Exclusif : Le Drian, un intermittent à la Défense face à L'Etat islamique
Par certains côtés, Jean-Yves Le Drian ressemble à André Maginot, qui construisait, de 1932 à 1936, une ligne de fortifications le long de la frontière allemande, alors que l’heure était à la création de corps blindés motorisés, mobiles, à forte capacité offensive et à une redoutable puissance de feu. Aujourd’hui, le “papy préféré de Hollande” est un défenseur des corps expéditionnaires en Afrique, comme au XIX ème siècle, des « task forces » aéromaritimes de modèle réduit, configurées pour des opérations stratégiques d’ampleur et de durée limitée, adepte d’une conception biaisée de la stratégie, avec l’exemple du porte-avions Charles de Gaulle à court de munitions face à DAECH.
Jean-Yves le Drian s’est révélé un ministre de la Guerre du passé, depuis 3 ans. Et non un ministre de la Défense capable d’anticiper les menaces et les réactions de l’armée Française.
Malgré les mémoires, notes, mails, qui lui ont été adressés, depuis trois ans, par des officiers de réserve ayant réfléchi à la question de la réorganisation de nos forces, car ces « officiers citoyens » aiment leur Pays, Jean-Yves Le Drian a refusé de comprendre que la force armée doit produire de la sécurité là où les spécialistes militaires ciblent les menaces.
Un ministre compétent et patriote aurait réorganisé l’armée Française et refusé les réductions de crédits et d’effectifs. Et Le Driant et Hollande, comme leurs prédécesseurs du Front Populaire de 1936 à 1940, n’ont rien compris, rien préparé !
L’armée ennemie que nous avons en face de nous, et que nous aurons très probablement à combattre en Europe d’ici une décennie sera :
1 – transnationale et multi-ethnique
2 – low tech-low cost
3 – recrutera ses combattants sur la base d’un récit commun, où se mêlent religion et idéologie
4 – contrôlera les populations nationales par la terreur et les attentats
5 – se financera par le commerce de produits légaux et illégaux
6 – pratiquera le zébrage des territoires
7 – aura pour tactique principale de créer l’insécurité pour étendre son contrôle
Les experts anti-terroristes Israéliens confirment notre analyse
Certains pourraient dire “Gruzelle n’aime pas Le Drian” et “Le Drian n’aime pas Gruzelle”. Seulement, Noam Ohana, réserviste dans une unité d’élite de Tsahal, qui a pris part à des dizaines d’opérations anti-terroristes pendant la deuxième intifada, confirme notre analyse.
“Dans le cas de l’Hyper Casher, cette approche a pu fonctionner uniquement grâce à Coulibaly qui aurait très bien pu tuer tous les otages un par un mais avait décidé de faire durer les choses après en avoir abattu quatre. Il n’y a aucun doute pourtant sur le fait que si Coulibaly avait continué à faire feu et vidé ses chargeurs sur les otages, le nombre de victimes aurait été très élevée étant donné le temps qu’il a fallu au RAID pour passer a l’action.
“Dans le cas du Bataclan c’est exactement ce qui s’est passé. Les terroristes n’avaient nullement l’intention de négocier quoi que ce soit. Ils ont commencé leur carnage immédiatement et ont tout fait pour maximiser le nombre de victimes tout au long de ces deux heures d’un huis-clos atroce !!!”.
Et Noam Ohana, réserviste dans une unité d’élite de Tsahal, préconise, comme nous le faisons depuis plusieurs années, “Il est urgent de changer d’approche et de reconsidérer ce mode opératoire. Il n’y a pas dans la nouvelle forme de terrorisme suicidaire et apocalyptique que nous confrontons beaucoup de place pour « l’attente ». L’attente c’est la mort certaine. Il faut accepter que dans certains cas une intervention immédiate de forces de l’ordre déjà présentes et bien moins bien formées que le RAID et le GIGN peut être la moins mauvaise des solutions. Et le RAID et le GIGN pourraient tout à fait être impliqués dans ce processus de décision (faut-il les attendre ou bien commencer l’intervention ?). Lorsque le commissaire de le BAC arrivé le premier sur les lieux au Bataclan a été au contact des terroristes et en a abattu un sans attendre les renforts, il a fait exactement ce que l’on attend des forces de l’ordre dans une telle situation.
“Cela veut dire qu’il faudra former certaines forces de police. Il n’y a pas de raison de penser que la BAC par exemple ne puisse pas recevoir une formation spécifique pour intervenir de manière systématique en cas d’urgence absolue. Il faut rappeler ici que beaucoup de ces terroristes ont été des criminels avant d’être des terroristes et que les forces de police sont déjà parfois confrontées à l’hyper-violence de certains criminels qui n’hésitent pas à leur tirer dessus à l’arme de guerre.
“Il faut également poser la question de la formation des unités militaires déployées dans le cadre du plan Vigipirate. S’il n’y a pas lieu de douter de la qualité de leur formation militaire, il faut s’assurer qu’elles reçoivent un entraînement anti-terroriste spécifique pour qu’elles puissent elles aussi intervenir en cas d’urgence. La particularité de cette formation est d’apprendre à intervenir dans un environnement où les terroristes sont au milieu de nombreux civils.
“Enfin, à l’heure où les autorités parlent de l’importance de la résilience de la population civile, il faut poser la question de l’éducation de cette population civile. Vivre avec le terrorisme s’apprend et c’est un travail de longue haleine. Il faut enseigner la vigilance et les gestes qui sauvent très tôt – probablement à partir du collège et certainement à partir du Lycée. Il ne s’agit bien sûr pas de former des petits soldats mais tout simplement de bons citoyens. Il faut rappeler ici que l’écrasante majorité des victimes de ce type d’attentat meurent d’hémorragie. Il y a bien sûr toujours des blessés qu’on ne peut pas sauver mais il y en a beaucoup d’autres qu’un simple garrot appliqué correctement et immédiatement peut sauver.
“On ne transformera pas de simples gardiens de la paix en super-gendarmes du GIGN, ni de jeunes étudiants en urgentistes mais on peut et on se doit de commencer à changer les mentalités quand il s’agit du terrorisme. La crème de la crème de l’antiterrorisme ne sera pas toujours là au bon endroit au bon moment. En les attendant, ce seront les Français du quotidien qui seront les véritables remparts contre ce terrorisme. Des civils vigilants, des gardiens de la paix, des serveurs de cafés et des jeunes gens qui choisissent de se dresser contre cette nouvelle barbarie…”
Mais, cette réorganisation face aux nouvelles menaces passe par une priorité : rendre “R2 – D2 Cazeneuve” à Boulogne à temps plein, et rendre “papy le Drian” à la Bretagne, à temps plein, et confier le Ministère de la Défense Nationale à un vrai professionnel de la défense, avec des moyens humains et des crédits adaptés à un grand Pays comme la France.
Une enquête de Francis GRUZELLE
Carte de Presse 55411
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