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Charles de Foucauld : Tant qu’ils seront musulmans, ils ne seront pas Français

Lettre adressée le 29 juillet 1916 par le père Charles de Foucauld  à l’académicien René Bazin.

En 1921, René Bazin consacrera une biographie demeurée indépassable à l’ermite de Tamanrasset.

***

« Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l’Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l’esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l’étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses  ; d’autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu’elle a avec les Français (représentants de l’autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d’elle.

Le sentiment national ou barbaresque s’exaltera dans l’élite instruite : quand elle en trouvera l’occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l’islam comme d’un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant. L’empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d’habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d’habitants rompus au maniement de nos armes, dont l’élite aura reçu l’instruction dans nos écoles.

Si nous n’avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent chrétiens. Il ne s’agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, œuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ?

Exceptionnellement, oui. D’une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s’y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l’un, celui du Medhi, il n’y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libres penseurs qui ont perdu la foi), croit qu’à l’approche du jugement dernier le Medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l’islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l’islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants; s’il est soumis à une nation non musulmane, c’est une épreuve passagère ; sa foi l’assure qu’il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l’engage à subir avec calme son épreuve ; « l’oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s’il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération », disent-ils; ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu’aux Allemands, parce qu’ils savent les premiers plus doux  ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger  ; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d’honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles mais, d’une façon  générale, sauf exception, tant qu’ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France.

De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d’un peuple étranger qu’on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d’apostasie, un renoncement à la foi du Medhi… ».

(…)

Charles de Foucauld

***

Le 1er décembre 1916, le père Charles de Foucauld est assassiné dans son ermitage de Tamanrasset  par un membre de la confrérie musulmane des Senoussis.

Tombeau du père Charles de Foucauld à El Menia (Algérie), dans lequel il sera inhumé le 26 avril 1929 :

Le procès en béatification de Charles de Foucauld commence en 1926.

Il sera béatifié par le pape Benoît XVI le 13 novembre 2005.

Le 26 mai 2020, le pape François autorise la publication d’un décret reconnaissant un miracle attribué à Charles de Foucauld. Une procédure qui permet d’envisager la canonisation prochaine de l’ermite, plus d’un siècle après sa mort.

L’Eglise catholique est la dernière institution d’Occident à s’inscrire dans le temps long de l’Histoire

Henri Dubost

 




Benoît XVI, Sarkozy,Tariq Ramadan et la laïcité dite "ouverte"

Le Pape Benoît XVI vient d’intervenir dans le débat en cours sur la laïcité par l’intermédiaire d’une vidéo dans laquelle il s’exprime en français à l’adresse de personnes participant à une manifestion dite “Parvis des gentils”, qui se tenait ces derniers jours à Paris. C’est donc bien la laïcité à la française qu’il vise lorsqu’il décrit ainsi la laïcité telle qu’il voudrait qu’elle soit :
” Les religions ne peuvent avoir peur d’une juste laïcité, d’une laïcité ouverte qui permet à chacun et à chacune de vivre ce qu’il croit, en conformité avec sa conscience. S’il s’agit de bâtir un monde de liberté, d’égalité et de fraternité, croyants et non-croyants doivent se sentir libres de l’être, égaux dans leurs droits de vivre leur vie personnelle et communautaire en fidélité à leurs convictions, et ils doivent être frères entre eux.”
Que de pièges en peu de mots !
Déjà, le rapprochement des expressions “juste laïcité” et “laïcité ouverte” revient à insinuer qu’une laïcité sans qualificatif ne serait pas juste. Les termes de “laïcité ouverte” ne sont pas innocents. Ce sont ceux utilisés par Sarkozy dans son discours de Latran, et aussi dans son discours de Riyad ; nous rappellerons que notre hyper-président ne s’est pas contenté de comparer l’instituteur au curé en valorisant le second au détriment du premier ; il a aussi jugé bon de faire l’éloge des religions au coeur de l’islam le plus intégriste, en Arabie saoudite.
La “laïcité ouverte” est aussi une notion chère à Tariq Ramadan, qui la définit comme un “espace qui permet la coexistence des religions”. La laïcité mérite donc des éloges à proportion de sa capacité à s’effacer.
D’où cette question : qu’est-ce qui manquerait à la vraie laïcité, celle que la loi de 1905 organise avec précision, pour que nos religieux et leurs relais politiques soient satisfaits ? Que faudrait-il lui ajouter ou lui enlever pour que la laïcité puisse être louée par l’adjonction des qualificatifs “ouverte” ou “positive” ?
Y a-t-il quelque chose que la loi de 1905 refuse aux religions, alors même qu’elle accorde la liberté de conscience et la liberté de culte , dans le respect de l’ordre public ?
Que revendique Benoît XVI quand il  dit : “croyants et non-croyants doivent se sentir libres de l’être, égaux dans leurs droits de vivre leur vie personnelle et communautaire en fidélité à leurs convictions.” ?
On voit déjà qu’un certain pouvoir politique est demandé sournoisement ; au moins un pouvoir de chaque religion sur sa communauté, c’est à dire un pouvoir hiérarchique des autorités religieuses sur leurs fidèles. C’est légitimer toutes les surveillances communautaristes. C’est contraire aux libertés de l’individu, qui doit pouvoir prendre toute la distance qu’il veut par rapport à sa religion d’origine, voire la quitter.
On se demande aussi ce qu’il manque à la laïcité tout court (celle qui n’est pas qualifiée d’ouverte ou de positive) pour que le Pape soit satisfait des conditions dans lesquelles un croyant peut vivre sa vie personnelle en fidélité à ses convictions.
La laïcité offre une liberté complète dans le respect de l’ordre public. C’est à dire qu’elle marque aussi la limite au delà de laquelle la liberté religieuse cesse parce que les formes qu’elle pourrait prendre potentiellement ne sont pas compatibles avec ce qu’un pouvoir républicain et démocratique permet. La liberté religieuse ne permet pas d’organiser des sacrifices humains ; elle ne devrait pas permettre de cacher des femmes sous des voiles ou d’importuner des personnes supposées musulmanes au vu de leur faciès ou de leur nom pour s’assurer qu’elles suivent le jeûne du Ramadan. Elle ne devrait pas non plus permettre, au nom d’une pratique religieuse, d’envahir l’espace des autres. Ce n’est pas pas parce qu’un musulman veut faire sa prière à heures fixes que ses collègues kouffars doivent faire son travail à sa place.
La laïcité offre, c’est important,  des droits égaux aux croyants et aux non-croyants. Certes, Benoît XVI ne conteste pas ce point formellement, mais, lorsque la laïcité se transforme trop en un espace ouvert où les communautarismes religieux se déploient à l’aise, c’est bien le non-croyant (ou celui qui ne veut pas pratiquer tel rite précis) qui voit fondre son espace de liberté. On citera les nombreuses situations qui conduisent un consommateur ordinaire à manger de la viande sacrificielle sans le savoir.
La “laïcité ouverte” telle que Benoît XVI, Ramadan et Sarkozy essaient de nous la vendre, c’est la pluri-théocratie.
Léonidas
RÉFÉRENCES :
Benoît XVI célèbre la liberté, l’égalité et la fraternité ; par Jean-Marie Guénois ; Le Figaro des 26 et 27 mars 2011, page 11.
Sarkozy provoque les laïcs
Tariq Ramadan s’exprime sur la laïcité
Lapidation : Tariq Ramadan appelle à un moratoire
 




Benoît XVI, Sarkozy,Tariq Ramadan et la laïcité dite “ouverte”

Le Pape Benoît XVI vient d’intervenir dans le débat en cours sur la laïcité par l’intermédiaire d’une vidéo dans laquelle il s’exprime en français à l’adresse de personnes participant à une manifestion dite “Parvis des gentils”, qui se tenait ces derniers jours à Paris. C’est donc bien la laïcité à la française qu’il vise lorsqu’il décrit ainsi la laïcité telle qu’il voudrait qu’elle soit :

” Les religions ne peuvent avoir peur d’une juste laïcité, d’une laïcité ouverte qui permet à chacun et à chacune de vivre ce qu’il croit, en conformité avec sa conscience. S’il s’agit de bâtir un monde de liberté, d’égalité et de fraternité, croyants et non-croyants doivent se sentir libres de l’être, égaux dans leurs droits de vivre leur vie personnelle et communautaire en fidélité à leurs convictions, et ils doivent être frères entre eux.”

Que de pièges en peu de mots !

Déjà, le rapprochement des expressions “juste laïcité” et “laïcité ouverte” revient à insinuer qu’une laïcité sans qualificatif ne serait pas juste. Les termes de “laïcité ouverte” ne sont pas innocents. Ce sont ceux utilisés par Sarkozy dans son discours de Latran, et aussi dans son discours de Riyad ; nous rappellerons que notre hyper-président ne s’est pas contenté de comparer l’instituteur au curé en valorisant le second au détriment du premier ; il a aussi jugé bon de faire l’éloge des religions au coeur de l’islam le plus intégriste, en Arabie saoudite.

La “laïcité ouverte” est aussi une notion chère à Tariq Ramadan, qui la définit comme un “espace qui permet la coexistence des religions”. La laïcité mérite donc des éloges à proportion de sa capacité à s’effacer.

D’où cette question : qu’est-ce qui manquerait à la vraie laïcité, celle que la loi de 1905 organise avec précision, pour que nos religieux et leurs relais politiques soient satisfaits ? Que faudrait-il lui ajouter ou lui enlever pour que la laïcité puisse être louée par l’adjonction des qualificatifs “ouverte” ou “positive” ?

Y a-t-il quelque chose que la loi de 1905 refuse aux religions, alors même qu’elle accorde la liberté de conscience et la liberté de culte , dans le respect de l’ordre public ?

Que revendique Benoît XVI quand il  dit : “croyants et non-croyants doivent se sentir libres de l’être, égaux dans leurs droits de vivre leur vie personnelle et communautaire en fidélité à leurs convictions.” ?

On voit déjà qu’un certain pouvoir politique est demandé sournoisement ; au moins un pouvoir de chaque religion sur sa communauté, c’est à dire un pouvoir hiérarchique des autorités religieuses sur leurs fidèles. C’est légitimer toutes les surveillances communautaristes. C’est contraire aux libertés de l’individu, qui doit pouvoir prendre toute la distance qu’il veut par rapport à sa religion d’origine, voire la quitter.

On se demande aussi ce qu’il manque à la laïcité tout court (celle qui n’est pas qualifiée d’ouverte ou de positive) pour que le Pape soit satisfait des conditions dans lesquelles un croyant peut vivre sa vie personnelle en fidélité à ses convictions.

La laïcité offre une liberté complète dans le respect de l’ordre public. C’est à dire qu’elle marque aussi la limite au delà de laquelle la liberté religieuse cesse parce que les formes qu’elle pourrait prendre potentiellement ne sont pas compatibles avec ce qu’un pouvoir républicain et démocratique permet. La liberté religieuse ne permet pas d’organiser des sacrifices humains ; elle ne devrait pas permettre de cacher des femmes sous des voiles ou d’importuner des personnes supposées musulmanes au vu de leur faciès ou de leur nom pour s’assurer qu’elles suivent le jeûne du Ramadan. Elle ne devrait pas non plus permettre, au nom d’une pratique religieuse, d’envahir l’espace des autres. Ce n’est pas pas parce qu’un musulman veut faire sa prière à heures fixes que ses collègues kouffars doivent faire son travail à sa place.

La laïcité offre, c’est important,  des droits égaux aux croyants et aux non-croyants. Certes, Benoît XVI ne conteste pas ce point formellement, mais, lorsque la laïcité se transforme trop en un espace ouvert où les communautarismes religieux se déploient à l’aise, c’est bien le non-croyant (ou celui qui ne veut pas pratiquer tel rite précis) qui voit fondre son espace de liberté. On citera les nombreuses situations qui conduisent un consommateur ordinaire à manger de la viande sacrificielle sans le savoir.

La “laïcité ouverte” telle que Benoît XVI, Ramadan et Sarkozy essaient de nous la vendre, c’est la pluri-théocratie.

Léonidas

RÉFÉRENCES :

Benoît XVI célèbre la liberté, l’égalité et la fraternité ; par Jean-Marie Guénois ; Le Figaro des 26 et 27 mars 2011, page 11.

Sarkozy provoque les laïcs

Tariq Ramadan s’exprime sur la laïcité

Lapidation : Tariq Ramadan appelle à un moratoire

 




La burqa, Hillary Clinton et Benoit XVI

Les Etats-Unis s’inquiètent de la liberté religieuse. Benoît XVI s’inquiète des persécutions contre les chrétiens d’orient.
Il y a de quoi, pensez-vous peut-être. En effet, il y a de quoi, lorsqu’on voit les persécutions de chrétiens et d’autres minorités religieuses dans de nombreux pays musulmans, sans même parler des athées, qui n’ont pas intérêt à se revendiquer comme tels. Voici les derniers exemples en date à ma connaissance, et j’en oublie probablement :
Au Pakistan, Asia Bibi, une ouvrière agricole chrétienne, va gentiment chercher de l’eau pour elle et ses compagnes musulmanes. Elle s’entend répondre que son contact a rendu l’eau impure et qu’elle doit se convertir à l’islam. S’ensuit une discussion dans laquelle elle défend le christianisme, et répond à ses compagnes que Jesus est mort pour nous sauver et que Mahomet n’a rien fait de tel. Blasphème ! Asia Bibi est condamnée à mort :
http://www.postedeveille.ca/2010/11/le-canada-preoccupe-par-la-condamnation-a-mort-dune-personne-accusee-de-blaspheme-au-pakistan.html
Au Pakistan toujours, se multiplient les viols et homicides de jeunes filles chrétiennes :
http://www.aed-france.org/actualite/a-la-une/2010/10/15/soudan-pays-sous-tension-a-lapproche-du-referendum/
En Irak, devant la répétition des attaques meurtrières, les évêques appellent au secours :
http://www.aed-france.org/actualite/a-la-une/2010/11/08/irak-appel-des-eveques-dirak-aux-eveques-de-france/
Au Soudan, la campagne d’intimidation des chrétiens se poursuit :
http://www.aed-france.org/actualite/a-la-une/2010/10/15/soudan-pays-sous-tension-a-lapproche-du-referendum/
En Angleterre, un garçonnet est menacé de mort par ses petits camarades pour avoir défendu les militaires de son pays :
http://www.bivouac-id.com/billets/grande-bretagne-menace-de-mort-par-des-petits-camarades-de-classe-djihadistes-en-herbe/
Mme Clinton a défini mercredi la liberté religieuse comme la faculté de pratiquer librement sa foi et d’élever ses enfants dans celle-ci, de publier des documents religieux sans censure, de changer de religion ou de n’en pratiquer aucune.
Excellente définition. Nous en illustrerons l’intérêt en rappelant qu’en France, il est impossible de refuser de pratiquer ce rite musulman qu’est le fait de manger halal, puisque la viande sacrificielle est fourguée au consommateur ordinaire sans le moindre étiquetage sur le mode d’abattage.
Mais ce n’est pas cela qui choquait Madame Clinton. Non. C’est l’interdiction de la burqa en France et le référendum suisse sur les minarets :
http://www.postedeveille.ca/2010/11/usa-hillary-clinton-egratigne-la-france-et-la-suisse-pour-linterdiction-de-la-burqa-et-des-minarets..html#more
Madame Clinton a visé ces deux sujets sans les nommer :
«Plusieurs pays européens ont appliqué des restrictions sévères à l’expression religieuse», a-t-elle observé à l’occasion de la publication du rapport annuel du département d’État sur la liberté religieuse.
La remarque de Mme Clinton sur l’Europe a été complétée ensuite par son adjoint chargé des droits de l’homme, Michael Posner, qui a cité l’interdiction de construire des minarets en Suisse et l’interdiction de la burqa. «Il y a une sensibilité et une tension croissantes en Europe», a-t-il estimé, avant d’inviter les gouvernements européens à «prendre des mesures pour apaiser cette tension».
La question des libertés religieuses suscite régulièrement des incompréhensions entre les deux côtés de l’Atlantique. «Aux États-Unis», a souligné M. Posner, «on défend devant les tribunaux le droit des musulmanes à porter une burqa dans la rue, à l’école, etc. C’est notre position».
He bien, Monsieur Posner, sachez qu’en France ce n’est pas votre position qui s’applique, c’est la nôtre, et que nous refusons les prisons ambulantes pour femmes.
Soyez donc un peu moins lèche-babouche, ça ne paie pas. Au dernier pélerinage, à la Mecque, plus de deux millions de musulmans ont scandé à l’unisson : “Mort à l’Amérique ! Mort à Israël !” :
http://www.postedeveille.ca/2010/11/a-la-mecque-les-pelerins-scandent-mort-a-lamerique-et-mort-a-israel.html
Madame Clinton a aussi rappelé l’opposition des États-Unis, au nom de la liberté d’expression, à toute législation condamnant la diffamation des religions.
Quand même !
Ensuite, c’est Benoît XVI qui a exprimé sont “incompréhension” quant à l’interdiction générale de la burqa :
http://www.la-croix.com/Interdiction-de-la-burqa–Benoit-XVI-exprime-son-incomprehen/article/2446552/55352
A la question: “En France, le parlement a interdit le port de la burqa. Les chrétiens peuvent-ils s’en réjouir ?”, le souverain pontife répond : “En ce qui concerne la burqa, je ne vois pas de raison à une interdiction générale”.
Et d’expliquer: “On dit que certaines femmes ne portent pas du tout volontairement la burqa et c’est à proprement parler un viol de la femme. On peut bien sûr ne pas être d´accord avec cela”. “Mais si elles veulent la porter volontairement, je ne sais pas pourquoi on doit le leur interdire”, ajoute-t-il.
Quelle hypocrisie ! quelle dégueulasserie ! le plus fort, c’est qu’il sait, puisqu’il le dit lui-même, que le fait de contraindre une femme à porter la burqa est une sorte de viol.
Il le sait, et pourtant, quelque part, il le tolère en faisant semblant de le condamner. En effet, en matière de burqa comme de voile, l’interdiction est générale ou elle n’est pas. Il est impossible aux pouvoirs publics d’aller identifier un par un les cas de port de voile contraint, sachant que les pressions sont multiformes et difficiles à prouver judiciairement. Quant toute la racaille d’un quartier fait comprendre par mimiques et allusions aux jeunes filles qu’elles risquent une tournante si elles ne portent pas le voile, qui va-t-on mettre en examen et sur quelle base ?
Qu’est-ce-que le Pape attend de cet exercice de lèche-babouche ? une amélioration du sort des chrétiens d’orient ? Désolée, Monseigneur, mais les femmes n’ont pas vocation à être l’éternelle variable d’ajustement et à voir leur condition aggravée pour améliorer ce façon très hypothétique celle d’autres groupes humains.
La question des chrétiens d’orient doit être traitée séparément, et leur situation serait sans doute meilleure si les grands de ce monde n’avaient une telle réticence à dénoncer les violations des droits de la personne humaine quand elles proviennent de l’islam.
Catherine Ségurane




Brésil : intervention du Pape et des évangélistes dans la campagne électorale

Dilma Roussef, la candidate adoubée par l’ex-président Lula, vient d’être élue avec plus de 55 % des voix.
La campagne présidentielle au Brésil a été marquée par une inquiétante ingérences des Eglises, chrétiennes cette fois-ci, qui ont profité de l’occasion pour conforter la législation en vigueur, qui interdit l’avortement.
Dans une campagne par ailleurs sâle à bien des égards, le thème de l’avortement préempta le débat électoral.
La candidate favorite était Dima Roussef, dauphine de Lula, dont on s’attendait qu’elle gagne dès le premier tour. Elle en fut empêchée par le surgissement d’une candidate écologiste, mais surtout évangéliste et violemment anti-avortement Marina Silva.
Aucun coup bas n’a été épargné à Dilma, qui a été contrainte à un second tout où elle était opposée au social-démocrate José Serra.
Une campagne active a été menée contre elle par des pasteurs évangéliques et des évêques catholiques, l’accusant d’être pour l’avortement. Cette campagne s’est poursuivie entre les deux tours.
Le Pape Benoit XVI est intervenu lui-aussi dans la campagne, déclarant que les prêtres brésiliens avaient le droit «d’émettre un jugement moral même en matière politique»
Les anti-avortement ont gagné même avant le résultat de l’élection, puisque tous les candidats se sont engagés à ne pas toucher à la législation en vigueur, qui interdit l’interruption de grossesse.
Cette intervention vient nous rappeler que les Eglises ne respectent jamais spontanément les prérogatives de l’Etat.
Je suis de ceux qui ne mettent pas toutes les religions sur le même plan, et j’ai plus d’une fois, dans ces colonnes, souligné la différence de dangerosité entre le christianisme et l’islam. Je suis capable d’apprécier les prises de positions de certains chrétiens islamo-vigilants, et de travailler avec eux sur des sujets ponctuels. Je suis du côté des chrétiens en cas de persécutions réelles, et il y en a. Mais cela ne me rend pas naïve pour autant. Si le christianisme, en France, est devenu moins dangereux, c’est parce que nos prédécesseurs dans le combat laïc lui ont assigné sa place. Il ne continuera de s’y cantoner que si nous restons vigilants.
Combattons l’islam en priorité, mais gardons quand même un oeil sur les autres religions. Aucune n’est inoffensive.
Catherine Ségurane
http://www.lepoint.fr/monde/presidentielle-au-bresil-dilma-la-candidate-de-lula-reprend-un-net-avantage-26-10-2010-1254322_24.php
http://www.lefigaro.fr/international/2010/10/29/01003-20101029ARTFIG00617-dilma-loin-devant-apres-une-campagne-deletere.php




Qu'attend le pape pour accueillir des milliers de roms place Saint-Pierre ?

Décidément, la France doit être devenue une affreuse dictature ! La semaine dernière, notre journal s’indignait de la condamnation de la France par les pires dictatures islamistes, au sein de l’Onu, et de l’attitude de la gauche, qui, sans vergogne, relayait les critiques de ces brillants exemples.
http://www.ripostelaique.com/Cette-goche-ose-relayer-le.html
Hier, c’est au tour du pape d’en remettre une louche, dans le registre compassionnel bien connu de l’Eglise catholique. Bien évidemment, tous les hommes sont égaux, et il faut accueillir toute la misère du monde, en abolissant les frontières nationales. Les dignitaires religieux osent même en appeler à l’Union européenne.
http://actu.voila.fr/actualites/monde/2010/08/22/expulsions-de-roms-la-france-rappelee-a-l-ordre-par-le-pape-et-des-religieux_589684.html
Encore plus incroyable, un prêtre, à l’issue d’une messe, avoue prier pour que “Sarkozy ait une crise cardiaque !” Certains prêtres ont décidément une lecture bien sélective du message d’amour du Seigneur…
http://christinetasin.over-blog.fr/article-un-cure-prie-pour-que-sarkoz-ait-une-crise-cardiaque-55829889.html
Dès le numéro 2 de Riposte Laïque, Pierre Baracca faisait remarquer l’étrange connivence compassionnelle entre l’église catholique et les milieux de gauche et d’extrême gauche.
http://www.ripostelaique.com/Un-curieux-oecumenisme-autour-des,426.html
On retrouve cette complicité dans le dossier des roms. Notons que la gauche, habituellement si réactive dès que le pape parle contraception, en demandant, à juste titre, de quoi se mêle-t-il, est cette fois totalement silencieuse devant la grossière ingérence du chef de l’Eglise catholique dans un pays où le religieux et le politique sont séparés.
Nos détracteurs nous reprochent souvent d’être trop méchants avec les gentils musulmans, et de ne pas assez parler des méchants de l’Eglise catholique. Nous allons donc faire deux propositions au chef de l’Eglise catholique. La première est qu’il cesse de s’occuper des affaires de la France laïque, qui n’a que faire des ses remontrances et des leçons d’humanisme d’un pape réactionnaire et passéiste. La deuxième est qu’il mette en application ses beaux discours avec ses actes : qu’il ouvre la place Saint-Pierre du Vatican aux roms, et qu’il en engage quelques-uns chez les gardes suisses qui assurent sa sécurité.
Tant qu’il n’aura pas donné l’exemple, nous nous sentirons autorisés à reprendre le mot d’ordre de quelques manifestations féministes : “Pape, lâche nous les baskets !”
Lucette Jeanpierre




Pédophilie : Benoit XVI n'a pas à interférer sur la justice belge

Benoît XVI s’est ému ce dimanche 27 juin des opérations effectuées récemment par la police belge à l’archidiocèse et au domicile de l’ancien primat de Belgique, dans le cadre d’une enquête sur des abus sexuels.
“J’espère que la justice suivra son cours tout en garantissant les droits des individus et des institutions, en respectant les droits des victimes et en reconnaissant ceux qui ont promis de coopérer avec elle”, écrit le pape dans une lettre adressée au président de la conférence épiscopale belge. Il reproche en particulier à la police d’avoir perturbé une réunion et ajoute : “”Durant cette réunion, auraient dû être traités, entre autres, des aspects liés à l’abus sur des mineurs de la part de membres du clergé. J’ai répété moi-même de nombreuses fois que ces faits graves devaient être traités par l’ordre civil et par l’ordre canonique dans le respect réciproque de la spécificité et de l’autonomie de chacun”, poursuit le pape, dans son message.” Il reproche aussi à la police d’avoir gardé les évêques enfermé plusieurs heures et de les avoir empêchés de téléphoner.
Je n’avais jusqu’ici jamais écrit sur les affaires de prêtres pédophiles ; j’incline à penser que la proportion de pédophiles parmi les prêtres doit être sensiblement la même que dans le reste de la population, et j’ai tendance à ne pas monter ces cas en épingle, du moment bien sur que les sanctions sont prises.
En revanche, je suis choquée par cette exigence de co-gestion de l’affaire que revendique ici le Pape. Dans un pays laïque, il y a séparation de l’Eglise et de l’Etat. Cette séparation concerne aussi le pouvoir judiciaire, et l’Église est un justiciable comme un autre. Si la police estime que ses dossiers peuvent contenir des éléments de nature à aider à la révélation de la vérité, elle a le droit de perquisitionner partout, y compris comme ici dans des locaux épiscopaux, ce qui implique de s’emparer des lieux, de déranger, de prendre possession de dossiers ou d’autres objets utiles à l’enquête, d’interdire aux personnes présentes de gêner les opérations. C’est désagréable, mais ce ne sont pas des brutalités policières. Il n’y a rien à dénoncer.
Dans les déclarations ci-dessus, le Pape a vraiment l’art de faire des amalgames problématiques. Par exemple, il dit espérer que la justice garantira les droits des individus (fort bien ; c’est le devoir même de la justice) et des institutions (là, ça coince). De quel droit des institutions parle-t-il ? L’Église n’a aucun droit à délivrer l’information à la justice au rythme qu’elle veut. Il dit aussi que “ces faits graves devaient être traités par l’ordre civil et par l’ordre canonique dans le respect réciproque de la spécificité et de l’autonomie de chacun”. Que faut-il comprendre par là ? L’ordre civil, ici la justice, a le droit de faire mener l’enquête de la façon qu’elle estime la plus apte à la faire avancer. De quelle autonomie de l’ordre canonique veut-il parler ? L’ordre canonique n’a aucune fonction dans le déroulement d’une enquête judiciaire.
Que chacun reste dans son rôle !
Catherine Ségurane
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/benoit-xvi-s-en-prend-aux-methodes-de-la-police-belge_902216.html




Benoît XVI s’en prend au « laïcisme athée »

« Il y a, à Pérouse, en Ombrie étrusque, face à une magnifique fontaine de marbre blanc, dominant une de ces superbes places de la Renaissance italienne, un majestueux escalier donnant sur un parvis d’ où – la chaire étant un demi-cercle de pierre aménagé en surplomb – prêchèrent maints religieux de l’Eglise Vaticane contre tous les hérétiques et les païens (termes commodes pour décider qui est bon chrétien et qui ne l’est pas), en ces temps noirs des idéologies sanguinaires où les prétextes les plus farfelus ( notamment celui de ne pas croire en la « loi d’amour ») conduisaient au bûcher.

Il y a, aujourd’hui, dans des mosquées de Londres et de nos « banlieues sensibles » – comme dans toutes les mosquées des pays islamisés où la loi générale est religieuse et non laïque – une chaire élevée d’ où, le vendredi, des imams enflammés en appellent à la destruction des infidèles et des renégats ou des apostats et menacent des foudres célestes ceux qui oseraient mettre en doute la parole « du prophète ».

Il y a encore, en Israël, des lieux où l’ on s’exerce à jeter l’ opprobre sur celui qui n’ est pas « élu », et à promettre la violence extrême à celui qui refuse la loi du Livre tout en maintenant à l’écart du Tout ceux qui sont « élus » par nature.

Il y avait, tout récemment, à Paris comme à Moscou ou à Pékin, des tribunes érigées pour porter la voix vengeresse de ceux qui voulaient substituer à la religion révélée une religion sans Dieu ( mais aux lendemains « chantants ») « n’ élisant » qu’ une partie du Peuple et imposer à chacun leur idéologie totalitariste (Il n’est pas sûr, d’ailleurs, que ces tribunes aient disparu…).
A-t- on jamais entendu un citoyen laïque, de surcroît athée, en appeler à la privation de parole de son prochain, à son enfermement, à sa destruction ? »

Ce « petit texte », tiré d’un essai « Eikonoklastès » que j’ai fait paraître aux éditions « Amalthée », me paraît être une réponse adéquate à l’encyclique que vient de rédiger le pape Benoît XVI sous le titre « Spe salvi » et dont « Le Monde » a rendu compte le 30 /11 /07 … Loin de moi l’intention d’engager un dialogue théologique avec le représentant de l’Eglise Vaticane, libre de se penser suffisamment infaillible pour qualifier « d’erreur » le matérialisme (c’est une vieille tendance que l’on peut faire remonter jusqu’à Démocrite, Epicure ou Lucrèce…) et de se vivre comme le porte-parole d’une divinité « incarnée », mais dans la mesure où le pontife souverain attribue à l’athéisme ( et à la notion de progrès scientifique comme à celle des « lumières » de la Raison) « des espérances fallacieuses », il est pertinent de lui faire remarquer que l’idéologie frelatée de la croyance « en l’espérance biblique du royaume de Dieu » a conduit, depuis plus de deux mille ans aux plus grandes cruautés, aux plus extrêmes violations de la justice, à l’aliénation la plus absolue de la pensée, aux souffrances les plus marquantes, au cynisme le plus hypocrite dans la justification des pouvoirs les plus totalitaires…

Et si « le jugement dernier » est « l’image décisive de l’espérance », salvatrice parce qu’en Dieu, on est en droit de s’interroger sur ce dont l’Homme doit « être sauvé » : de l’injustice, de la souffrance, de la mort en espérant une vie après la mort ? Chimère commode pour qui veut oublier que chacun n’est qu’une poussière d’étoile destinée à ne plus être qu’une autre poussière d’étoile, que chacun n’est qu’une virgule entre deux néants, que chacun n’est qu’une aberration face à la démesure de l’univers dont l’infiniment grand, l’infiniment petit et l’infiniment complexe n’ont que faire de l’Homme et de ses angoisses…Le pari « pascalien » que « Dieu est » suppose le pari inverse : « Dieu n’est pas » , et chaque terme de l’opposition est acceptable sans que cela ne conduise à la condamnation de quiconque. Mais la lucidité, la liberté, le libre arbitre de chacun s’exercent pleinement quand ils reconnaissent à l’être humain le refus de l’illusion aliénante en une entité consolatrice, et lui laissent la force de regarder en face la peur, la souffrance, l’angoisse de « disparaître tout entier » constitutives de cette vie où « je pense, j’agis, je pleure, je ris » dans l’espace-temps qui me justifie.

Et il n’est nul besoin de supposer l’existence d’un incréé omniprésent et insaisissable pour savoir où se situent la justice, la vertu, la morale individuelle et collective : par la seule force de la raison, par la connaissance du monde et des autres, par l’immersion dans l’Histoire, l’Homme a ceci d’extraordinaire qu’il peut comprendre qui il est et élaborer les comportements qui lui permettront de vivre et pour lui et avec les autres…

Mais le catholicisme – comme toutes les « religions du Livre »- porte cette marque de fabrique indélébile qu’est la prétention de détenir la « vérité », prétention qui débouche tout naturellement sur le refus de toute autre pensée, sur l’intolérance la plus étroite et, par là, sur la destruction de tous ceux (et de tout ce) qui ne sont pas marqués de son « sceau divin » Et , au nom de cette « marque », cette religion a toujours su –et sait encore- occuper l’espace public des sociétés humaines pour le tordre à son pouvoir sur « les âmes et les corps », et pour justifier toutes les aberrations guerrières et politiques au nom d’une espérance en un monde meilleur, dans l’au-delà de l’espace et du temps ( « le royaume de mon père », selon les termes d’un improbable messie l’annonçant comme imminent dans de supposés prêches rien moins qu’échevelés).

L’islam d’aujourd’hui nous fait facilement imaginer ce qu’était le pouvoir cynique de l’église catholique d’hier …non que cette dernière ait définitivement renoncé à son rôle de « dirigeante » des Hommes et des Cités, les discours récurrents de Benoît XVI contre le laïcisme, l’athéisme, la science et le progrès témoignent de ce désir refoulé.

Et là est l’essentiel : en un moment où , dans nos sociétés dites « occidentales », la référence n’est plus le salut de l’âme mais la satisfaction pleine et entière du corps, cette « guenille », – pas seulement réduit à ses appétits matériels mais saisi dans sa totalité « de matière » : chair, intelligence, affectivité, inconscient , créativité…-, les représentants de « l’instrumentalisation du sacré et de l’angoisse existentielle » que sont les religions n’ont de cesse d’agir pour garder la main… Il fut un temps où ils pouvaient gruger par leurs certitudes et leurs malédictions « l’Homo Imbecillus » qui s’appuyait ainsi sur le bâton secourable qui lui était tendu pour accepter le tragique de sa condition…Ce temps-là n’est plus !

Robert Albarèdes

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