Vers la mort de l’école publique, laïque et républicaine

L'école de la République et son évolution.
L’école de la République et son évolution.

Jusqu’où ce pays va-t-il aller dans ce domaine. Par quel malheur sommes-nous frappés pour que ce pays s’enfonce à ce point ?

Désormais, les enfants ne seront plus notés, ils ne seront plus évalués, il ne faut pas les choquer, leur interdire de se mesurer, de se comparer, de faire savoir à l’un qu’il est meilleur que l’autre, d’interdire l’émulation, de bannir la méritocratie républicaine, l’Histoire de France qui choque les minorités, stigmatiserait disent les biens pensants, une jeunesse déclarée “richesse de la France”. Interdire les mathématiques qui seraient trop difficiles, une discipline trop injuste, cesser la géopolitique trop clivant, comme ils disent, et j’en passe.

Bientôt, il faudra interdire les jeux de ballons qui soulignent le meilleur buteur, le meilleur passeur de balles, le meilleur tireur. Interdire les jeux de cartes et autres qui démarquent le gagnant du perdant. Il faudra aussi être conforme dans la tenue vestimentaire: ni trop féminine et encore moins masculine. Faire attention aux discours, à la parole qui ne devra pas être élitiste. Un “zyva” vaut mieux qu’un “allons-y” suspect. Se méfier du vocabulaire qui ne devra pas être trop riche, pour ne pas être différencié et démarqué de l’ensemble. En finir avec le premier de la classe qui risque gros dans la cour de la récré. Il faudra accepter de niveler l’enfant, votre enfant, vous les gens du peuple. Le vôtre, celui de la classe populaire, voire de la classe moyenne, ce qui n’a rien à voir avec celui de l’élite éclairé, qui, lui, aura ses écoles particulières, qui pourront, elles, continuer à noter, à classer, à mettre en valeur les forces et les faiblesses, à être pris en charge par des professeurs particuliers.

Les comptes du BAC
Les comptes du BAC

Ne voyons-nous pas vers quel type de société française nous allons ? Toute cette jeunesse instruite qui part à l’étranger et cette immense majorité qui aspire à avoir un BAC dévalorisé et des années de chômage à la clef du fait qu’elle n’aura pas eu accès aux codes, à l’instruction du savoir qui permet la comparaison, la rationalisation, l’analyse et faire des choix, à la compétition qui mesure. Bref, ce savoir qui seul permet de s’inscrire dans un avenir possible et serein de par le travail et l’envie de réussir.

Toute cette jeunesse condamnée au Smic jeune, en attendant le Smic des plus vieux et à être des captifs du RSA et des aides sociales.

Les Baduku. Une jeunesse en pleine mutation
Les Baduku. Une jeunesse en pleine mutation

Cette jeunesse venue de la base, traitée comme du consommateur-bétail. Celle des banlieues qui maîtrise à peine le français, ignore la société, crie de joie au moindre but d’un pays étranger parce qu’il serait celui de leurs pères et mères, et exprime la haine d’un pays nourricier et qui trouve dans la destruction de l’entourage, des plaisirs qui deviendront sous peu barbares, si la démographie actuelle continue sur sa lancée.

Il y a aussi une autre jeunesse, celle des Français de souche mais pas seulement, qui se retrouvent à vie, chez les parents restés nourriciers, probablement jusqu’à la fin de vie de ces parents. “Faut bien aider le petit, y a pas de boulot”. Combien j’ai pu en voir de ces “gamins” de 25 ans ou 30 ans, femmes ou hommes, revenus chez papa et maman, avec des gosses en plus, lors de ma campagne électorale. Eux aussi expriment une colère. Parfois pour certains, de mauvaise foi : c’est la faute aux autres, aux patrons, aux politiques, jamais de la leur. J’ai pu aussi entendre hélas, des réflexions étonnantes du style : “le petit” ne veut pas “travailler le samedi, le dimanche, pas trop tôt, pas trop tard et pas pour le SMIC. D’autres qui déclarent: “faut pas déconner mec, regardes avec le black et le RSA,  je m’en tire pas si mal. Pourquoi m’emmerder chez un patron”?

La réalité de générations sacrifiées: jeunesse inculte et souvent bachelière pour les plus “chanceux”.

La réussite des profs de gauche
La réussite des profs de gauche

Belle victoire de cette France issue de la pseudo Droite et de celle des socialo-écolo-bobo ! Cette engeance aura réussi à rendre la majorité des jeunes, de toutes les couleurs, et dans le “vivre ensemble”, tous égaux dans la médiocrité et l’impuissance. Grâce au nivellement par le bas. Il suffit de lire les tweets, les divers commentaires sur Facebook, les corrections des sujets du BAC, les déclarations et analyses de certains journalistes pourtant diplômés. Les cancres des années 1950 et 1960 pourraient se prendre pour des intellectuels devant ce désastre culturel, cet état des lieux.

Des pauvres jeunes en galère...
Des pauvres jeunes en galère…

Pauvre France, qu’ont-ils fait de toi mon beau pays et en ton nom. Qu’allons-nous devenir ? Comment ne pas être en phase avec ce communiqué d’alarme du Front National.

Supprimer les notes ou, du moins, leur substituer d’autres formes d’évaluation est l’un de ces serpents de mer pédagogistes s’ajoutant aux desseins de transformer les établissements scolaires en « lieux de vie » ou de « placer l’élève au centre du système ». Tout cela ne concourt qu’à une seule chose : au  renoncement de l’Ecole à instruire et à préparer à la vraie vie !

Car, dans la vraie vie, des classements s’opèrent, et l’Ecole, dont les notes n’ont pas lieu d’être vécues comme des sanctions, puisqu’elles reconnaissent le mérite, doit permettre, par l’acquisition des savoirs, la progression de tous, selon les capacités de chacun, et sans leurrer personne. La note est l’un des leviers de la réussite scolaire et prépare l’élève à trouver sa juste place dans la société.

Gérard Brazon (Puteaux-Libre)  et Reconquête

 

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