Lyon, sa banlieue, ses migrants, ses dealers, ses pyromanes, ses français victimes
Il y a 32 ans, le samedi 6 octobre 1990, le quartier du Mas du Taureau s’était embrasé pendant cinq jours, et avait été le théâtre de terribles émeutes, réprimées par plusieurs escadrons de CRS. L’histoire se répète….
L’entrée numéro 12 du Mas du Taureau où le feu aurait été allumé.
Courageux le Darmanin ! Pendant des années, le patriote et élu Lyonnais Michel Dulac a interpellé le ministre de l’intérieur, en lui demandant de venir sur place constater à Lyon et dans la banlieue l’insécurité, les trafics de drogue, les agressions, les français victimes. Darmanin n’est jamais venu affronter la terrible réalité de terrain et l’enfer vécu par les populations de la banlieue Lyonnaise.
Délinquance à Lyon : l’élu RN Michel Dulac somme …
Après que ce drame prévisible soit survenu, le ministre Darmanin vient se positionner devant les caméras de télévision à côté d’Hélène Geoffoy, la mairesse socialiste de Vaulx-en-Velun. Car ce drame semble lié au trafic de drogue dans ce quartier sensible. Un commissaire de police Lyonnais, joint par téléphone et qui préfère garder l’anonymat, confie ce vendredi après-midi : “Au numéro 2 du Mas du Taureau, près du 12, lieu du drame, des trafiquants avaient été interpellés cette nuit même quelques heures avant l’incendie. Mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Aucune piste n’est écartée”. Ce point de deal, situé près de l’immeuble du drame a toujours été connu de services de police. Vengeance d’un clan “stups” ayant subi des arrestations devant ces immeubles ?
Nos confrères de la rédaction du Progrès ont compilé, dans l’album ci-dessous, toutes les photos du drame et nous rendons hommage à leur travail d’investigation, assez exceptionnel dans la presse régionale, alors que les informations étaient données au compte goute par les autorités étatiques.
La piste criminelle semble se confirmer, après la première hypothèse d’un feu de poubelles allumé près de l’ascenseur par des squatteurs.
10 morts à Vaulx-en-Velin : le feu aurait été allumé par des squatteurs
La piste criminelle pourrait être validée par l’enquête pénale ouverte par le parquet de Lyon ce vendredi matin pour déterminer les causes de l’incendie. « Pour l’heure, aucune piste n’est écartée, notamment la piste criminelle« , indiquent les services du parquet de Lyon. Les équipes de police judiciaire, les médecins de l’institut médico-légal et les experts section incendie de la police scientifique sont sur place pour tenter de trouver avec certitude les causes du feu.
« Il a fallu qu’il se passe quelque chose pour que la maire arrive »
Aujourd’hui, la colère gronde dans ce quartier. Les habitants du Mas du Taureau dénoncent l’inaction des élus face aux problèmes du quartier. « La maire Hélène Geoffoy est au courant de ce qu’il se passe depuis des années. Il y a des squats, nos parents, grands-parents, on les laisse vieillir là-bas. Ils se font menacer quand ils rentrent chez eux par les squatteurs, par les dealers. Il a fallu qu’il se passe quelque chose pour que la maire arrive », témoigne cette femme.
Nordine Gasmi, élu d’opposition, abonde : « À Vaulx-en-Velin, il y a des points de deal, on sait où ils sont. Là, c’était au rez-de-chaussée et comme par hasard, c’est partie du rez-de-chaussée. C’est quand même bizarre ! »
Un quartier déjà marqué par les feux sauvages et les émeutes voici 32 ans
Le quartier s’est déjà embrasée pendant cinq jours à partir du samedi 6 octobre 1990. Ce jour là à 15 heures, deux jeunes roulent à moto. Rue Maurice-Thorez, ils aperçoivent une voiture de police. Elle se déporte à gauche. Le conducteur « bloque les roues ». C’est l’accident. Le passager, Thomas Claudio, 20 ans, chute à terre. Sa tête heurte violemment le bitume. Le conducteur Le Vaudais meurt sur le coup. La nouvelle embrase le Mas du Taureau. Pour les jeunes, la police a percuté le deux-roues. Thomas Claudio, c’est le mort de trop… Qui déclenche de terribles émeutes.
Les couacs et erreurs du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin
Tout savoir sur la confusion de Gérald Darmanin
La presse régionale a fait ses “choux gras” d’un ministre mal à l’aise, connaissant peu le dossier, racontant un peu n’importe quoi devant les caméras de la horde de journalistes venus chercher du sensationnel et considérant Gérald Darmanin comme le Messie à 10 jours de Noël. Au 2, et pas au 12. Une confusion d’un chiffre dans l’adresse a conduit le ministre de l’Intérieur à laisser penser que des dealers avaient été interpellés dans l’immeuble incendié, quelques heures avant le drame. Ce qui n’était pas le cas.
Lorsqu’on a connu le professionnalisme du Charles Pasqua, grand ministre de l’intérieur, grand serviteur de l’Etat, on imaginait mal qu’un “ministre bouffon 2.0” puisse patauger dans la semoule en évoquant un dossier aussi sensible. Alors qu’il a été briefé par ses conseillers dans l’avion le conduisant à Lyon. Sous Charles de Gaulle, Georges Pompidou ou Valérie Giscard d’Estaing, un tel ministre aurait été dégagé dans les heures suivant ses bourdes médiatiques. Les temps changent, les médiocres demeurent.
Francis GRUZELLE
Journaliste et écrivain
Carte de Presse 55411
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