Transhumanisme : ils veulent dépasser l’homme, son corps, son intelligence, sa pensée…

Dans la culture populaire, le terme de transhumanisme est associé à des images de science-fiction comme le clonage, le mutant génétique, le cyborg mi-homme, mi-robot… La réalité dépasse la fiction. Des phénomènes de société comme la théorie du genre, le mariage homo, la PMA, la GPA, l’antispécisme s’inscrivent dans une logique transhumaniste.
L’antispécisme, courant de pensée qui refuse la notion d’espèce, qui refuse les critères prédéterminés liés à l’appartenance à une espèce, qui refuse la domination de l’homme sur l’animal.

Le transhumanisme est le projet de modifier la nature humaine durablement au point d’en sortir définitivement. Il s’agit d’aller après l’humain, de périmer l’espèce humaine, de dépasser l’espèce humaine, la rendre obsolète. En ce sens, le vocable de transhumain est synonyme de post-humain, mais le premier s’impose dans l’usage courant.
Une stratégie par étapes anime le transhumanisme. Cette stratégie s’impose sur le modèle de la théorie et de la confusion des genres, menée par le lobby LGBTIQ. Ils ont incubé pendant une quarantaine d’années, discrètement, et ont tissé des réseaux, patiemment. Puis ils se sont révélés depuis 2012 dans une explosion de haine anti-humaine coordonnée au niveau international.

L’idéologie transhumaniste se sert de tous les moyens technologiques et scientifiques à notre disposition afin d’augmenter les capacités de l’homme : la robotique, l’informatique, les moteurs de recherche, l’intelligence artificielle, les nanotechnologies, le séquençage ADN…
Des chercheurs prévoient que autour de 2040, des machines dépasseront en intelligence les capacités du cerveau humain. Désir de « s’augmenter » par tous les moyens possibles. Désir d’optimisation des performances tous azimuts. L’homme va devenir un objet parmi d’autres.

Pour aboutir à quoi ? À faire plus d’Homme, dans le sens de sa disparition ?
À faire plus d’Homme, dans le sens du dépassement de sa condition humaine ?
Pourquoi s’en priverait-il, les techno-sciences lui donnent les moyens de réaliser son rêve fou.
Le nihilisme a fait table rase du passé et a rendu le présent invivable. Sa seule ressource est la projection dans l’avenir. Cette fuite en avant tire sa légitimité d’un plus de performance. Ce plus a épuisé les ressources de la planète, alors il se penche sur un autre domaine d’application, non plus le domaine extérieur à l’homme, mais l’homme lui-même.
Les présupposés de l’idéologie transhumaniste traduisent tout le désarroi anthropologique de notre monde contemporain. Serions-nous fatigués de nous-mêmes ? Voudrions-nous nous fuir ? Dans quelle direction ? Et que dépasser dans l’homme ?
Selon l’idéologie transhumaniste, il faut dépasser le corps, ce complexe d’organes et de viscères qui rappelle à l’homme qu’il est bâti sur rien. Le corps inspire du dégoût.

Cette faiblesse, ce signe de finitude et de mort, il y a un moyen de le conjurer avec le mirage de la technique. Muni de son barda techno-scientifique, le mutant transhumaniste va se rendre le plus performant possible, gommer tout ce qui en lui relève de la faiblesse, de l’involontaire.

Par exemple, l’enfant à naître ne sera plus le fruit d’une union charnelle, mais le résultat d’une technique. Le mystère laisse la place à la planification. Le corps se technicise.
La haine du corps s’inscrit dans une vision gnostique du monde. La gnose du Ier siècle a horreur de la matière, condamne la procréation, le mariage, la propriété, l’ensemble des règles régissant la société, rejette les règles sociales et juridiques, veut créer un homme nouveau semblable à l’Homme-Dieu arraché à la procréation naturelle. Les héritiers de la gnose partagent la même haine du corps.

Pour les Cathares, le monde est mauvais parce qu’il est l’œuvre de Satan qui l’a créé afin d’emprisonner l’esprit dans la matière. Le créateur est responsable du Mal, le Mal est en Dieu. La matière est impure, tout ce qui est chair est le Mal. En conséquence, les Cathares prônent l’abstinence et condamnent le mariage. La doctrine cathare puritaine s’oppose à l’amour de la vie du christianisme. L’orientalisme cathare est une fuite devant le réel, un rejet de la vie.

Dans la légende Rose-Croix, Ève n’a pas de corporéité, elle n’a pas de corps, elle n’est donc pas féminine sexuellement. Ève est féminine ésotériquement. Ève est le Féminin ésotérique oriental. Elle chute dans la corporéité à cause de l’interdit du Père : interdiction de manger le fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal. La chute dans le corps s’ensuit. La culpabilité est divine. La chute se cristallise dans le corps. Le corps n’est pas un Bien, mais un Mal. La vie est un Mal dont le corps est le vecteur. Dieu a emprisonné l’humain dans le corps et le maintient dans l’ignorance. Une humanité spirituelle chute dans le corps par la faute du Père. L’initiation rend à l’humain son état originel d’immortel. En se libérant du corps par l’initiation, l’humanité retrouve son état primordial de pur esprit, et quitte son état mortel pour redevenir immortelle.
Aujourd’hui, les francs-maçons, disciples et continuateurs des Rose-Croix, se cachent derrière les mêmes symboles, se libèrent du corps par l’initiation, et trompent le peuple.

Puis après le corps, la volonté de dépasser l’humain va toucher l’esprit. Il s’agit de rendre l’esprit le plus logique possible, et le plus rationnel possible. Cependant, l’homme est assez rétif de ce côté-là. Il n’est pas très raisonnable de vouloir être trop rationnel, comme l’a bien vu Blaise Pascal qui oppose l’esprit de finesse à l’esprit de géométrie. Mais Pascal est dans les oubliettes de l’histoire. Les apprentis-sorciers du transhumanisme se heurteront à des résistances du côté des homo sapiens, toutefois ils disposent de la force, force politique, force médiatique, force policière.
Et ils mettent ces obstacles sur le compte des traditions ou des religions. Ceci les conforte dans leur choix initial d’avoir abandonné les traditions et les religions pour des chimères.
Est-ce que je vais devoir aimer ma femme rationnellement ?
Est-ce que j’aurai avec elle le même rapport qu’avec le meilleur produit de la gamme proposée par le supermarché ?
Le choix de l’épouse sera-t-il analogue à la fonction d’achat étudiée par les experts en marketing ?
À l’avenir, nos cerveaux seront-ils augmentés de microprocesseurs ? Dans quel but ?
Afin de mettre en sourdine l’angoisse liée au mystère de l’existence ?
Afin de nous empêcher de nous poser des questions sur les fins dernières ?
Afin de surveiller et contrôler notre pensée ?
« Rationaliser » notre esprit équivaudrait à la longue à chloroformer la pensée en l’empêchant de se confronter aux interrogations métaphysiques. Un tel programme ne rendra pas l’homme plus sage. Il est même probable que l’homme régressera vers davantage d’animalité.

Le corps. L’esprit. Le projet de dépasser l’homme requiert aussi une nouvelle morale. Que faut-il faire ou éviter de faire ?
L’individu de la post-modernité se rêve comme le « Dernier homme ». Le « Dernier homme » est une version du nihilisme transgressif, contraire de toute pensée éclairée de la liberté, contraire à toute conviction républicaine substantielle. Le nihilisme transgressif du « Dernier homme » est celui de l’idéologie libérale-libertaire, imposé de force à la jeunesse. Le « Dernier homme » « achèterait un instant de survie au prix de l’extinction du genre humain », selon l’expression de La Bruyère. Il veut détruire l’homme, mettre au pas et uniformiser la société.
Cette expression désigne le stade le plus avancé de l’hominisation qu’il pense avoir atteint. Le Dernier homme est persuadé d’être arrivé au faîte de l’évolution de l’humanité. Cette haute estime de soi va entraîner le rejet de toute morale traditionnelle.
Le Dernier homme vilipende, discrédite ce que les hommes de toujours ont adoré, porté au pinacle, afin d’avoir les mains libres pour ses projets transgressifs.

La morale du transhumanisme rejette dans les ténèbres extérieures tout ce qui ne va pas dans son sens, à commencer par les croyances traditionnelles en l’existence d’un Bien objectif, Bien dont il n’est pas à l’origine. Ce Bien est censé préserver en l’homme la marque de la divinité. Ce Bien est voué aux gémonies comme « puissance conservatrice », comme signe d’aliénation, d’obscurantisme, comme refus rétrograde et maladif de la modernité.
Dans l’optique du transhumanisme, la morale ne représente pas une réponse intelligente et sensée à la question « Que dois-je faire ? » La morale est reconvertie en arme de guerre.
La morale est pervertie, c’est-à-dire détournée de sa fin véritable. Elle ne propose pas un travail de soi sur soi, un choix personnel. Elle légitime sa prétention : porter la main sur le mystère de la personne humaine, se donner bonne conscience en commettant ce sacrilège.
La préoccupation « morale » du transhumanisme consiste à délivrer un sauf-conduit, un passeport, un laissez-passer. La morale transhumaniste n’est pas une réflexion désintéressée sur l’éthique de la science.

Après le corps, l’esprit et la morale, le transhumanisme cherche une déconstruction complète pour en finir avec l’homme et justifier son dépassement.
Il faut faire descendre l’homme du piédestal sur lequel la religion l’a hissé en en faisant un fils de Dieu, créé à son image. Il faut en finir avec le privilège que le christianisme accorde à ce prétentieux et hypocrite bipède.
La foi chrétienne est le principal obstacle aux desseins du transhumaniste. Alors, le nihiliste transhumaniste discrédite les prises de position du magistère en matière de mœurs, les prises de position de l’autorité de l’Église en matière de morale. Ce faisant, il se débarrasse d’un concurrent.
Face à la soumission à l’ordre biologique, il présente une offre plus alléchante : « Vous n’êtes qu’une masse de nerfs et d’os, promis à la mort. Mais patience. Je vous promets de faire reculer pour de bon l’issue fatale. Et pourquoi pas vous offrir l’immortalité, l’élixir de jouvence ? ».

Le projet transhumaniste demande un haut degré de crédulité, crédulité qui s’accorde mal avec la foi en un Dieu unique. La sagesse de la religion et la sagesse tout court démasqueront l’imposture de ce projet.
On comprend pourquoi le transhumanisme désire éloigner le plus possible la religion et l’humanisme. Pour les chrétiens et pour les humanistes, l’homme n’est pas une affaire à dépasser, l’homme n’est pas une chose indigne devant laquelle nous devrions nous voiler la face, l’homme n’est pas une machine pas assez performante, et qu’il faudrait augmenter.
Selon les chrétiens, Dieu tient l’humanité en une si haute estime que son Fils unique s’est fait homme lui-même.

Pour les humanistes, pour Protagoras, penseur grec (-490 ; -420), « L’homme est la mesure de toute chose ». L’homme, grâce à sa raison, fait advenir le monde et injecte du sens dans le monde. Les idées sont vraies, universelles, et éternelles, et émanent d’une Raison supérieure, d’une transcendance. Ce que chaque homme perçoit, ressent et croit, mais aussi désire et juge bon, c’est cela la réalité. La réalité est définie par les sensations, les sentiments, les émotions, les opinions, les désirs, les valeurs. L’homme façonne la réalité.

Jacques Ellul, historien du droit, sociologue, (1912-1994), rapproche la technique du sacré :
« Plus rien n’est le domaine des dieux, des puissances non naturelles. L’homme qui vit dans le milieu technique sait bien qu’il n’y a de spirituel nulle part. Et cependant, nous assistons à un étrange renversement ; l’homme ne peut vivre sans sacré ; il reporte son sens du sacré sur cela même qui a désacralisé la nature, sur cela même qui a détruit tout ce qui en était l’objet : sur la technique. Dans le monde où nous sommes, c’est la technique qui est devenue le mystère essentiel ».

Jean Saunier

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17 Commentaires

  1. Pour moi, ces tarés se prennent pour des demi dieux. Ou quand l’être humain (enfin certains de ses représentants) veut péter plus haut que son cul. Ca ne peut que mal finir. L’être humain doit rester dans sa condition. Sinon, je crains que l’auto destruction soit proche. Le progrès c’est bien. Mais ça rend il plus heureux ? Passé un certain niveau, non. L’humanité devrait d’abord chercher à progresser “humainement”. Et non à tenter de se “deconstruire” ou autrement dit de se détruire. AMHA.

  2. “L’antispécisme, […] qui refuse la domination de l’homme sur l’animal.”
    Je suis tout à fait d’accord !
    Au nom de quoi l’homme devrait dominer les animaux ???
    Qu’on leur fiche la paix !

    • “Au nom de quoi l’homme devrait dominer les animaux ???”. Réponse:
      “26 Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.” Genèse 1:26
      Que cela vous plaise ou non c’est comme ça!

  3. ha ha ha intelligence artificielle pour pas dire intelligence superficielle 100% créée par l’homme à la con POUR l’homme à la con, laquelle ne devant pas dépasser le compte rendu de toutes les dernières nouveautés technologiques ENTIEREMENT CONTROLEES PAR L’ETAT, et pour “l’enseignement” devront s’ensuivre les géniales interventions socio-psycho chargées de suivre à la lettre l’interprétation politique d’un pouvoir dispensé à l’exclusif de ne diffuser que ce qui l’arrange. pourquoi veulent-ils destroyer le Christianisme MAIS promouvoir, justement, l’islamisme ?

    • désolé pour “dispensé à l’exclusif”, ce serait plutôt son contraire, “décidé à “…

  4. Je vous dis qu’un jour, si on les laisse faire, ça sera des robots ou des hologrammes qui viendront nous faire ch… jusque dans notre lit, pour nous dire que si on tire encore un coup cette semaine, c’est pas bon pour la planète !

  5. ils ne veulent rien dépasser, ils veulent brider et asservir l’humain

  6. A mes yeux, Jacques Ellul fut un des plus grands penseur français du XXème siècle. Bien mieux reconnu et respecté de l’autre côté de l’Atlantique que chez nous. Allez savoir pourquoi? J’apprécie aussi pour une fois l’ouverture de l’auteur de l’article à un protestant. Je suis de formation protestante pourtant celui dont je me sens le plus proche ces derniers temps est catholique: Mgr Vigano. Dans les temps que nous traversons actuellement, l’essentiel est de regarder ensemble vers l’objectif de notre foi: Le Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu Vivant!

    • Même chose pour Dolorès Ibarruri, la célèbre “passionaria” de la république espagnole !

    • Il aurait bien fait ce dictateur sanguinaire et complexé de le faire au début de sa vie cela aurait évité des massacres inutiles mais quand ” l’humain ” rêve de gloire de pouvoir et de conquête plus rien ne l’arrête et ce schéma perdure depuis la nuit des temps avec un paroxysme actuellement vu que tous les tarés de la planète eu égard aux moyens de communication de censure et d’abrutissement se tiennent par la main et pire pour certains d’entre eux …

  7. “La foi chrétienne est le principal obstacle aux desseins du transhumaniste”. Jusqu’ici, entièrement d’accord. Par contre dire que l’autorité en matière de foi serait l’Eglise et son magistère, pas du tout d’accord. L’Autorité en matière de foi est la Parole de Dieu, la Bible dont Jésus est le thème central du tout début de la Genèse jusqu’au dernier verset de l’Apocalypse. Démonstration:
    https://www.dreuz.info/2018/11/jesus-ce-celebre-inconnu-176403.html

    • Non l’autorité et les valeurs d’Amour et de morale sont celles du nouveau testament, l’ancien testament c’est un copié collé de l’islam

      • Si vous l’avez lu (l’Ancien Testament), vous l’avez mal compris. Jésus a dit ceci à son sujet: “39 Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi.
        40 Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!” Jean 5:39-40
        Jésus parle ici de l’Ancien Testament car le Nouveau n’existait pas encore.

  8. “Transhumanisme : ils veulent dépasser l’homme, son corps, son intelligence, sa pensée…”…franchement quand je vois certains margoulins a ce gouvernement effectivement “dépasser” l’intelligence de nos ministres ne ferait que du bien.

    • Répondre à kabout : Ça fait plusieurs jours que j’entends des “cas graves” vouloir que l’on implante des microprocesseurs dans le cerveau des gens afin d’arriver à “l’évolution suprême” … Style chat GPT (qui répète bêtement les données de Wikipédia, à savoir celles répandues par les propagandistes mondialo-gauchistes style Soros & Bill) Un des idéologistes de ce calibre : Dr Laurent Alexandre (le web vous en apprendra bien plus…)

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