Toulouse : le FN n’est pas aujourd’hui le bon outil pour se débarrasser de Cohen

Monsieur Brazon est impayable ! Lui sait, il est celui qui dit, et les contradicteurs sont au mieux des cons, Monsieur Brazon, ce preux chevalier blanc qui fut gris longtemps avant de passer par la lessiveuse F.N., laquelle, comme chacun sait lave plus blanc que blanc.

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Debout La République, groupuscule de 12000 personnes équilibrées et disposant d’un solide bagage culturel, compte en son sein un bon tiers “d’anciens de Chevènement”, un autre tiers provient des réseaux Pasqua (d’où la haine des vieux grigous du F.N.) pour le reste c’est la recette de Pagnol.
Au jeu des chiffres nous pourrions évoquer les 300 adhérents du F.N. en 1980, les 0,75% de Jean-Marie Le Pen en 1974, les 0,33% aux législatives de 1978, et les 0,18% à celles de 1981… merci Mitterrand pour les 10,95% d’ensuite ! Merci le P.S., cela vaut bien une petite aide à Pierre Cohen, n’est-ce pas ?

Monsieur Brazon, localement, nous n’avons pas envie de prendre six ans de plus avec Pierre Cohen au Capitole, si votre famille le souhaite c’est son choix, pas le nôtre ; les permis de construire, c’est-à-dire de détruire l’environnement toulousain, s’accumulent, les promoteurs-saccageurs piaffent, ils savent que le P.S. est leur ami ; la ville échappe au contrôle public, la racaille est omniprésente, les vigiles pullulent ; les mastroquets vendent leur soupe sans frein sur des terrasses bruyantes et envahissantes au mépris de l’intérêt collectif ; disposer d’une automobile au centre ville ne sera bientôt plus permis qu’aux riches ; des centaines de milliers d’euros sont octroyés aux associations antinationales, pro-immigrés, cultu(r)elles musulmanes ou gauchistes. Nous n’en pouvons plus et voulons que cela cesse, pouvez-vous nous assurer que le F.N. va emporter la mairie de Toulouse et passer de 10,34 à 51 % ? Nous faisons de la politique avec la réalité, et c’est cette dernière que nous allons changer.
Comment aussi, ne pas voir que, subtilement, localement, Pierre Cohen fait tout ce qu’il peut pour “faire monter” le F.N. ; retour d’ascenseur !

Mais nous regardons un peu plus loin que le bout de Puteaux nous pensons que le moment est venu d’ébranler la citadelle radicale-cassoulet, et que cela passe par la reprise de Toulouse ; dans le contexte actuel, pour les européennes comme pour les élections locales de 2015, même le F.N. bénéficiera de la chute symbolique de Pierre Cohen. Dans le Gers, en Ariège, des forces se lèvent pour desserrer l’étau des copinages occultes qui enserrent la démocratie, elles seront attentives à qui a freiné ou construit le mouvement, et pour elles le premier temps c’est de se débarrasser de 50 ans d’enfermement socialiste, tant pis si l’U.M.P. en profite, provisoirement.

Enfin, pour notre nation toute entière, croyez-vous que le F.N. parviendra à la majorité forte qu’il lui serait nécessaire pour gouverner, pensez-vous qu’il puisse rester seul ? Bien sûr que non, il faudrait des circonstances dramatiques, que nul ne peut souhaiter à notre pays, et encore cette victoire lui serait âprement discuté, par tous les moyens, y compris brutaux et anti-démocratiques ; comme tous les mouvements populaires portés par l’exaspération légitime, mais sans le soutient d’une idéologie claire , cohérente et indiscutée, ce F.N., triomphant et isolé, au pouvoir, sombrerait dans les divisions internes et l’État dans le drame de l’impuissance publique.

Monsieur Brazon détient, semble-t-il, le stock des brevets de patriotisme, mais il oublie un peu vite que lorsque le R.P.R. avait encore des références à la nation, le F.N. naviguait à vue avec une préférence pour une Europe, éventuellement régionale, et une économie ultra-libérale ; l’équipe dirigeante de D.L.R. à Toulouse a toujours été dans le camp où se défend la France, et tous les Français.

Parce que le F.N. change, parce que l’U.M.P. et le P.S. ont échoué, parce que la gauche est incapable de se réformer, parce que la droite centriste peinera encore quelques années avant de choisir une voie, la refondation républicaine que D.L.R. appelle de ses vœux est la seule qui permettrait à la France de retrouver son âme et son rang. Poursuivre la politique de l’isolement magnifique est aujourd’hui une impasse pour le F.N., mais en sortir nécessite autre chose qu’un rassemblement conjoncturel fut-il ultra-marin.

En attendant que le F.N. avance vers la culture de l’échange et de la négociation, en attendant qu’il poursuive son chemin jusqu’à la tolérance des autres pensées nationales, et bien nous continuerons à offrir aux citoyens un choix de raison.

A Toulouse aussi.

François Forain

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