretien, Macron s’est affiché comme un fervent partisan de la vaccination des enfants, sans obligation… pour le moment ! Et puis, très vite, l’aveu est tombé : « Nous y sommes quasiment à l’obligation vaccinale. » Ajoutant qu’on se ferait régulièrement piquouser. C’est dit !

Ensuite, il nous a joué une partition humaniste tirée au cordeau, le regard humide et la voix vibrante, nous racontant son nouveau goût pour « l’entraide et la solidarité », parlant des « inégalités insupportables qui peuvent exister ». Et là, il a glissé les pauvres habitants de… la Seine-Saint-Denis ! Tant pis pour les autochtones désargentés. Ceux-là, à l’occasion, on leur crève les yeux quand ils se révoltent. Ces mêmes autochtones que Macron méprise ouvertement en les traitant d’illettrés ou de riens ; ce qu’il a appelé, avec un sens cynique de l’euphémisme, sa « vitalité » !

À un moment, les yeux de Macron se sont levés, comme s’il prenait l’éternité à témoin. Puis il a balancé une de ces phrases dont il a le secret et auxquelles il ne croit absolument pas : « On ne fait rien bouger si on n’est pas pétri d’un respect infini pour chacun. » C’est beau comme un camion de pompier tout neuf !

On lui a ensuite montré les clichés pris avec un jeune éphèbe noir. Ce à quoi il a répondu n’avoir pas « tellement de regrets » de s’être exhibé ainsi, tout en admettant sa naïveté de l’époque. Au fait, monsieur Macron, nous ne sommes certes pas à l’époque de De Gaulle ou Mitterrand – qui, quoi que je le déteste sans restriction, avait une autre allure que ceux qui lui ont succédé –, mais n’accusez pas les réseaux sociaux de tous vos maux ; accusez plutôt votre petitesse dans un costume présidentiel trop grand pour vous. De là viennent sans doute vos bourdes de collégien qui font rire le monde et un peu moins les Français !

On a rappelé à Macron sa phrase à propos de l’affaire Benalla, cette « affaire d’été » selon l’expression de l’intéressé : « S’ils veulent un responsable il est devant vous, qu’ils viennent le chercher ! » Il a vu, je crois, au point d’avoir un hélicoptère prêt à partir dans les jardins de l’Élysée, en décembre 2018, au plus fort des manifestations de Gilets jaunes.

Les Gilets jaunes, justement, se sont invités dans l’entretien, notamment avec l’épisode du Puy-en-Velay où Macron a fui comme un lapin fuit le fusil. « Il y a eu de la violence extrême », a-t-il avancé, suggérant que certains manifestants blessés s’étaient exposés à ça. Comme Fiorina, monsieur Macron ?! Cette jeune femme – et d’autres – n’a rien fait qui mérite de vivre jusqu’à la fin de ses jours avec un œil en moins, il me semble ! Et combien d’yeux crevés chez vos protégés de Seine-Saint-Denis quand ils mettent à feu et à sang certains quartiers ?!

Quant à la tombe du Soldat inconnu, ce sont des Gilets jaunes qui l’ont protégée, le 1er décembre 2018. Et je me demande toujours comment il a été aussi facile de pénétrer dans l’Arc de Triomphe ce jour-là. Passons… Mais l’honneur est sauf : vos milices d’ultra-gauche ont assassiné le mouvement, vous voici tranquille ! Alors pas la peine d’étaler une fausse empathie à l’égard des authentiques Gilets jaunes : ce sont eux que vous meurtrissez par votre volonté mondialiste et immigrationniste.

S’il est vrai que l’autorité et la légitimité permettent effectivement de tenir une démocratie, il reste à savoir si vous, monsieur Macron, élu grâce à un coup d’État judiciaire – autrement appelé affaire Fillon –, plus une propagande médiatique sans précédent et un dégout des urnes de la part de beaucoup d’électeurs, êtes légitime.

Au chapitre Sécurité, Macron a joué l’équilibriste digne d’entrer chez Bouglione. Parce que vanter son bilan tout en défendant l’immigration – foyer principal d’insécurité – c’est très fort. Avec l’assassinat de Samuel Paty, « moment de sidération » dont sa politique de tolérance est un peu responsable – tout comme ses prédécesseurs –, il a lissé son propos, n’osant pas dire que cette décapitation était inscrite dans le Coran, nous ressortant le couplet de « l’islam radical », ce qui revient à parler de tigres carnivores ou d’un océan salé !

Naturellement, on a eu le droit au pas d’amalgame : « Il y a des millions de nos compatriotes qui sont des citoyens tranquilles, qui aiment la République, qui respectent les lois de la République et qui croient dans une religion qui est l’islam, et il faut les respecter. » Faut-il les respecter à la manière de leurs frères lors de la procession catholique à Nanterre, monsieur Macron ?!

« Ce qui divise affaiblit », a-t-il insidieusement adressé à Éric Zemmour, sans le nommer. Il a même exhibé une lettre reçue d’une école et dont il a égrené les prénoms bigarrés. L’immigration zéro serait une « absurdité » et Zemmour ce serait « la guerre », si l’on en croit Macron et ses deux lieutenants-journalistes qui l’interrogeaient : Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin.

Au chapitre délinquance, il s’est offert un satisfecit dont on voit peu les résultats quand on ne vit pas sous les ors de la République ! Mais puisqu’il faut parler d’insécurité, Macron nous a joué une autre partition : l’homme fort. On y croit encore plus fort ! La violence débridée à tous les étages de la société ne plaide pourtant pas en faveur de ce pouvoir.

« Qu’est-ce que ces cinq années ont changé pour vous ? » a soudain et mielleusement demandé Audrey Crespo-Mara. Réponses : à « mieux aimer les Français » ; « Je suis plutôt quelqu’un de très humain » ; « J’aime les Français » (bis repetita) ; « Ce que nous avons vécu ensemble est inoubliable », etc. Ainsi parlait Narcisse Macron, qui n’a même pas eu l’élégance de se déclarer candidat.

Conclusion : on voyait bien que tout était bidonné dans cet entretien digne d’une soirée Drucker des années 1980. Cependant, avec du faux on ne peut pas faire du vrai. Reste à espérer que les Français feront mentir De Gaulle et ne seront pas des veaux réélisant cet homme qui, ce soir-là, a montré toute l’étendue de sa duplicité, se parant des atours du candidat idéal.

La philosophe Simone Weil – ne pas confondre avec Simone Veil, je vous prie ! – a écrit que : « L’enfer est du néant qui a la prétention et donne l’illusion d’être. »


Charles Demassieux

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8 Commentaires

  1. Très bon article . J’ose a croire qu’au 1er tour ce cuistre aura un genou a terre et qu’au 2ème tout il aura un coup d’pied au cul ; MAIS l’idéal c’est qu’il soit balayé dès le 1er tour . Ce mec est insipide . Il ne connait que la perfidie et la forfaiture .

  2. Comment ce type peut-l être encore après 4 ans 1/2 , l’idole des retraités aisés et des boomeurs qui vont le réélire en pensant sauver leurs sous-sous ?
    Cette génération portera pour l’éternité une responsabilité écrasante devant les générations futures .

  3. Vous avez tout à fait raison, tout sonne faux chez ce type, malgré un excellent prof de théâtre pédophile, on voit qu’il n’a pas fait le cours Clément.

    Même pas évident qu’il ait pu avoir un second rôle au cinoche, ou peut-être avec Romain le renard.

  4. où va la france ? lui même ne veut pas le dire
    où va macron, là où les réfractaires oseront li diriger, en allant voter (même mlp, même pécresse éventuellement)
    abstention piège à macron

  5. Charles quel brillant article et quel courage d’avoir regardé l’adolescent pas fini pendant 2 heures !!!
    En terme d’audience c’est un flop : 3M ! Zemmour fait à chaque fois largement plus .

    Oui espérons que les français se réveillent en 2022 …..
    Moi je vote Zemmour et je me suis engagée chez Reconquête : pour l’instant je fais du Phoning et j’ai de bons retours …..

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