Un monde qui marche sur la tête

Que va-t-on retenir de cette funeste année 2020 qui va tirer sa révérence ? À quelques jours de Noël il serait tentant d’oublier cette actualité pesante tout entière accaparée par ce virus dont on n’arrive pas à se débarrasser malgré les mesures, toutes plus contraignantes les unes que les autres, prises par nos gouvernants. 

Noël ! Quatre lettres lumineuses dans un monde plongé dans l’obscurité de la nuit. Quatre, comme les points cardinaux qui servent à nous orienter, nous diriger dans ce monde déboussolé. Quatre aussi comme les cavaliers de l’Apocalypse qui menacent l’humanité apportant la guerre, la famine, la mort et les épidémies. 

Même en faisant preuve de beaucoup d’optimisme, il faut reconnaître que les occasions de se réjouir ont été plutôt rares cette année. La période particulièrement triste et tendue que nous vivons avec la menace des attentats s’est encore aggravée en 2020. Le terrorisme islamiste a franchi un nouveau pas dans l’horreur avec la décapitation en pleine rue du professeur d’histoire Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, suivie quelques jours plus tard par le triple meurtre perpétré à Nice à l’intérieur même de la basilique Notre-Dame.

Comment ne pas s’inquiéter aussi de la répétition de ces manifestations contre les « violences policières » au cours desquelles les Black Blocs viennent pour vandaliser des commerces, brûler des voitures et « casser du flic » dans une scandaleuse impunité ?

Tout aussi menaçante pour notre pays est cette montée en puissance d’un mouvement « antiraciste » qui a le visage d’un communautarisme ségrégationniste. Dans le contexte des actions de protestation parfois violentes qui ont suivi la mort de George Floyd aux États-Unis, on a assisté en France à plusieurs manifestations de haine anti-française organisées par le collectif « Justice pour Adama » du nom d’un délinquant décédé en 2016 suite à son interpellation mouvementée par les gendarmes du Val-d’Oise. 

Mauvaise foi

Vouloir faire un parallèle entre la mort d’un Afro-Américain  étouffé sous le genou d’un policier et celle d’Adama Traoré  relève de la plus totale mauvaise foi. Peu importe, Assa, sa sœur, a joué à fond de sa ressemblance avec Angela Davis par le ton tranchant de ses discours et son abondante chevelure pour s’imposer sur la scène médiatique. Ce qui lui a réussi d’ailleurs puisque son portrait est paru le 24 juin dernier dans les pages glacées de Paris-Match accompagné d’une interview dans laquelle la jeune femme parle de la polygamie de ses parents venus du Mali comme d’une « expérience formidable ». 

Mieux (ou pire !) la jeune femme a fait le 11 décembre la couverture du Time comme « gardienne de l’année ». Qu’est-ce à dire ? C’est « un titre honorifique qui salue le courage des personnes qui se mettent en danger pour défendre les idéaux sacrés de la démocratie » paraît-il. Sacrés Américains ! Ils ne perdent jamais une occasion pour nous glisser une peau de banane ! 

Pour la défense des « idéaux sacrés de la démocratie », le grand magazine américain aurait pu choisir la petite Mila  persécutée par les islamistes ou la journaliste franco-marocaine Zineb El Rhazoui,  la femme la plus menacée de France qui vit sous protection policière alors qu’Assa Traoré peut aller librement prêcher la bonne parole dans les lycées avec la bénédiction du ministre de l’Éducation nationale. Curieuse conception de la démocratie ! Il est vrai que le Time nous a déjà habitué à ce genre d’incongruité en désignant Adolf Hitler comme « homme de l’année » en 1938, décernant le titre à Joseph Staline en 1939 et à l’ayatollah Khomeini en 1979.  À chacun ses héros !

Haine de la France

Les manifestations « contre le racisme anti-noir » qui sont la toile de fond du comité « Justice pour Adama » ont vu aussi émerger cette année un certain Egountchi Behanzin. De son vrai nom Sylvain Afoua, cet hurluberlu originaire du Bénin a créé la ligue de défense noire africaine (LDNA) pour vomir sa haine de la France. « La France, c’est-à-dire l’État français est un État totalitaire, terroriste, esclavagiste, colonialiste » vocifère celui qui a pris pour pseudonyme le nom du dernier roi du Dahomey entré en résistance contre la colonisation française. 

Entre autres coups d’éclat, ce fou furieux a appelé au déboulonnage de statues de personnages reconnus de l’histoire de France, celle de Colbert notamment, coupable à ses yeux d’avoir rédigé le « Code noir », mais aussi du maréchal Gallieni et du général de Gaulle. Il s’en est pris aussi et paradoxalement à Victor Schoelcher, l’homme politique à l’origine de l’abolition de l’esclavage en France au XIXe siècle et dont le seul tort est de ne pas être noir. 

Comment la France peut-elle accueillir sur son sol des étrangers qui viennent troubler l’ordre public par des discours ouvertement racialistes et racistes ? Quand l’homme blanc va-t-il cesser de culpabiliser face à des minorités ethniques qui veulent s’imposer par la violence et la provocation ? On peut s’en prendre impunément à un Blanc sans qu’il ne réagisse, mais ne dites pas à un Noir qu’il est noir. Il prendra ça pour une insulte raciste. Le match de ligue des champions qui se déroulait le 8 décembre au parc des Princes entre le PSG et un club turc d’Istanbul a été interrompu parce qu’un arbitre a malencontreusement prononcé ce mot tabou, déclenchant un tollé de protestations et la mise en accusation du coupable pour crime de racisme. Dramatique ! 

Alain MARSAUGUY