Wauquiez à Mayotte : le retour de l’Algérie Française

Les propos que Laurent Wauquiez a tenus à Mayotte m’ont consterné. Il y disait entre autres, avec un air de conviction très appuyé, que Mayotte était un département français comme les autres et que la sécurité devait y être rétablie. Au premier degré, il n’a fait là que son travail d’opposant avec un discours convenu, mais en réalité, c’est une sinistre absurdité, fût-elle digne d’une anthologie de la langue de bois.

Mayotte n’est pas, fort heureusement, un département comme les autres. Cette île a été départementalisée en 2009, donc sous la présidence Sarkozy, par une démarche que les Français n’auraient sûrement pas approuvée s‘ils avaient été consultés, pour les besoins de la pêche aux voix des DOM-TOM, et accessoirement de la pêche aux voix musulmanes. En 1974, ce sont les Mahorais qui avaient déjà fait un choix intéressé, mais qui ne m’intéresse pas du tout, en choisissant de rester dans le giron de la France. Ce sont par contre les habitants des autres îles de l’archipel des Comores qui avaient fait un choix digne en votant pour leur indépendance. Peu m’importe qu’ils le regrettent aujourd’hui et affluent de toutes parts à Mayotte sur leurs embarcations de fortune. On peut y envoyer des milliers de gendarmes supplémentaires : le temps que Mayotte sera française, on n‘y changera rien. D’autant que je suppose qu’il n’y a pas un homme politique en France capable de donner l’ordre de tirer sur ces embarcations à bonne distance du rivage. On se croirait dans le « Camp des Saints », ce chef-d’œuvre visionnaire de Jean Raspail.

Mayotte est un gouffre pour les finances de la République et un énorme dépotoir à clandestins, hélas destinés à devenir un jour français, contre la volonté des Français authentiques, si on n‘y met pas bon ordre.  Et ces aberrations ne se justifient pas par le moindre intérêt économique ou stratégique.

Un Homme d’Etat français ne devrait être que pour l’indépendance de cette île. Et sans possibilité, pour ses résidents, de choisir la nationalité française, sauf pour ceux qui sont d’origine métropolitaine et ne sont là que temporairement. Tout autre discours rappelle les absurdités des tenants de l’Algérie Française, qui nous vaudrait maintenant 45 millions de concitoyens algériens. Un homme politique qui se veut héritier du Général de Gaulle devrait comprendre ça.

Eric Lhullier