Tuer les colonisateurs : ce que pourrait dire Sartre en 2023

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L’affaire du mensonge d’un certain Askolovitch à propos de Sartre a du bon.

https://www.fdesouche.com/2023/01/07/affaire-houellebecq-le-gros-mensonge-de-france-inter-et-de-son-journaliste-claude-askolovitch/

Il va nous permettre d’actualiser ledit Sartre à la nouvelle Condition Humaine du Français blanc de souche dans son propre pays.
Ainsi l’existentiel penseur-écrivain dythyrambait, dans sa préface au livre de Franz Fanon titré « Les damnés de la terre », comme suit :
« Elles auront profit à lire Fanon ; cette violence irrépressible il le montre parfaitement, n’est pas une absurde tempête ni la résurrection d’instincts sauvages ni même un effet du ressentiment : c’est l’homme lui-même se recomposant. Cette vérité, nous l’avons sue, je crois, et nous l’avons oubliée : les marques de la violence, nulle douceur ne les effacera : c’est la violence qui peut seule les détruire. Et le colonisé se guérit de la névrose coloniale en chassant le colon par les armes. Quand sa rage éclate, il retrouve sa transparence perdue, il se connaît dans la mesure même où il se fait ; de loin nous tenons sa guerre comme le triomphe de la barbarie ; mais elle procède par elle-même à l’émancipation progressive du combattant, elle liquide en lui et hors de lui, progressivement, les ténèbres coloniales. Dès qu’elle commence, elle est sans merci. Il faut rester terrifié ou devenir terrible ; cela veut dire : s’abandonner aux dissociations d’une vie truquée ou conquérir l’unité natale. Quand les paysans touchent des fusils, les vieux mythes pâlissent, les interdits sont un à un renversés : l’arme d’un combattant, c’est son humanité.
Car, en le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds. Dans cet instant la Nation ne s’éloigne pas de lui : on la trouve où il va, où il est – jamais plus loin, elle se confond avec sa liberté. Mais, après la première surprise, l’armée coloniale réagit : il faut s’unir ou se faire massacrer. Les discordes tribales s’atténuent, tendent à disparaître : d’abord parce qu’elles mettent en danger la Révolution, et plus profondément parce qu’elles n’avaient d’autre office que de dériver la violence vers de faux ennemis ».

Tout le monde patriote est maintenant d’accord, notre pays François a été colonisé par des hordes barbaresques à qui la classe politique française a livré l’hexagone.
Du coup, avec l’inversion des choses, le Français blanc de souche étant désormais le colonisé violé-violenté-égorgé-massacré dans sa chair qui rêve de recouvrer son indépendance, voici comme il convient de contemporanéiser la préface de Sartre, écrivain qui redevient d’une actualité brûlante en recouvrant une modernité que l’on croyait des cercles disparus à jamais.

Je vous le dis, il est venu le temps de redécouvrir Sartre en l’adaptant aux situations nouvelles car le message de fond est désormais appropriable par tous les damnés blancs de la terre de France, c’est à un grandiose situationnisme-existentialisme magnifié d’espérance qu’il nous convie, qui l’aurait cru sans Askolovitch, chérissez ce dernier, il faut savoir l’utiliser, on appelle cela les idiots utiles, il en faut dans toute rénovation nationale, on les jette quand le boulot est fini :
« Et le colonisé français se guérit de la névrose coloniale en chassant le colon extra-européen par les armes. Quand sa rage éclate, il retrouve sa transparence perdue, il se connaît dans la mesure même où il se fait ; de loin nous tenons sa guerre comme le triomphe de la barbarie ; mais elle procède par elle-même à l’émancipation progressive du combattant français blanc de souche, elle liquide en lui et hors de lui, progressivement, les ténèbres coloniales qu’ont voulu lui imposer les masses africaines, musulmanes et barbaresques de Tchétchénie, du Pakistan ou d’Afghanistan entre autres, bref toute la lie anti-civilisation.
Dès qu’elle commence, elle est sans merci. Il faut rester terrifié ou devenir terrible ; cela veut dire : s’abandonner aux dissociations d’une vie truquée ou conquérir l’unité natale. Quand les paysans français de la blanchitude touchent des fusils, les vieux mythes pâlissent, les interdits sont un à un renversés : l’arme d’un combattant blanc de peau, c’est son humanité chrétienne et laïque qui ne veut pas mourir, préférant voir périr l’Autre, le tortionnaire de couleur ou l’enturbanné qui a voulu lui voler sa terre natale.
Car, en le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Africain, un Moyen-Oriental ou un asiatique islamisé, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds.
Dans cet instant la Nation ne s’éloigne pas de lui : on la trouve où il va, où il est – jamais plus loin, elle se confond avec sa liberté. Mais, après la première surprise, l’armée coloniale africano-extra européenne réagit : il faut s’unir ou se faire massacrer.
Et ici, Bonne Nouvelle, les discordes politiques ont disparu car tous les traîtres blancs qui ont livré le pays aux ennemis ont été exécutés, pendus ou fusillés dans la joie de la liberté retrouvée : d’abord parce ces ordures-traîtres mettaient en danger la Révolution, et plus profondément parce qu’elles n’avaient d’autre office que de dériver la violence des blancs de France qui recherchent le temps perdu de leur tranquillité vers de faux ennemis ».

Il n’est pas bien le nouveau petit Sartre actualisé aux nouvelles donnes ?
C’est cela l’existentialisme, abattre en premier qui veut vous abattre.

Jean d’Acre