Tariq Ramadan acquitté par la justice suisse : la plaignante violée fait appel

Brigitte, c’est un nom d’emprunt pour sa sécurité car la plaignante est menacée par des fanatiques, ce qui est intolérable et inacceptable, et quand on y réfléchit, mauvais pour la défense du prévenu.

Elle décrit une nuit d’horreurs sous les coups les insultes et les viols, en compagnie de Tariq Ramadan, l’islamologue sulfureux, en 2008. Sa description est la même que celle de quatre Françaises. C’est à souligner.

Les journaux sont très complaisants envers Tariq Ramadan. Ils annoncent tous qu’il a été acquitté des viols en Suisse. Mais ils oublient de dire que ce n’était que le premier round et que la plaignante a aussitôt fait appel. Ce n’est quand même pas tout à fait pareil. Ce n’est pas un acquittement définitif. A peine acquitté il est de nouveau sur la sellette, ce dont on ne se plaindra pas.

Des fans aveugles de Tariq Ramadan accusent grossièrement ceux qui parlent de lui de ne pas connaître la présomption d’innocence ! Elle est bien bonne ! Des fans qui tirent sur tout ce qui bouge et les accusent des mensonges les plus farfelus.

Oui, certes, Tariq Ramadan bénéficie de la présomption d’innocence mais on a le droit d’être absolument convaincu du contraire, et ses fans surtout féminines feraient bien de s’abstenir de répondre à un quelconque de ses rendez-vous dans un hôtel, cela risquerait de mal finir.

En particulier un ancien avocat comme moi peut avoir sa petite idée sur la question, sans être accusé de ne voir que le mal et de vouloir juger et faire la morale. Les faits de viols sont trop graves.

Et Tariq Ramadan est trop menteur, trop manipulateur, trop misogyne, trop antipathique pour qu’on ait envie de lui accorder le moindre crédit.

Ce qui résulte de ce procès à Genève, c’est justement une immense complaisance des juges à l’égard de Tariq Ramadan. C’est étonnant, en vérité.

Le Point leur emboîte le pas en écrivant que Tariq Ramadan est docteur de l’université de Genève, ce qui est complètement faux et fait partie des mensonges que Tariq Ramadan fait et laisse courir sur son compte, avec une singulière complaisance.

Il est docteur en islamologie du centre islamique de Genève, qui appartient à sa famille (ceci explique sans doute cela) et absolument pas docteur de l’université de Genève. Les deux n’ont rien à voir.

Il a d’ailleurs scandalisé les enseignants de l’université de Genève, il les a harcelés sans arrêt, tout s’est passé de manière tellement anormale, sa thèse n’en étant pas une pour couronner le tout, que son tuteur de thèse a démissionné pour ne rien cautionner, et sa thèse a été refusée par l’université. C’est dire…

Le procès lui-même a donc étonné les assistants. Le procureur, Adrien Holloway, qui n’est pas né de la dernière pluie, a considéré que Tariq Ramadan s’était rendu coupable de viols à trois reprises cette nuit-là envers la plaignante. Il a requis trois ans de prison dont la moitié ferme. Il a dit qu’il aurait pu en demander cinq mais ne les avait pas demandés en raison du temps écoulé depuis les faits

Il n’a pas été suivi par le tribunal, qui a considéré que les preuves scientifiques n’étaient pas acquises. Le tribunal a acquitté au bénéfice du doute.

Tariq Ramadan n’est donc pas blanchi du tout comme on pourrait le penser. « Le doute », c’est un terme mitigé qui fait sursauter toute personne innocente. Être acquitté au bénéfice du doute, en fait, c’est presque infamant, et beaucoup d’innocents ne le supportent pas.

Les trois juges se sont mal comportés envers la plaignante et ses avocats, essayant en permanence de les rabaisser, voire de les faire taire. La justice suisse est-elle encore libre, surtout face à l’islam ? On peut se le demander.

Ramadan, lui, s’est présenté comme une victime de cette femme. « Entre manipulation et arrogance », titre Marianne. Ce qui est bien vu. Car cela correspond à toute la vie publique de Tariq Ramadan, bien démontée en son temps par Caroline Fourest.

Tariq Ramadan s’est permis à plusieurs reprises de tenir conférence face au tribunal sur des sujets annexes, sans jamais se faire reprendre par les juges. Il s’est permis aussi de reformuler les questions de la partie civile. Quel culot !

Comment ne pas penser à la parole bâillonnée des victimes de viol, tremblant devant les puissants ? s’interroge un journal. En effet.

On attend beaucoup de l’appel. Et aussi du procès en France, où quatre victimes poursuivent Ramadan. Il a déjà fait dix mois de prison, ce qui n’est pas rien.

En attendant, Ramadan encombre. Par exemple la ville de Nice, dans laquelle il doit faire en juin une conférence privée. La municipalité et les Niçois n’en veulent pas. Mais que faire ? On dit qu’il continue de faire des conférences, mais privées, devant des salles remplies de personnes victimes de ses manipulations.

Tariq Ramadan serait-il moins embêtant en liberté ou en prison ? En liberté il continue ses mensonges et sa propagande, en prison il deviendrait peut-être un martyr de la cause. Bref, dans tous les cas, il gêne, il dérange par ses mensonges, sa constante lutte pour l’islamisation. Par son aura sulfureuse.

On a tendance à oublier, à notre époque changeante, que le viol est un crime et le violeur un criminel.

Pour la Tribune de Genève, ce verdict est une « claque à la parole des femmes ». Car il n’est jamais aisé pour une femme de recueillir les preuves d’un viol. La plupart du temps elle est en état de stupeur et de sidération et ne pense tout simplement pas à établir les preuves.

Ensuite, commencer un parcours du combattant tel que celui de plaignante d’un viol exige un courage à toute épreuve qui en lui-même pourrait convaincre les juges. Cette épreuve ne dit-elle rien de la sincérité de la victime présumée ?

Les procédures qui attendent le faux universitaire en France apporteront un nouvel éclairage. Il perdra, peut-être, de sa superbe.

Sophie Durand