Thomas et Benoît, les convertis du 13 novembre
La Fédération des Médias Catholiques (FMC) qui, en hommage au prêtre assassiné en 2016, en pleine messe, dans son église de St Etienne du Rouvray a créé « Le prix Jacques Hamel », vient de le décerner à Samuel Liéven pour son article-reportage sous forme de portrait croisé, intitulé « Thomas et Benoît, les convertis du 13 novembre ». Qui pourrait aussi s’appeler : « Comment l’islam, “grâce” aux attentats, a rabiboché une famille fâchée à cause de lui ».
De converti, c’est avant tout de Thomas qu’il s’agit. Et de conversion, ce n’est pas celle d’un musulman en catholique, exemple totalement inintéressant et qui, en outre, pourrait s’avérer fâcheux quand on tient à garder la confiance des tenants de l’idéologie ambiante.
Fan de rap, fréquentations douteuses, le garçon donne du fil à retordre à ses parents. En 2003, après des tâtonnements religieux – il « dévore des récits bibliques », s’intéresse aux sites évangéliques – et, suite à une rencontre avec une femme voilée, il découvre dans le livre Saint ce qui manquerait cruellement aux autres, à savoir des réponses à toutes ses questions. Enfin un prophète qui lui dicte comment se comporter quotidiennement. Son ami Mamadou le présente alors à l’imam et hop, simple comme bonjour, la chahada récitée, à 20 ans, le voilà devenu musulman.
Las ! Ses nombreuses ablutions toute la journée, ses continuelles allées-venues à la mosquée, sa pratique du Ramadan, bref toutes les contraintes imposée par le Coran auront raison de la patience de ses parents. Son père finira par le mettre la porte. M. et Mme S, précise bien le reportage, étant « profondément catholiques ». Avant de renouer, cahin-caha, un semblant de relation.
Les années passent. Son petit frère Benoît passera quatre ans au séminaire avant de souffrir « d’une crise de foi majeure » et embrassera, lui, la profession de professeur. Les deux frères ne se voient plus pendant plusieurs années, le plus jeune reprochant à son aîné « son absence d’approche critique du Coran ». La famille n’assistera d’ailleurs pas au mariage de Thomas avec une musulmane et ne connaîtra leurs rejetons Abdallah, Amin et Issa que récemment. La conversion de Thomas est si parfaite qu’il trouve normal que sa femme Lila se refuse à faire la bise et à serrer la main de son beau-frère, qu’il tient une librairie coranique et… qu’il est fiché S !
Oui, un fiché S chez qui, onze jours après la tuerie, la méchante police effectuera une descente, y compris dans sa librairie et ses entrepôts. Si elle n’y a rien découvert de probant, il n’empêche, il conserve la funeste étiquette. Un fiché S mis en avant par un journaliste, dont l’écrit se voit récompensé par un jury composé, entre autres, de la propre sœur du Père Hamel et remis par… un Cardinal en personne !
Voici donc à quelle sauce a été mangée le malheureux Père Hamel par les Médias catholiques islamo-gauchistes qui se sont bien gardés, en lisant le papier, de s’interroger sur les silences de ce Thomas apprenant les attentats.
Le soir du 13 novembre ? Une fois au courant et «sans avoir pris la mesure du carnage qui s’annonce », écrit gentiment La Croix, le grand émotif Thomas éteint tout bonnement la télé et va se coucher. Ses parents, eux, s’inquiètent de ce mutisme. Ils ne comprennent pas pourquoi il n’en parle pas. Aurait-il des liens avec les terroristes ? Mais Lila est là, elle tente de les rassurer «on est contre tout ce qui se passe, soyez-en sûrs. On est musulmans mais on n’a rien à voir avec ces gens-là ». Et, elle, en étant dégoûtée de serrer la main aux hommes, qu’a-t-elle à voir avec nous ? Mais, merveilleux, de se jeter dans les bras de belle-maman, indique l’article.
Assertion qui sied pleinement à un Samuel Liéven, qui ne voit pas pourquoi il irait chercher plus loin, dans le Coran, par exemple, les sourates d’appel aux meurtres des mécréants, ni les raisons d’une conversion laquelle catapulte aussi rapidement dans le fichier de renseignement.
« Les attentats de 2015 ont ouvert une brèche, et la vie de famille reprend peu à peu », lit-on encore dans La Croix ! Dit autrement, « grâce » aux 12 morts de Charlie Hebdo commis au nom d’Allah, les parents intolérants sont en bonne voie de soumission. Et les contraintes insupportables engendrées par le rigorisme de Thomas et de Lila, celles-là même qui nuisaient à la bonne entente familiale, se sont, ô miracle, transformées en paradis du vivre ensemble….
C’est quoi, le message de ce reportage farci de parti-pris ? Pour la Fédération des Médias catholiques qui lui a remis un titre, c’est de mettre « en avant les initiatives de paix et les démarches de dialogue interreligieux ». En demandant son concours à Thomas le converti fiché S, celui qui ne parle pas des attentats… ?
Caroline Artus
https://www.la-croix.com/Religion/Thomas-Benoit-convertis-13-novembre-2017-11-13-1200891537