Face à l’islam, votre jacobinisme est non seulement une faute, mais un crime politique

Je lis quasiment tous les jours les publications nouvelles de vos deux sites. Avec intérêt. Je suis souvent plutôt d’accord avec ce que vous écrivez, même si j’appartiens plus ou moins à un autre monde culturel et intellectuel. Je suis ancien diplômé HEC, ancien directeur de PME filiale de grand groupe, aujourd’hui profession libérale indépendante. Je parle 7 langues européennes dont le breton. Je suis un vrai démocrate fervent, fédéraliste antijacobin et laïc très allergique à toutes les religions monothéistes, qui sont des terrorismes intellectuels, et à tous les totalitarismes de gauche et de droite, qui sont des néo-monothéismes. La liberté de culte oui, si elle s’arrête bien là où commence le droit des autres à croire autre chose ou à ne pas croire du tout.

Mais j’ai rarement été aussi choqué par une intervention telle que celle faite par Christine Tasin sur les « liens entre le régionalisme et le nazisme ». J’ai d’ailleurs réagi brèvement sur Résistance Républicaine, mais la place manquait ici pour traiter l’ensemble des questions qui se posent à propos d’une telle intervention, tellement elles sont vastes.

Voici donc mes réflexions :

  1. 1.       Débat démocratique ou reductio ad hitlerum ?

Vous vous plaignez souvent – à juste titre – de la manie quasi pathologique qu’ont certains milieux du monde politico-médiatique, dominants en France, à refuser dès le départ tout débat avec quiconque n’est pas d’accord avec eux en décrétant d’emblée que ces derniers sont des nazis. Ceci fait, le débat n’a plus lieu d’être. Ceci fait, il n’est plus utile de présenter des arguments rationnels. Ceci fait, la culture du débat démocratique est remplacée par une culture moyenâgeuse de la satanisation, des procès en sorcellerie, des excommunications, des condamnations pour hérésie. De fait, la France ne connaît plus, depuis des décennies, aucun débat véritable dans aucun domaine, politique, économique, social ou sociétal. C’est-à-dire que l’exercice même de la liberté de conscience et d’expression démocratiques est totalement impossible dans les faits dans ce pays. La France vit dans une arriération civilisationnelle extrêmement grave, qui l’empêche de résoudre ses problèmes, puisqu’elle ne peut même pas les exprimer, sans parler d’y réfléchir et d’en discuter. La pensée magique, mythologique et religieuse est omniprésente.

J’invite Madame Tasin à réfléchir elle-même à cette première question, puisqu’elle pratique elle-même, dans cette intervention, cette méthode que vous dénoncez par ailleurs à juste titre quand elle vous est scandaleusement appliquée.

  1. 2.       Le livre de Françoise Morvan « Le monde comme si » évoqué dans son intervention est d’une profonde malhonnêteté intellectuelle et historique

Je ne vais pas faire une critique en détail de l’œuvre de cette personne aux écrits aussi polémiques que douteux et largement controversés. Ce que je peux néanmoins en dire, c’est que la démarche de Madame Morvan s’inscrit entièrement dans une logique de reductio ad hitlerum – d’une immense subtilité et toute en nuances : les défenseurs de la langue bretonne sont des nazis. Leurs ancêtres politiques étaient des nazis. En fait c’est eux qui ont envahi la France et organisé l’holocauste. Parler breton est une preuve d’antisémitisme évident. Il est tout de même difficile de comprendre pourquoi les militants de la langue bretonne ne sont pas traînés devant le TPI. J’exagère, mais à peine…

Il doit y avoir une révolution culturelle dans le débat public en France.

Pour simple mémoire de l’insondable inculture de Madame Morvan : elle prétend que, la langue bretonne étant faite de dialectes, la fixation d’un standard à l’écrit est donc une « novlangue » artificielle servant un dessein nationaliste. Madame Morvan ignore que TOUTES les langues du monde sont naturellement faites de dialectes. Et que TOUTES les langues écrites du monde sont faites de conventions – pour palier le problème de la variation orale. Par pure création interdialectale ou par percée d’un dialecte donné. Par l’Etat, comme en France, ou par des « clercs », comme en Bretagne et ailleurs.

Quelques exemples :

L’allemand écrit (Hochdeutsch) est un standard créé à l’origine artificiellement par la volonté politique de Charlemagne qui voulait un pendant au latin pour ses sujets non romanisants. Les clercs ont créé une langue interdialectale par fusion artificielle du francique et du saxon. La langue actuelle trouve son origine dans la réforme linguistique inventée de toutes pièces par Luther dans sa géniale et splendide traduction de la bible en 1522-23. La langue actuelle a quadruplé son vocabulaire depuis le moyen-âge. Artificiellement, c’est normal. Néologismes sur racines ou apports gréco-latin. Sur le terrain on a le francique, le bavarois, le badois, le wurtembergeois, l’allemand du nord, sans parler du frison et du danois. D’après Madame Morvan, l’allemand est donc une « novlangue »…

L’italien est fils du dialecte toscan promu par Dante. Sur le terrain, on a le piémontais, le vénitien, le sarde, le napolitain, le sicilien. D’après Madame Morvan, l’italien est donc une « novlangue »…

L’espagnol est en fait à l’origine le castillan. A côté, on a le catalan, le levantin, l’andalou, le galicien… D’après Madame Morvan, l’espagnol est donc une « novlangue »…

Le russe moderne est l’œuvre de Pouchkine et de ses suiveurs. Celui-ci, qui en avait marre du standard écrit du slavon imposé du 8ème au 18ème siècle par l’église orthodoxe, complètement incompréhensible par l’homme de la rue, a innové un standard littéraire à partir de la langue parlée en Moscovie et qui a fait école. Les Soviétiques ont considérablement réformé la langue russe de l’époque tsariste. Une décision artificielle de l’Etat. Sur le terrain nous avons des centaines de dialectes. D’après Madame Morvan, le russe est donc une « novlangue »…

Le mandarin moderne est le résultat d’une réforme d’Etat voulue par Mao (dont la langue maternelle n’était pas le mandarin) parce que l’ancienne langue officielle de la Chine impériale était trop éloignée des pratiques linguistiques. C’est un standard créé de toutes pièces par l’Etat. Sur le terrain, il y a – outre la rupture majeure nord/sud mandarin/cantonais, des centaines de dialectes. D’après Madame Morvan, le chinois est donc une « novlangue »…

Le français est issu du francien (dialecte de la langue d’oïl parlé en l’Île de France). A côté, nous avons eu – pour la seule langue d’oïl – le picard, le normand, le lorrain, le champenois, le bourguignon, l’angevin, le berrichon (abondamment utilisé par Georges Sand…), le gallo… 75 % des mots français actuels ont été créés à partir du 16ème siècle, par apports artificiels à partir du latin et du grec. C’est normal. Comme pour l’italien, l’espagnol, le portugais, le roumain. D’après Madame Morvan, le français est donc une « novlangue »…

Mais le latin lui-même était la seule langue du Latium à l’origine. Sur le terrain strictement italiote, on avait l’ombrien, l’osque, le sabin, le samnite (inscriptions sur les murs de Pompéi)…  Sans parler des langues allogènes non-italiotes : grec, étrusque, celtique, illyrien… D’après Madame Morvan, le latin était en son temps une « novlangue »…

Le grec est en fait l’attique, le dialecte d’Athènes. A l’origine, nous avons aussi – avant la période hellénistique – des textes « grecs » en béotien, en dorien, en égéen, en éolien, dans les autres dialectes ioniens… L’attique (sous-dialecte de l’ionien) a été choisi comme langue officielle par l’empire byzantin. D’après Madame Morvan, le grec était en son temps une « novlangue »…

Et Madame Morvan est titulaire d’un doctorat d’Etat ! Mais il est vrai que la première université française est classée 40ème dans le monde. Au vu de l’insondable inculture et de l’effrayant illettrisme de Madame Morvan, on comprend mieux ce qui se passe dans ce pays en pleine et tragique déchéance culturelle et civilisationnelle. Docteur d’Etat en France, c’est sans doute certificat d’études dans n’importe quel pays civilisé.

Le breton est constitué de 4 dialectes principaux. Comme toutes les langues du monde. Il a existé des standards à l’écrit depuis le 14ème siècle. Ce standard évolue beaucoup depuis l’entre-deux-guerres du fait du long délaissement de la langue écrite. C’est normal. C’est comme pour toutes les langues écrites, sans aucune exception dans le monde. Comme pour le basque, le portugais, le serbe, le croate, le tchèque, le morave, le slovaque, le bulgare, le roumain (dialecte moldave, dialecte valaque…), le polonais, le biélorusse, le galicien, le ruthène, le slovène, le bosniaque, l’ukrainien, les langues baltes, le finnois, le hongrois… Comme pour toutes les langues asiatiques, les quelques langues africaines officialisées, les langues amérindiennes (dialectes quechua, domination en maya moderne du dialecte yucatèque…).

Les réflexions de Madame Morvan sont imbéciles et indignes d’une universitaire. « Novlangue » est par ailleurs un terme créé par George Orwell dans 1984 pour désigner une langue idéologiquement manipulée. Ça n’a rien à voir avec la création d’un vocabulaire abstrait, technique ou scientifique identique à celui des grandes langues de culture.

  1. 3.       Les « régionalistes » ont massivement collaboré avec les nazis pendant la guerre : une falsification de l’histoire digne de la tradition de réécriture de la mémoire de toutes les dictatures totalitaires

Avant d’explorer cette question en détail, j’aimerais vous inviter à méditer sur un point : après la guerre s’est imposée la légende voulant que la « gauche » française ait résisté et la « droite » française ait collaboré. Les communistes, mais aussi les socialistes ont martelé ces contre-vérités jusqu’à l’écœurement ultime afin de discréditer « génétiquement » leurs adversaires politiques.  Ainsi gaullistes, libéraux, démocrates-chrétiens, centristes et autres étaient supposés être les héritiers politiques des « collaborateurs ». Ignominie, saloperie et dégueulasserie sont le bagage traditionnel des satanistes ! Le FN est le principal bénéficiaire de ce traitement aujourd’hui, sa filiation supposée « fasciste et nazie » étant considérée comme une vérité indiscutable. Il est superflu de regarder les faits ou les points d’un programme politique, et encore moins de les discuter rationnellement … La France vit dans la pensée magique… dans l’abjection et l’immoralité de ceux-là même qui n’arrêtent pas, avec des sanglots dans la voix, de parler de leurs « valeurs », de morale etc. La France vit dans le cynisme et la dépravation.

Vous savez comme moi qu’il s’agit là d’une totale manipulation de l’histoire. Vous savez que c’est bien la chambre du front populaire qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain. Que les communistes ont saboté l’effort de guerre dans les années 30, ont appelé à la désertion en 1940, ont collaboré avec les nazis jusqu’en 1941, ont exclu les camarades engagés dans la guerre d’Espagne qui étaient trop cons pour comprendre le congénial pacte germano-soviétique de 1939, que Maurice Thorez a déserté mais n’a pas été passé par les armes selon les us… Que Pierre Laval était radical-socialiste. Que la SFIO a mené une stupide politique pacifiste face à Hitler quand il était urgent de se réarmer et de préparer l’armée et l’opinion à l’inévitable. Que Déat et Doriot venaient de l’extrême-gauche. Et à l’inverse que De Gaulle était un monarchiste catholique dans sa jeunesse, resté assez nationaliste jusqu’à la fin quand même. Un nationalisme tempéré n’est pas du fascisme… Que ses premiers compagnons étaient des maurrassiens. Que le colonel De la Rocque, chef des croix de feu nationalistes, a été un des rares résistants de la première heure et est mort en déportation. Moyen quoi sa mémoire n’est jamais honorée afin de maintenir intacte la sinistre farce de la gauche résistante…

Vous savez comme moi que lorsqu’il a fallu choisir son camp, des hommes issus de tout l’éventail politique, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, ont collaboré. Et que des hommes issus de tout l’éventail politique, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, ont résisté. Le clivage droite/gauche = collabos/résistants est du pur bourrage de crâne. Du révisionnisme. Et une insulte à la mémoire des vrais résistants.

Et bien la même chose est vraie pour l’attitude des « régionalistes » bretons pendant la guerre. Ça vous étonne vraiment ? Madame Morvan ment et fait le même travail de réécriture d’une histoire complexe que ce qu’avaient fait les staliniens français avec la résistance après 1945 !

a)      Vous confondez d’abord les régionalistes (qui défendent la culture et la langue, sans demande de réforme politique), les autonomistes (qui veulent une autonomie politique de la Bretagne au sein de la France – comme la Catalogne, le Tyrol ou l’Ecosse), les fédéralistes (qui veulent un Etat français fédéral, aujourd’hui parfois une Europe des régions) et les nationalistes (qui veulent l’indépendance). Tous ces gens couvrent, depuis toujours, l’ensemble de l’éventail politique de l’extrême-droite à l’extrême gauche. C’était vrai au 19ème siècle. C’est vrai aujourd’hui. C’était vrai dans les années 20 et 30. Le PNB (Parti National Breton) couvrait l’ensemble de l’éventail politique. Il était clivé entre nationalistes indépendantistes et autonomistes/fédéralistes. Les études ont montré que la sensibilité politique dominante était la démocratie chrétienne. Que le PNB avait le profil du Sinn Fein irlandais, qui gouverne l’Irlande depuis 1916. L’Irlande est un Etat nazi peut-être ? Mais il y avait dans le mouvement breton des communistes, des catholiques modérés ou intégristes, des nationalistes et même des quasi-nazis, TRES minoritaires. Je dis cela par honnêteté, à l’inverse de bien d’autres….

b)      A partir de 1940, certains cadres du PNB ont essayé de négocier l’indépendance avec les allemands. Ce n’était donc non pas des « collaborateurs », mais des traîtres ! Ça n’est pas pareil !). D’autres ont profité de la situation (ils n’ont pas collaboré, mais tiré profit de la liberté du moment pour le breton, ce qui est tout-à-fait autre chose). D’autres se sont engagés dans les SS (ont collaboré ou plutôt se sont alliés aux Allemands dans un cadre totalement différent de la seule collaboration réelle, la française !). D’autres étaient hostiles aux nazis par conviction politique et ont résisté.

Les militants « régionalistes » se donc conduits en fait dans l’ensemble comme les autres « français » !

  1. 4.       Les quatre tendances : (a) traîtres, (b) opportunistes, (c) collaborateurs-alliés, (d) résistants : ne pas tout confondre s’il vous plaît !
    1. Avant de rentrer dans les détails, notons que la collaboration à proprement parler est d’abord et avant tout un cadre politique instauré entre l’Etat français et le Reich allemand. Les autonomistes bretons ne gouvernaient pas la Bretagne pendant l’occupation. Il n’y a donc aucun « collaborateur » dans leurs rangs au sens propre du terme : ce ne sont pas les autonomistes bretons qui réquisitionnaient, arrêtaient les opposants, torturaient et fusillaient les résistants, raflaient les juifs ou organisaient les déportations. Cela va sans dire ! Ces activités étaient celles des fonctionnaires et de la police de l’Etat jacobin français, dont aucun n’était autonomiste !  La police surveillait tout autant les autonomistes bretons – dont elle se méfiait comme de la peste – que les résistants bretons. La collaboration à proprement parler en Bretagne pendant la guerre était donc strictement franco-française ! Et jacobine !
    2. Les autonomistes bretons « traîtres » : il ne faut pas confondre collaboration et haute trahison ! En juillet 1940, des dirigeants du PNB exclus plus tard ont tenté de négocier avec les allemands l’indépendance de la Bretagne. Cela et cela seulement. C’est de la haute trahison. A ce propos, ils ont échoué… Pourquoi ? Parce que l’Etat français a accepté de collaborer après l’entrevue de Montoire ! Les allemands n’ont fait que se servir des autonomistes pour faire pression sur le gouvernement français.
    3. Les autonomistes bretons « ayant profité de la situation » : les Allemands ont empêché, par calcul politique, le gouvernement pétainiste de poursuivre les persécutions culturelles et linguistiques qui perduraient en Bretagne depuis un siècle. Ils ont protégé les autonomistes, libéré des prisonniers de guerre dans ce sens. Ceci doit être distingué en toute honnêteté de la collaboration stricto sensu, voir le point a) précédent. D’où une impressionnante vague de publications, de revues, la radio en breton à cette époque. Cela n’a rien à voir avec une collaboration quelconque, la preuve : cette activité impensable avant 1940, n’a jamais cessé depuis ! La fixation en 1941 d’un standard écrit pour le breton qui est la norme dominante aujourd’hui n’est évidemment pas une « création allemande », mais s’est faite dans cette phase paradoxalement libérale pour le breton – interdit pour mémoire par le décret Combes en 1902. Madame Morvan MENT deux fois : en niant l’interdiction du breton et en prétendant que le standard orthographique du breton est une création « nazie ». Comment un standard orthographique saurait-il être l’expression d’une religion ou d’une idéologie ? Mais, objectent certains, des phrases antisémites ont été publiées dans la revue bretonne Arvor ! C’est un fait. Sauf que sur les centaines de titres et les milliers de phrases publiés par Arvor, TROIS phrases antisémites ont été écrites en QUATRE ans. Sauf que : à l’époque, tout était relu par la police politique, la propagande etc. Que les publications bretonnes ne pouvaient s’écarter du « politiquement correct » de l’époque. Il va sans dire que l’on trouve 100 fois plus de phrases antisémites dans les publications françaises de l’époque , même chose pour les émissions de radio. Ce n’est pas en breton, mais bien en français que se faisait 99,99 % de la propagande pétainiste et pro-allemande de l’époque ! Et les études sérieuses ont parfaitement démontré que l’essentiel des productions en breton de l’époque étaient culturelles, au point que la totalité de la production de l’époque est entièrement en vente libre aujourd’hui sous forme de republications !
    4. Les autonomistes bretons « collaborateurs » : là aussi, le terme de traître et d’alliés de l’Allemagne nazie est plus approprié. Car cette « collaboration » est parfaitement distincte de la collaboration française. En juillet 1944, 70 jeunes gens âgés de 17 à 19 ans, inconnus au bataillon PNB, se sont engagés sous 3 cadres de moins de 30 ans dont Célestin Lainé (viré du PNB en 1940 pour extrémisme) dans le Waffenverband SS « Bezen Perrot ». Ces 70 pieds nickelés, desperados de la dernière heure, ont (pour nuancer le point 4 a en toute honnêteté – pour ne pas vous ressembler) effectivement mené des actions de commando contre la résistance bretonne et se sont battus pour certains jusque dans les ruines de Berlin. Ils ont été arrêtés par les Américains, les survivants ont été exfiltrés en Irlande par ces derniers. Le gouvernement irlandais a accordé à ceux-là la nationalité irlandaise et a refusé de les livrer à la France…
    5. Les autonomistes bretons « résistants » : certains groupes autonomistes, notamment en Cornouaille et en Trégor, ont préféré par engagement politique la résistance au nazisme.  Le célèbre illustrateur René-Yves Creston (sensibilité communiste), fondateur du mouvement Seiz Breur, collaborateur de la revue nationaliste Breiz Atao et illustrateur de nombreux ouvrages d’écrivains bretons connus de l’époque a fait partie du réseau du Musée de l’Homme, arrêté par la Gestapo à ce titre. Le nombre des autonomistes résistants est faible, mais d’effectif à peu près équivalent à ceux du Bezen Perrot – également faible !

Les démonologues patentés MENTENT, falsifient, font un procès à charge, occultent, amalgament, détournent, manipulent, caricaturent, simplifient, raccourcissent, réécrivent une histoire complexe… Voilà la France du 21ème siècle ! Et personne n’a honte !

  1. 5.       A propos du financement des « régionalistes » par l’Allemagne

La revue Breiz Atao est née en 1919, l’Unvaniez Yaouankiz Breiz (union de la jeunesse bretonne) en 1920. Ce sont les ancêtres du PAB (Parti Autonomiste Breton) né en 1927, devenu plus tard PNB en 1931. Madame Morvan, dont les connaissances de l’histoire de l’Allemagne sont encore plus approximatives que celles pour lesquelles on lui a donné un doctorat de carnaval, ignore que l’Allemagne était ruinée en 1919-1920. Qu’elle était en pleine guerre civile en 1919-1920 (soulèvement spartakistes en 1919, putsch de Wolfgang Kapp en 1920, en attendant le putsch de la brasserie d’Hitler en 1923…). Que  la république de Weimar était à l’époque gouvernée par le chancelier social-démocrate Friedrich Ebert. Et en 1931 par le chancelier Heinrich Brüning (Centre Catholique). Qu’Hitler n’est arrivé au pouvoir qu’en 1933, deux ans après la création du PNB… Allemagne d’entre-deux-guerres ne veut pas dire « nazi », vous y en a pas savoir ? Vous vérifier avant dire conneries bande d’ignares…

Et puis, restons dans la vraisemblance historique : la préoccupation stratégique majeure du ministère des affaires étrangères allemand, des services secrets allemands etc. dans les années 20 et 30 était – en toute logique stratégique par rapport à l’histoire et à la position géographique de l’Allemagne –, de financer les autonomistes bretons.  Pas les Sudètes, pas les Allemands silésiens de Pologne, pas les Allemands de la Volga, pas les Hongrois, pas les Roumains, pas les Autrichiens, pas les Frisons, pas les Alsaciens, pas l’extrême-droite scandinave ou néerlandaise, pas les opposants internes à l’URSS, pas les Baltes, pas les Finnois, pas les Cosaques, pas les Ukrainiens, pas les Galiciens, pas les Biélorusses, pas les Tyroliens… Non non, l’urgence politique était le financement des autonomistes bas-bretons !

Les autonomistes bretons ont été financés bien sûr à 90 % en Bretagne. Il y a eu des dons étrangers, peut-être aussi d’Allemagne, mais surtout d’Irlande, signalons quelques Sionistes…  Mais tout cela est anecdotique, il va sans dire que le PNB n’a jamais été une sombre création « de l’étranger ». L’opposition de l’affreuse collaboration autonomiste et de la glorieuse résistance des patriotes français sont des foutaises et des billevesées !

Autre clarification : les Allemands ont, pendant la guerre, obtenu des soutiens tactiques de nombreux mouvements nationalistes issues de peuples minoritaires opprimées. N’y a-t-il  pas un minimum d’honnêteté à reconnaître qu’on ne peut pas décrire ce phénomène simplement en termes sataniques ? Que ça n’est pas si simple ? Et ce sans éprouver la moindre sympathie pour le nazisme ? Exemple : les nationalistes ukrainiens et galiciens se sont massivement engagés aux côtés des Allemands dans des proportions tout autres que l’engagement français. L’Ukraine est aujourd’hui indépendante et a réhabilité la plupart de ces hommes. Après les millions de morts de la grande famine en Ukraine dans les années 30, il y avait une haine totale de l’URSS et des Russes en Ukraine. La même chose vaut des Croates : les Croates étaient opprimés par les Serbes, cela a encore été confirmé par la guerre balkanique des années 90… La Croatie est aujourd’hui indépendante…  Parlons un instant des Finnois : les indépendantistes finnois se sont engagés dans une alliance allemande pendant la guerre. Pour rester indépendants des Russes, quels autres alliés tactiques concrets y avait-il ? Et ça a marché ! Dès 1945, la Finlande indépendante était une démocratie moderne comme on n’ose même plus en rêver en France… La Finlande a jamais été, est nazie peut-être ? Parfois, des alliances avec le diable s’avèrent la seule voie de prévenir pire encore… La satanisation ne suffit pas à expliquer des choix paradoxaux aux termes autrement plus complexes…

Quand un Etat pratique fanatiquement une politique du n’importe quoi, ses victimes répondent par le n’importe quoi à leur tour ! A cette époque, la Bretagne était une province délaissée, sans routes, sans électricité et donc sans industries, et une terre d’émigration. Entre 1900 et 1950, les élus bretons n’avaient cessé de demander que l’Etat investisse en Bretagne et joue un autre rôle que celui de puissance coloniale déculturatrice. Ils n’avaient rien obtenu. Dès les années 50 pourtant, lorsque le CELIB et le MOB s’était constitués pour demander des changements en Bretagne, les politiques parisiens se sont précipités pour construire des routes, mettre l’électrification en place, plus tard décentraliser des industries : la triste réalité, c’est que cette sollicitation soudaine était bel et bien le résultat des frayeurs qu’avait suscité le succès du PNB pendant la guerre ! La même chose vaut pour la politique culturelle : c’est après la guerre que les persécutions ont cessé.

Voilà ce qui se passe en France : un Etat terroriste qui ne comprend lui-même que le langage de la terreur. La France une démocratie ? Mais c’est obscène ! Et vous savez que c’est vrai dans les sujets qui vous intéressent. Les attitudes condamnables de certains autonomistes bretons pendant la guerre est largement plus la honte de la France que la leur !

  1. 6.       Le seul et unique véritable débat au-delà des questions de démonologie : la question de fond du fédéralisme, du jacobinisme et de la démocratie en France

 

J’aimerais bien conclure en contribuant, dans des termes pour une fois respectueux de la civilisation de la démocratie interdite par les sectes terroristes qui sévissent en France, au débat véritable que les démonologues voulaient occulter par leurs imprécations.

 

L’intervention incantatoire de Christine Tasin aboutit à l’équation : régionalisme = nazisme ! Madame Tasin est professeur agrégée de lettres classiques, elle dit beaucoup de choses justes sur bien des sujets : Madame, si vous voulez défendre une opinion, faites-le avec des arguments rationnels !

Toutes les démocraties du monde sont organisées sur un mode fédéral, et toutes les dictatures sur un mode centralisé : CE SONT DES FAITS !

La Suisse, l’Autriche, les Pays-Bas, TOUS les pays scandinaves, l’Allemagne ainsi que tous les pays anglo-saxons : Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande sont organisés sur un mode fédéral. L’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne ont en outre des régions autonomes. Et ces Etats fédéraux sont bel et bien des démocraties, des vraies ! La Suisse est un exemple idéal : que Christine Tasin aille dire à Oskar Freysinger que d’après elle, les institutions suisses sont nazies !!!

Et les Etats centralisés : l’URSS était une fausse fédération puisque la structure fédérale apparente de l’Etat était en fin de compte entièrement vidée de sa substance par l’unité d’un PC soviétique – vous vous souvenez du « centralisme démocratique » ? Une contradictio in adjecto ! L’Allemagne nazie, comme je l’ai déjà dit, a eu – pour la seule fois dans l’histoire de l’Allemagne – une organisation calquée sur celle de la France et donc inspirée du jacobinisme, avec des Gäue inspirés des départements et des Gauleiter inspirés des préfets.  Et ces Etats centralisés sont tous bel et bien des dictatures, des vraies !

Les démocraties sont des Etats fédéraux et les Etats centralisés sont des dictatures.

Ou bien connaissez-vous des contre-exemples ? Ah oui pardon la France !!! Alors là désolé mais je crois que nous sommes carrément dans l’obscénité la plus abjecte. JAMAIS la France n’a été un Etat démocratique, la France a toujours été une théocratie pratiquant le despotisme (plus ou moins) éclairé. Toutes les institutions apparemment démocratiques en France sont de PURE FORME, et n’ont aucune substance réelle. Tout, en France, n’est qu’apparence, illusions mensongères jetées à la figure des imbéciles, un théâtre d’ombres, une démocratie de carnaval tout juste bonne à amuser un peuple de mongoliens ravalé à un état de quasi-déchéance, à l’état de bêtes humaines. Il n’y a en France i) aucune démocratie communale car les communes n’ont aucune autonomie politique et financière pour leur niveau de compétence par ailleurs mal défini CONTRAIREMENT A TOUTES LES VRAIES DEMOCRATIES, ii) aucune démocratie régionale car les régions par ailleurs doublées par les départements et les préfets n’ont aucune autonomie politique et financière pour leur niveau de compétence par ailleurs mal défini CONTRAIREMENT A TOUTES LES VRAIES DEMOCRATIES, iii) une non-séparation de fait des 3 pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, d) un fort déséquilibre des pouvoirs, tout le pouvoir étant à l’exécutif, iv) un pouvoir législatif bidon, le parlement étant une grotesque chambre d’enregistrement (problèmes : nomination des candidats, discipline de vote, centralisme des partis, partis d’Etat donc fascisants, etc. etc.), v) des élections non libres et démocratiques en l’absence d’un mode de scrutin démocratique (achetez 25 à 30 % de clientèles en attribuant à ces dernières des privilèges insensés obtenus par confiscation des droits élémentaires des autres, et vous aurez 100 % du pouvoir !)  vi) aucune démocratie judiciaire, les juges et procureurs n’étant pas élus, vii) une justice politique, idéologique et religieuse bafouant tous les jours que la Déesse donne tous les principes de l’Etat de droit et les droits de l’homme et du citoyen, viii) aucune démocratie syndicale, les syndicats étant des sectes d’Etat sans adhérents vivant du pillage de la sécu CONTRAIREMENT A TOUTES LES VRAIES DEMOCRATIES, ix) un Etat surdimensionné tenant tous les leviers politiques, économiques et sociaux, x) une « éducation nationale » monolithique vouée au bourrage de crâne politique, idéologique et religieux digne des pires dictatures totalitaires, xi) des médias voués à la désinformation, au bourrage de crâne, au lavage de cerveaux et à l’abrutissement des foules (panem et circenses). Bon, ça c’est pour le plus frappant, on peut écrire 100 pages sur les détails tellement on ne sait plus donner de la tête. ALORS PITIE, CES-SEZ DE NOUS PARLER DE REPUBLIQUE NOM DE LA DEESSE ! La démocratie est entièrement à inventer en France !

Rarissimes sont les Etats mono-ethniques dans le monde : l’Espagne a les Catalans et les basques, l’Italie les Siciliens, les Sardes, les Lombards et autres, l’Allemagne les Sorbes, les Frisons et les Danois, les pays scandinaves les Lapons, les Pays-Bas les Frisons, la Grande-Bretagne les Gallois, les Irlandais du nord et les Ecossais, la Tchéquie encore les Moraves, l’Ukraine les Uniates et la Galiciens, la Russie une foultitude d’ethnies etc. etc. IL N’Y A PAS DE NATION FRANÇAISE, IL N’Y A QU’UNE CITOYENNETE FRANÇAISE. Je suis citoyen français, mais de nationalité bretonne… Plusieurs nations peuvent vivre dans un même Etat si elles partagent la même civilisation. Exemple : TOUS les pays européens organisés sur un mode fédéral vivent en paix : Suisse, Allemagne, Pays-Bas. Où y voyez-vous une « dictature des minorités » !!! En revanche, des nations dont les modes de vie, les valeurs, la civilisation sont trop opposés ne peuvent en aucun cas vivre dans le même Etat : c’est même le cas de la Belgique par exemple (il y a une rupture civilisationnelle entre le nord et le sud de l’Europe). Mais c’est aussi le cas de tous les Etats africains et arabo-musulmans : c’est bien en effet la négation du fait ethnique par l’Islam (qui considère qu’il n’y a qu’un seul « peuple de Dieu ») qui explique l’incapacité paradoxale du monde arabo-musulman à créer des Etats stables, et ce depuis les origines ! En outre, derrière l’Islam se cache le mono-ethnisme arabe, d’où de très fortes tensions au niveau linguistique (peuples berbères, persans, turcophones…) et les schismes religieux, derrière lesquels se cachent les ruptures civilisationnelles. Si des peuples n’ont pas de civilisation commune, il faut les séparer pour avoir la paix, sinon on a la Belgique, l’Ukraine, les pays maghrébins, le Liban, tous les pays africains… et tous les pays européens concernés à l’avenir par la crise civilisationnelle provoquée par l’irruption de l’islam. La pensée magique du « vivre ensemble » et « aimez-vous les uns les autres » ne sert à rien ici, ces questions n’ont rien à voir avec des questions racistes de « races supérieures ou inférieures »… Les nations ne sont pas des races, une culture est acquise et non innée… Il n’y a pas de nations saintes ni de nations sataniques, il n’y a que des questions d’adversité.

En France, il y a triple confiscation de l’Etat : la France est une société inégalitaire de castes, une société inégalitaire au plan géographique dans laquelle tout le pouvoir est parisien, et maintenant ethnico-idéologico-religieuse : les membres de la caste politique françaises sont vautrés comme des porcs dans le pillage de l’Etat. Ce ne sont pas les « marchés financiers » qui ont fait la dette, mais le clientélisme anti-démocratique !

La France n’a pas d’incontournable « tradition jacobine » : l’histoire de France, qui commence 1000 ans avant 1789 ! Il y avait alors deux France : celle des « pays d’élection » qui était centralisée et donc pré-jacobine, et celle des « pays d’états » (Bretagne, Normandie, Guyenne et Gascogne, Languedoc…) qui étaient autonomes. Le jacobinisme s’est imposé sur le girondinisme en 1792 en créant une dictature centralisée qui aboutit à l’Etat pré-totalitaire napoléonien. Les pays démocratiques ont bien entendu connu l’évolution strictement inverse !!!

L’Etat français a une organisation centralisée rétrograde, archaïque, paralysante. Je parlerais de momification, de zombification, de sclérose, de cancérisation… Le centralisme est une hypothèque pour l’avenir du pays. La centralisation entraîne une suradministration du pays (empilage grotesque de niveaux politico-administratifs enchevêtrés, en conflit permanent, chers et inefficaces). Le pays est paralysé économiquement, aux plans administratif, social, sociétal, culturel, de la recherche et du développement, en termes d’infrastructures. Sa bureaucratie est onéreuse, tentaculaire et inhumaine, il n’y a aucune démocratie vécue par des citoyens dépossédés de toute initiative. Le niveau des impôts et des charges est proche de l’esclavage économique. Les décisions prise par l’Etat sont chères, lentes, souvent absurdes. Les Jacobins ont recréé toutes les tares de l’ancien régime, et en ont détruit les aspects positifs. C’est pour cela que les vraies démocraties (fédérales) sont plus efficaces que la France : elles hiérarchisent les niveaux de gestion et ramènent les niveaux les plus adéquats vers le terrain local ou régional, vers les citoyens. Pour rappel, la France est surendettée, désindustrialisée, son commerce extérieur est en faillite. Les questions de la mondialisation et d’une UE non démocratique sont réelles. MAIS ATTENTION : TOUT N’EST PAS LA FAUTE DES AUTRES !!! Bien des problèmes ont été créés à la maison. Le pays doit être aussi réformé de l’intérieur, sinon il crèvera, avec ou sans frontières ouvertes !!! Il n’y a pas de fatalité de la dictature, même en France.

Le jacobinisme de RR et de RL, en plein 21ème siècle, n’est pas seulement une erreur : c’est une faute et même un crime politique. Vous voulez lutter contre le totalitarisme religieux, soit. On est d’accord. Mais vous considérez en fait une grande partie – qui n’est nullement une minorité négligeable – des Français d’origine européenne (Basques, Alsaciens, Flamands, Bretons, Occitans, Catalans, Corses) comme des ennemis de l’Etat. Cette attitude est dangereuse.

Philippe Perchirin

image_pdfimage_print