Von der Leyen au peuple hongrois : qui vous a permis de réélire Orban ?

Von der Leyen avec Victor Orban

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, avait annoncé mardi dernier devant le parlement européen qu’elle allait envoyer une lettre aux autorités hongroises, suite à la réélection de Victor Orban pour un quatrième mandat. C’est fait. Cette lettre, dont une copie est parvenue accidentellement à la rédaction de Riposte Laïque, est arrivée à Budapest ce vendredi matin.

Viktor Orban a écrasé, dimanche dernier, ses adversaires coalisés contre lui. Il a remporté 135 des 199 sièges de l’Assemblée nationale s’adjugeant la majorité parlementaire des deux tiers qui lui permettra de gouverner sans partage quatre ans de plus.

Et, là où il devait s’attendre à des félicitations protocolaires de la part des responsables de l’Union européenne, c’est un déluge de feu qui s’est abattu sur la Hongrie.

Enragée, Von der Leyen est vite montée au front et tiré la première salve de missiles à tête financière sur Budapest.

Elle veut lancer une procédure pour suspendre les paiements de soutien à la Hongrie pour avoir « enfreint les normes de l’état de droit du bloc des 27 nations ». Entendez pour avoir réélu Orban.

Cette déclaration a été faite devant le parlement européen deux jours seulement après le formidable succès de Victor Orban et que le peuple hongrois savourait encore cette victoire historique.

« Je tiens à vous exprimer ma profonde amertume quant à votre comportement électoral scandaleux, écrit-elle dans sa lettre aux autorités hongroises et à tous les citoyens hongrois. Vous venez d’élire un homme dont l’Europe ne veut pas. Qui vous l’a permis ? Vous vous croyez où ?

« Bien sûr que vous êtes libres d’élire qui vous voulez. C’est la base même de la démocratie et un principe sacré, mais vous devez choisir parmi les personnes qu’on approuve pour vous. Des personnes qu’on vous désigne.

« A la Commission européenne, on travaille nuit et jour pour vous tracer le chemin à suivre, mais vous, les Hongrois, vous n’en faites qu’à votre tête. C’est énervant et profondément écœurant.

« Regardez les Français. Ils sont heureux parce qu’ils acceptent tout ce qu’on leur dit de faire. Et ils en redemandent. Mais il n’y pas que les Français, il y a les Espagnols, les Portugais, les Hollandais, les Belges, etc. Tous sont heureux d’être guidés par les instances de l’Union européenne et particulièrement par celle que je dirige. Parce que la Commission européenne veille sur le bonheur, la sécurité, la santé et la prospérité des citoyens européens.

« Mais vous les Hongrois, vous êtes des brebis galeuses, menées par un berger indiscipliné.

« Croyez-moi, à l’Union européenne, on sait dompter les récalcitrants. On en a eu en Grèce, en Italie et ailleurs et on a fini par tous les soumettre.

« Je vous annonce d’ores et déjà que je vais engager une procédure pour vous priver des soutiens financiers européens. Ça vous apprendra à faire de meilleurs choix quand vous votez.

« Désolée de gâcher votre fête, mais il n’est pas possible de fêter un événement que la Commission européenne n’approuve pas.

« Vous avez commis une faute, un crime même. Vous devez payer.

« Mais, à l’Union européenne, on sait aussi pardonner.

« Tout le monde peut commettre des erreurs. Vous regrettez certainement déjà d’avoir élu ce berger égaré qui ne sait pas où donner de sa grosse tête.

« On va essayer de refaire cette élection. On a les instruments et les moyens juridiques pour cela.

« Vous tâcherez, cette fois, d’être à la hauteur de ce qu’on attend de vous, sinon, je vous avertis que vous encourez non seulement des sanctions, mais des sentences judiciaires. On vous traînera tous devant les tribunaux. Je vous le dis, si jamais Orban est réélu, vous encourez jusqu’à 4 de prison, tous. On transformera la Hongrie en prison. Pour rébellion contre l’état de droit européen.

« Vous passerez le mandat de votre cher Victor enfermés chez vous. Vous devez être isolés parce que vous risquez d’infecter toute l’Europe. Vous êtes plus dangereux que le coronavirus.

« On amènera des Noirs et des musulmans, des Afghans surtout, pour vous surveiller et surveiller vos frontières. Je vous le dis tout de suite, ils ne seront pas tendres avec vous, parce qu’ils savent que vous ne les aimez pas. Et tant pis s’ils commettent des bavures. Ce sont des gens imprévisibles. On ne peut pas leur en vouloir.

« Plutôt que de fêter ce forfait que vous avez commis en élisant un homme qui ne nous écoute pas et ne nous obéit pas, je vous conseille plutôt de mettre vos drapeaux en berne et de porter des habits et des brassards noirs pendant 40 jours pour vous repentir.

« En agissant ainsi, vous pourrez peut-être amener la Commission européenne, moi en l’occurrence, à être clémente avec vous. »

Messin’Issa