Trop chers, les frais médicaux ?

billetsBen oui c’est assez fort dispendieux et je ne vous apprends rien de nouveau. Ce qui n’est pas nouveau non plus c’est que nos rentrées d’argent ont tendance à stagner dans un environnement économique qui refuse obstinément de répondre aux injonctions d’un redresseur productif. Notons au passage que puisque Montebourg n’obtient aucun résultat, la logique voudrait qu’il nous rembourse pour tromperie sur la marchandise et qu’il démissionne. C’est aussi valable pour les autres pantouflards consternants qui vivent sur une bête qui n’en peut plus d’être saignée. Et là il y a de grosses économies à faire entre Sénat, conseils divers etc., la liste est longue.

Donc, disais-je, les médocs sont chers, les hôpitaux aussi et si on introduit un thermomètre dans le trou de la sécu on constate qu’il y règne une température incompatible avec la théorie du réchauffement climatique. En fait on est dans le négatif avoisinant le 0°Kelvin barrière physique infranchissable, donc il faut rogner sur toutes les dépenses. Combat sur tous les fronts, celui du médoc déremboursé parce que jugé non efficace mais uniquement vendu en pharmacie avec l’ordonnance obligatoire. Etant intellectuellement diminué, je vous saurai gré de m’expliquer pourquoi un médicament qui n’est pas considéré comme tel car jugé comme étant de la poudre de perlimpinpin doit être vendu uniquement en officine et pas dans votre supermarché. Vendu donc cher.

Deuxième front de combat: La masse salariale. C’est que le petit personnel ça coûte cher, on ne remplace plus automatiquement les départs en retraite, c’est autant de salaires économisés en théorie. Côté réalité on assiste à de plus en plus d’arrêts maladie d’employés qui sont sous pression, ce qui accroît la pression sur les survivants et c’est le début d’un cercle vicieux qui coûte le double de ce que la théorie avait prévu comme économies, sans compter les risques humains. La situation n’est pas rose pour les blouses blanches et à chaque fois qu’il y en a une qui menace de se jeter par la fenêtre, l’administration créé un comité théodule et une cellule psy.

Toujours dans le domaine du personnel, on demande aux infirmiers d’être experts dans tous les domaines. Le hic c’est qu’il y a un monde entre un service de trauma et un de dialyse ou encore d’oncologie. Le but est d’avoir un personnel flexible qui passe d’un service à un autre selon l’activité. L’idée en soi n’est pas mauvaise si ce n’est un petit détail qui a des conséquences désagréables. Pour naviguer de service en service il faut connaître le fonctionnement du service et des soins spécifiques, donc et par conséquent on demande gentiment aux infirmiers du service de pondre des “protocoles de soins” sur un formulaire 27B-6 qui sera à ranger dans un classeur de 500 pages (faudra leur dire que rédiger un format électronique pour l’imprimer, c’est quand même assez stupide). Ici on sent plus l’administration que l’éther et il est parfaitement évident que 50% du temps du personnel soignant se dépense derrière un écran d’ordinateur ou en réunion. Pendant ce temps, tous les voyants d’appel des chambres restent au rouge et certains patients sur le carreau.

Ce n’est pas fini, chaque service possède son propre système informatique imbitable au sein d’un même hôpital, en tenant compte du coût de développement du bidule en panne une fois sur deux là aussi on atteint le stade de débile profond. A croire que si il y a un ministre de la santé, il est inutile puisqu’il n’y a aucun plan national dans cette matière. Certains se sont offusqués de ne pas en voir un au gouvernement Ayrault mais en fait le truc étant cher et inutile c’était pas la peine d’en mettre un.

Bien ! Là comme partout, ce n’est guère joyeux, sauf que si, mais pour certains. La France reste la première destination touristique du MONDE, youpi, on est les meilleurs. On a inventé le tourisme médical all include pour pas cher du tout (c’est ici:  http://www.ndf.fr/nos-breves/07-08-2014/les-refugies-medicaux-se-ruent-vers-les-hopitaux-francais#.U-mtJfl_s10). Beau reportage que voilà. Rien que sur Lyon 11 personnes demandeurs d’asile encombrent un service de dialyse à 100.000 euros par an et par personne, donc 1.100.000 Euros rien que pour Lyon. Si on ajoute les coûts de l’aide médicale d’Etat (AME), environ 1 milliard d’euros, on obtient des chiffres phénoménaux. Mais il y a pas, faut faire des économies. ???

Philippe Legrand

 

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