Une partie de la gauche est incurable sur la sécurité

La lecture du « Parisien Libéré », édition Yvelines, du lundi 18 février est, mieux qu’un long résume, l’illustration de la triste réalité de ce que sont devenus certains « Territoires perdus de la République », et de l’enlisement d’une partie de la gauche dans un discours angélique criminel.
En page une du supplément régional, la journaliste, Véronique Beaugrand, nous décrit la situation vécue par les automobilistes et les motards, sur l’avenue principale des Mureaux.
« Depuis le début de l’année, les agressions sur cette avenue se sont multipliées : vols à l’arrachée sur le parking du centre commercial l’Espace, passage à tabac de commerçants, braquage dans les sociétés voisines, violences envers les automobilistes… ».
Mais le samedi soir 2 février, une nouvelle étape a été franchie. Les automobilistes sont tombés dans un véritable guet-apens, qui a duré onze minutes (une vidéo en témoigne). Le feu a été mis à un scooter pour ralentir les voitures. A ce moment, elles ont été prises pour cible par une quinzaine de jeunes, dont certains sont allés jusqu’à ouvrir les portières pour caillasser une femme, restée à l’intérieur du véhicule.
Même les automobilistes qui, par réflexe, ont fermé leur voiture, ont vu leurs portières forcées au pied de biche. Bien évidemment, des voitures ont été pillées, et des automobilistes blessés.
Pourtant, aux Mureaux, il y a une police municipale qui est passée à 115 personnes, contre 70 en 2001.
Il y a un commissariat, le deuxième plus important des Yvelines, qui compte 141 postes, dont 130 pourvus (on se demande pourquoi il en manque 11).
Mais le maire de la ville, François Garay, réclame que le commissariat, qui couvre dix communes avoisinantes, ne serve que sa seule commune.
Cette situation amène de nombreux automobilistes et motards à faire des kilomètres de détours supplémentaires, pour éviter de traverser l’avenue maudite.
Elle illustre, hélas, la triste réalité quotidienne vécue par les habitants les plus modestes de certains quartiers, subissant en silence la loi de délinquants de plus en plus jeunes et violents.
En tournant les pages du journal, on tombe sur un article de la même journaliste, nous relatant, page V, une réunion d’une soixantaine d’éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), d’enseignants, de militants de gauche et d’extrême gauche, qui se sont retrouvés, ce samedi, à Limay, près de Mantes, pour protester contre l’ouverture d’un établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM), qui devrait accueillir, prochainement, soixante jeunes délinquants.
Ecoutons, entre autres, les arguments de ces braves âmes, dont ceux de Roland Ceccottricci, syndicaliste FSU.
« Ces prisons pour mineurs sont un leurre et une imposture. On ne peut pas faire de l’éducatif en prison. La détention, même déguisée d’un alibi pédagogique, reste un outil d’oppression. »
On ne sait où vivent ces braves gens, mais il nous étonnerait que cela soit aux Mureaux, cité des Musiciens, ou à Villers-le-Bel.
Ils s’opposent toujours à toute législation qui donne davantage de moyens à la police ou à la justice. Leur seul discours, c’est “prévention, prévention, prévention”. Comment peut-on se réclamer de gauche, et abandonner les plus démunis à la loi de petits caïds, de plus en plus jeunes, au nom d’un discours compassionnel irresponsable et criminel ?
Avec des opposants pareils, la droite, malgré les déboires de Sarkozy, a encore de beaux jours devant elle.
Jeanne Bourdillon