Valls rêve d’interdire le Printemps français, et fiche illégalement des policiers et gendarmes

J’avais écrit un article relatant les pratiques de la mairie de Paris visant à constituer des dossiers sur certains de ses fonctionnaires afin de les surveiller et s’en servir pour les renvoyer. J’avais prouvé que ma critique du coran (et non des musulmans) avait été enregistrée au tribunal administratif comme preuve de mes opinions religieuses. La loi interdit ces pratiques depuis les années 1902-1904 :  un système de fiches avait été organisé dans l’armée en vue de répertorier les officiers «mal-pensants», c’est-à-dire essentiellement ceux qui, allant à la messe, ou autorisant leur femme à y aller ou assistant à la première communion de leur enfants, pouvaient être considérés comme de «mauvais républicains. » Des indiscrétions provoquèrent un scandale ; la mise en fiches des officiers en fonction de leurs opinions religieuses ou politiques, établies ou supposées, provoqua la démission du ministère radical Combes et fut à l’origine de la proposition qui, présentée par le député socialiste Marcel Sembat, devint l’article 65 de la loi de finances du 22 avril 1905.

On aurait pu croire que mon cas était isolé et que le silence de la mairie de Paris prouvait que ces pratiques interdites étaient dérangeantes. Or, le Canard enchainé vient de révéler ceci :

Le Canard Enchaîné affirme dans son édition du 22 mai 2013, que deux enquêtes sont actuellement en cours au sein des armées, qui visent essentiellement ceux qui voient d’un œil favorable le mouvement de la “Manif pour tous”.

“Troublé par le nombre d’enfants d’officiers parmi les jeunes interpellés”, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, “a demandé à la DCRI de s’informer sur ce que ces ‘agités’ (sic) manigançaient”, écrit le Canard Enchaîné.

L’autre enquête a été confiée à la DPSD (Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense) afin de “repérer les meneurs au sein de l’Institution” militaire.

“L’activisme des militaires antigays a été jugé assez sérieux pour que le gouvernement ordonne deux enquêtes”, affirme le journal satirique.

L’objectif serait de surveiller les militaires ayant des liens avec l’Institut Civitas, une organisation catholique proche de l’extrême-droite et qui se veut aussi être un mouvement politique (4 officiers généraux en 2e section siègent à son conseil d’administration) ou encore avec le Bloc Identitaire. Source

Il semblerait donc que le ministre de l’intérieur ait décidé de ficher les forces de l’ordre (police et gendarmerie) au mépris d’une loi décidée par un ministre socialiste cent ans plus tôt et reprise en 1959 :

Il ne peut être fait état dans le dossier d’un fonctionnaire, de même que dans tout document administratif, des opinions ou des activités politiques, syndicales, religieuses ou philosophiques de l’intéressé.

Quel point commun entre ces fonctionnaires « anti mariage pour tous » (qui seraient plutôt focalisés contre la PMA, la GPA ou l’adoption que contre l’homosexualité) et ma situation me direz-vous ?

Et bien le fichage permet de repérer ceux qui ne voteront pas pour le parti au pouvoir et qui remettront en cause le projet du gouvernement !

Les élites ont décidé de réformer notre société et pour cela, elles ont besoin du pouvoir offert par la démocratie. D’un côté, 93% des votes musulmans se sont orientés vers le PS. Il ne faut donc pas toucher à cet électorat en mettant hors course les fonctionnaires n’allant pas dans le bon sens. D’un autre côté, vu que les musulmans sont restés très silencieux et discrets lors des manifs pour tous, il est apparu que les chrétiens se sont réveillés et sont très actifs dans les rassemblements et manifestations. Et ce d’autant plus que le programme affiché du gouvernement est de promouvoir la théorie du genre dès l’école primaire. D’ailleurs, Vincent Peillon avait annoncé la couleur dans le JDD :

Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix.

Un lavage de cerveau orchestré par une des plus grandes administrations de la planète : l’éducation nationale. On notera que cette phrase n’aura choqué que peu de monde alors que l’on parle de détruire les racines et les liens familiaux. D’ailleurs, on ne parlera plus de pères et de mères mais de parent 1, 2, 3 ou 4 et le mot « race » a été retiré de la loi comme si la politique supplantait la biologie. Cachez ce vocabulaire qui détermine l’ethnie ou la famille…

Il s’agit donc d’un projet gouvernemental, affiché devant tout le monde et les étapes (théorie du genre, mariage et adoption pour tous, etc.) y menant ne doivent souffrir d’aucun frein. Il est donc logique de ficher tous ceux qui pourraient empêcher sa réalisation.

Valls veut aujourd’hui même interdire le mouvement pacifiste « le Printemps français » en reprochant à des hommes (les hommens) de manifester torse nu et des étudiants de chanter des chants scouts. On notera l’indulgence de ce ministre avec les Femen, ces femmes payées pour se montrer à moitié nue au nom du féminisme. Dès lors, nous risquons de voir des dictateurs venir faire des stages d’initiation à la démocratie socialiste. Valls fait cela au nom de la République et Peillon de son côté, pour justifier ses projets a décidé subitement de mettre notre drapeau et notre devise devant les établissements scolaires.

En tant qu’éducateur, je souhaite tirer la sonnette d’alarme car je vois l’instrumentalisation des communautés pour diviser les habitants de la France afin de permettre la mise en place d’une vision d’un nouveau modèle de terrien. Hélas, je pense que cela ne fera que favoriser les ressentis, le racisme et l’exaspération des gens. Car si on ne doit pas avoir honte d’être homo, hétéro, croyant, athée, black, blanc, arabe ou asiatique, on ne doit pas en être fier pour autant. Et les élites se servent de ces fiertés ou hontes pour créer des tensions et justifier une éducation de nos enfants, sans goût, sans racines, sans liens…

Sébastien Langlois

image_pdfimage_print