L’UFAL 77 a été alertée par des habitants et des parents d’élèves d’Emerainville (77) sur l’existence d’un lieu de prières non déclaré réservé à la communauté musulmane.
Le dit local est un préfabriqué dont les fenêtres sont recouvertes d’un film plastique opacifiant . Ce local se trouve dans la cour du Groupe Scolaire du Bois d’Emery, dans le quartier du Clos d’Emery.
Le bâtiment appartient à la mairie, plus précisément au Service Municipal de la Jeunesse.
Certains riverains ont constaté une certaine affluence aux heures de prières et tout particulièrement le vendredi, jour de la grande prière. Des habitants du quartier ont vu de façon récurrente des hommes barbus, vêtus de khamis, approcher des jeunes du quartier….
L’accès au bâtiment se fait par une simple porte blanche, aucune indication n’y figure. A l’entrée, on voit des chaussures ; sur les murs on aperçoit des tapis de prière.
Signalons que ce quartier est classifié comme Zone Urbaine Sensible depuis le 28 mai 1996. Nous savons bien que ces zones sont un terrain de chasse de prédilection pour les intégristes radicaux.
Le 14 mai 2008, l’UFAL a saisi le Maire, le Préfet et le Député.
L’UFAL locale a demandé un rendez-vous auprès de M.Kelyor, maire UMP de la commune afin de clarifier la situation. Quelques questions simples étaient posées concernant l’occupation des locaux, le financement éventuel et l’avis du conseil municipal etc
Le Maire refuse tout rendez-vous à l’UFAL (lettre reçue le 19 mai 2008), il ne connaît pas cette association(l’UFAL) et refuse de communiquer tout renseignement.
Mais dans un article de la presse locale (Le Parisien –édition Seine et Marne du 21 mai 2008) le Président de l’association des Tunisiens du Val –Maubuée qui utilise ses locaux « affirme pour sa part que le Maire lui a donné son accord pour la tenue de prières dans le local ».
Le même maire déclare « il ne s’agit aucunement d’un local de prière, en tout cas, il n’a pas été donné pour ça ». Confié depuis quatre ans par la mairie à l’association des Tunisiens du Val Maubuée, le préfabriqué abrite selon le maire « des cours d’arabe pour les enfants ».
C’est très surprenant comment en deux jours les dires municipaux évoluent…
Il faut dire que la politique sociale de cette mairie est avant tout basée sur une stigmatisation de la communauté africaine émerainvilloise (cf article paru dans Libération le 19 décembre 2005).
Il serait temps que les autorités viennent vérifier ce qu’il se passe dans cette ville …
En tout état de cause l’UFAL considère que si ces informations sont confirmées, il s’agit d’une provocation intolérable et d’une grave attaque sur le principe de laïcité, fondement de notre République.
Il est tout simplement scandaleux qu’on laisse s’installer un lieu cultuel au sein d’une école de la République.
La mise à disposition d’un local public pour en faire un lieu cultuel est une violation de l’article 2 de la loi de 1905, qui entérine la séparation des Eglises et de l’Etat.
L’utilisation d’un bien communal requiert la signature d’une convention qui prévoit les conditions d’usage et les questions de cout.
Apparemment ici, tout s’est fait en catimini, l’opposition municipale n’est au courant de rien. Voilà une ville gérée de main de maître par un maire particulièrement démocrate.
Une fois de plus, le politique au pouvoir s’en prend aux valeurs fondamentales de notre constitution républicaine, laïque et démocratique.
Nous comptons sur l’opposition municipale pour interpeler le maire sur ce sujet.
Chaque laïque doit dénoncer ces comportements, plus que jamais soyons vigilants.
Pour suivre tout le déroulement de cette affaire cliquez sur le lien suivant :
http://ufal77.over-blog.com
Marie-José Letailleur