Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Balkany…

Qui sont les Balkany ? Tout d’abord les tombeurs de Parfais Jans, un vieux cacique communiste de la vieille école, stalinien de fait, à la tête d’un verrou dans son Levallois-Perret dans le 92, proche de Neuilly-sur-Seine et du XVIIe arrondissement. Un pari gagné pour ce couple dont la femme était une riche héritière.

Née Isabelle Smadja dans une famille de commerçants juifs de Tunisie – son père a fait fortune dans l’import-export de caoutchouc –, Isabelle grandit dans le faste du XVIe arrondissement parisien. « Je n’y suis pour rien si j’ai été élevée dans un hôtel particulier de 3000 m² et si enfant, j’allais en Rolls à l’école ! » Ce n’est pas faux ! Les enfants ne sont jamais responsable de leurs parents !  Ce qui est surréaliste, c’est de ne pas avoir profité de sa fortune personnelle pour soulager ou au minimum se faire discrète ! 

Une fois victorieux en 1983, ces deux-là entreprirent de rénover la ville. Entendons par là, de briser l’essence même du vote ouvrier, le vote communiste. Table rase des anciennes usines Citroën, table rase d’immeubles d’employés et d’ouvriers de la place de la Libération à la Seine. Combien de locataires ont dû partir grâce à la loi Méhaignerie sur les loyers qui consistait à aligner le prix des loyers en 4 ans sur le coût des loyers du quartier !  Chaque année, vous subissiez une augmentation très importante !

Avec l’ambitieux projet immobilier de la ville, aux mains des promoteurs amis de Balkany, au fur et à mesure de sa réalisation, les prix des loyers flambaient. Les nantis venaient s’installer à Levallois, ne pouvant venir à Neuilly-sur-Seine dont les loyers étaient plus chers. Les petits cadres, les employés aux  revenus modestes partaient se loger ailleurs, loin d’ailleurs pour les ouvriers, de l’autre côté du périphérique, ou de la Seine, à Courbevoie, à Puteaux, ou à Clichy-sur-Seine pour les plus fauchés !  

De ce fait, les nantis, les commerçants ont permis aux Balkany de se tailler un fief dans le 92 aux côtés d’Achille Peretti, le maire de Neuilly, de Charles Ceccaldi-Raynaud, le maire de Puteaux, et de l’édile du XVIIe arrondissement.

En six ans d’arasement systématique, ils ne risquaient déjà plus rien ! Il y a eu certes, l’épisode de six ans où un de leurs amis politiques, Olivier de Chazeaux, un avocat qui lui voulait du bien, lui piqua son poste de maire en 1995 ! Il eut juste le temps de payer les dettes de la ville, puis retour des flamboyants Balkany en 2001 ! Les électeurs sont versatiles, ils ont la mémoire courte et là, je ne vous apprends rien !

L’homme est vraiment sympathique, il a une voix grave et sublime ! Il chante comme un rocker ! Dans les soirées mondaines d’élus, il se prêtait volontiers à imiter Johnny Hallyday et mettait vraiment le feu à la table des invités !

Il fallait le voir, ce grand bonhomme, monter sur la table et interpréter son idole ! Je le sais pour y avoir été de ses invités du temps où je faisais partie du conseil municipal de Puteaux !

Le maire de Puteaux à l’époque savait recevoir ses élus, ses administrés, ses clients électeurs dans les nombreuses soirées et réceptions qui coûtaient déjà, « un pognon de dingue » ! Mais qu’est-ce que c’était beau, je l’avoue !  

Les talents sur Puteaux sont partis, reste la reine-maire d’aujourd’hui et ses sourires faciles, qu’elle distribue aussi facilement que les coups de poignards dans le dos de ses amis ! Le vieux, comme on disait de Ceccaldi-Raynaud à l’époque, avait la dent dure, mais lui au moins vous disait les choses en face !

Bref, les Balkany régnaient en maîtres dans cette ville de Levallois-Perret ! Ils se permettaient probablement des actes que la morale réprouverait en ces temps de pisse-froids, de culs pincés. À une question sur une éventuelle maîtresse de son mari, Isabelle Balkany rétorqua : « Mon mari n’a jamais eu besoin d’un revolver pour se faire tailler une pipe. »

Personne n’ignorait le faste du train de vie des Balkany ! On disait que c’était la fortune personnelle de Madame qui permettait cela ! Puis, vint l’accusation d’utilisation du personnel de la mairie pour faire le ménage dans l’appartement duplex ou triplex, juste en face de la mairie. Un peu choquant tout de même qu’une employée de la mairie vienne faire le lit conjugal du couple !

J’aimais bien l’homme Balkany, beaucoup moins la femme qui, pour moi, était de cette bourgeoise bien née, prenant le personnel pour de la merde ! Je l’ai vue un jour, devant le conseil général du 92, être la seule élue à déposer sa voiture devant les escaliers, pour qu’un « serviteur » la lui gare ! Tous les autres élus avaient eu la décence de se stationner eux-mêmes ou de se faire déposer par leurs chauffeurs ! Il est vrai qu’elle n’était plus la patronne de la mairie, et qu’elle arrivait tout droit de son île de Saint- Martin ! Une vie d’aristocrate en somme !

Toujours hautaine, méprisante avec les petits, elle n’adressait la parole qu’à ceux qui étaient de son rang ! Que ce couple ait été rattrapé par les affaires est tout simplement étonnant, car le temps judiciaire se compte en dizaines d’années pour ces « élites » ! On envoie en taule pour bien moins que ça un petit patron magouilleur ou un chef d’entreprise modeste ayant laissé passer la date de ses factures, le paiement à l’Urssaf, voire les Gilets jaunes aujourd’hui !

Le temps judiciaire rappelle inéluctablement les liens avec une certaine justice forte avec les faibles, douce avec les forts !

Gageons que les Balkany n’auront pas grand-chose à rendre compte, et qu’ils n’auront pas de fortunes à déverser, tout comme d’ailleurs,ceux qui ont dirigé ou dirigent encore des grandes villes dans les Hauts-de-Seine depuis des dizaines d’années !

Songeons à Chirac, à Juppé, à Sarkozy, à Ceccaldi-Raynaud ! La justice veille, et nous savons qu’elle n’est pas si terrible que ça avec les grands de ce monde ! La France n’est pas le Japon ! La France n’est pas un pays scandinave où votre passé judiciaire vous interdirait de vous faire élire, et de postuler pour un emploi de jardinier !  

Gérard Brazon (Libre Expression)