Xavier Faure : témoignage d’un agriculteur français parti en Russie il y a dix ans

Riposte Laïque : Bonjour Xavier. J’ai trouvé cet article sur internet

Merci de vous présenter pour les lecteurs de RL. Votre parcours en France, vos origines, vos divers métiers… Comment s’est fait le déclic du départ vers la Russie ?

Xavier Faure : Bonjour ! En avant-propos, je voudrais remercier « Riposte Laïque » de me donner l’opportunité de partager mon expérience de relocalisation en Russie. Je voudrais dire aussi que je n’idéalise pas la Russie et que je parle des faits, qu’ils soient positifs ou négatifs. Il faut rester collé le plus possible au réel, si tant est que cela soit possible, pour ne pas être désillusionné. Je suis aussi ouvert à la discussion avec toute personne qui le souhaite, quelle que soit son origine ou ses opinions. Je considère qu’il y a toujours quelque chose à apprendre en discutant. Mais parfois certains s’excluent eux-mêmes du mouvement de la communication par leur sectarisme et leur hystérie, comme nos « amis » wokistes et végans et malheureusement ou heureusement, beaucoup d’autres encore.

Je m’appelle Xavier Faure, je suis né à Reims en Champagne, ma mère est normande et mon père est né à Paris. J’ai retrouvé les traces de mes ancêtres jusqu’en Dordogne, dans un petit village près de Nontron où mes lointains ancêtres étaient laboureurs, puis tailleurs et enfin coiffeurs.

Pour ma part, j’ai eu une scolarité moyenne, car du genre hypersensible et ne supportant pas l’injustice.

Ainsi la violence crasse du système républicain qui était en complète contradiction avec ma sensibilité, ma curiosité et mon intelligence, qui sont les ennemis jurés de la République, qui elle, ne souhaitant que de bons petits soldats consommateurs et donc pas adaptée à mon cas, a essayé de me briser.

Cela m’a amené à me placer très jeune en critique de cette société et à me radicaliser très rapidement. De plus, il paraît que dans ma famille, j’ai deux arrière-grands-oncles qui auraient participé à la commune de Paris, donc cela doit être dans le sang.

Du coup, je me suis intéressé aux alternatives du système actuel et je me suis intéressé, puis passionné pour l’histoire russe et la Russie. J’ai donc ensuite étudié le russe au collège, puis je me suis orienté vers un parcours technique en électrochimie ; ensuite, après avoir eu mon diplôme, j’ai fait divers petits boulots en intérim et j’ai travaillé dans les montgolfières comme conducteur/retrouveur, puis j’ai pu passer mon brevet de pilote en contrat d’apprentissage à Taissy chez Air Tonic avec mon instructeur Martial Chalté. J’y ai travaillé 5 ans. J’ai eu des velléités de créer une société d’impression sérigraphique pour créer une marque et proposer ce service à des designers et j’ai donc suivi une formation de CAP dans un centre GRETA. Mais mon projet était trop en avance sur mon époque et n’a pas pu se concrétiser, surtout avec les événements du 11 septembre 2001 qui ont mis fin aux possibilités de financements dans ce secteur.

Ayant pratiqué l’agriculture biologique depuis mon enfance grâce au très bon livre de Vincent Gerbe, « Votre potager biologique », j’ai pensé me réorienter dans cette voie et j’ai pu intégrer une formation de BTS ACSE en parcours biologique de 2 ans à Gaillac. Mais à ma sortie de formation, je n’ai pu trouver ni une structure à intégrer, ni une ferme à reprendre, le bio était alors en crise. Cette formation m’a apporté beaucoup et a été un élément de décision pour mon départ en Russie. J’y ai découvert les BRF (Bois rameaux fragmentés) qui ont été pour moi une révélation et j’ai effectué un stage chez Jacky Dupéty qui a été le premier à les utiliser en France. J’ai effectué mon stage rapport dans une ferme bio et non-labour de 80 ha depuis 30 ans, en vaches laitières, transformation + 6 ha de vignes. Donc une fois de plus très en avance sur l’époque où les pratiques de “travail cultural simplifié” (TCS) commençaient timidement à se mettre en place.

J’ai continué à travailler dans le milieu des montgolfières pour vivre, en parallèle de mes recherches de ferme, car j’avais maintenant le bon nombre d’heures pour piloter comme professionnel et pouvais espérer gagner enfin un meilleur salaire pour espérer rassembler le financement nécessaire à une installation agricole hors cadre familial agricole.

J’ai travaillé pour différentes sociétés, en Auvergne, sur les volcans, dans les Alpes à Praz-sur-Arly où je faisais aussi des fromages pendant les périodes creuses chez un agriculteur local, sur les châteaux de la Loire à Saumur, puis dans le Nord de la France à la frontière belge, tout en continuant ma recherche d’une ferme où m’installer.

Enfin, avec le changement climatique, il a été de plus en plus difficile de gagner ma vie, car la météo était de plus en plus instable et j’ai même dû aller travailler au noir au Maroc et en Afrique noire pour arriver à joindre les deux bouts, ce qui mettait un terme à mes espoirs d’installation.

C’est en revenant de ces missions que je me suis aperçu qu’il y avait comme une chape de plomb en atterrissant à Paris, que les mêmes personnes pleines de vie au décollage devenaient ternes, grises et tristes, une fois posées à Paris… Et là, en regardant une vidéo de Pierre Jovanovic qui décrivait la même chose alors qu’il rentrait de Grèce où il y avait effectué un reportage sur la situation économique catastrophique, j’ai compris que quelque chose n’allait pas en France.

J’en ai déduit que le problème ce n’était pas moi, touche-à-tout, ouvert d’esprit, curieux de tout, m’intéressant à des sujets divers et variés et parfois opposés, mais les gens qui étaient malades de cette société et que si je ne voulais pas devenir fou comme eux, il me fallait partir et me ressourcer.

J’ai alors pris une carte, choisi des points de destination possibles en fonction de mes affinités et pesé le pour et le contre de chaque endroit possible. À la fin, il n’est resté que la Russie ce qui, au final, correspondait à un rêve de jeunesse de partir vivre là-bas. En 2012, après trois ans d’essai, nous avons pu finaliser un échange culturel, grâce à une connaissance originaire de Perm, avec la ville de Koungur dans le cadre du Festival international de montgolfières qui y a lieu tous les ans. Après dix jours sur place, où j’ai trouvé une liberté et une puissance de vie incroyables, j’ai pris ma décision de revenir y passer l’hiver, pour voir si cela m’était supportable.

À la fin de l’hiver et de mon visa, je suis rentré en France pour travailler encore un peu et finaliser mon départ définitif.

Riposte Laïque : Notre site a publié notre l’entretien avec Nicolas,  l’ex-policier français qui a choisi d’aller vivre en Russie. 
Connaissiez-vous RL avant cette demande d’entretien ? Êtes-vous en contact avec Nicolas ? Avez-vous un passé militant de droitard patriote en France ? Comment avez-vous appris la langue russe ? Comment avez-vous choisi votre lieu actuel de vie ?

Xavier Faure : Oui, je connaissais Riposte Laïque car j’ai suivi pendant un moment les informations sur le site de Égalité et Réconciliation.

Oui, je connais Nicolas, car il m’avait contacté juste après la fermeture de sa boulangerie pour un projet de fromagerie que voulait financer un ami du président du Tatarstan qui venait de racheter une usine de pain et qui devait la relancer avec Nicolas et de son boulanger, Étienne. Comme j’étais libre de mon précédent poste où j’avais été empêché de travailler par les mêmes personnes qui m’avaient promis de me fournir le soutien nécessaire pour lancer une production de fromage au tout début des sanctions de 2014, je suis venu à Kazan pour rencontrer tout le monde et faire goûter mes fromages.

Je suis arrivé juste à la passation de l’usine et comme les ouvriers ne sont pas venus travailler pour faire le pain en équipe de nuit, j’ai aidé Étienne et nous avons fait tourner l’usine à 2 à la place de 8 ou 9 ouvriers.

Finalement, comme la nouvelle direction n’avait pas de fonds pour me payer ni financer un travail d’étude de faisabilité d’une fromagerie, je suis rentrée à Perm où j’ai travaillé dans une des écoles de français la plus réputée de Russie :          « l’École 22 » et j’ai aussi donné des cours de français en parallèle sur internet.

À Reims, nous habitions en centre-ville car, quand mes parents ont déménagé de la Normandie, les loyers étaient ridiculement bas. Étant le centre historique, c’était donc dans le quartier bourgeois. Le fait est qu’étant issu d’une famille d’artisans-coiffeurs du côté de mon père qui, auparavant, avait été prêtre ouvrier et ma mère issue d’une famille ouvrière normande et que n’étant pas Rémois pure souche, il y avait une forme d’ostracisation implicite.

J’ai fréquenté les familles de mes camarades de classe qui étaient souvent bourgeoises, je suis aussi allé au catéchisme, j’ai donc été baigné dans une certaine ambiance de droite.

Mais moi, j’étais bien trop radical et je voyais trop les travers, les contradictions et le manque de compréhension dialectique du monde de ce milieu.

En primaire, mon meilleur ami de l’époque, avec qui je passais la plupart de mon temps libre, avait son père officier de réserve et franchement Front National. À l’époque, ses parents avaient une petite surface commerciale à deux pas de chez moi avec plusieurs sortes de magasins dont un surplus militaire. Ils ont eu des déboires avec les jeunes racailles des banlieues rémoises, au moment où ils ont tout remplacé par une galerie avec des flippers et des bornes de jeux vidéo. En effet, ces derniers venaient racketter les jeunes du centre-ville dans la galerie et ils ont fait appel à une bande de skinheads, assez connue et redoutée dans les années 1985, que je connaissais un peu et qui traînaient en bas de chez moi au « Bar des supporters » pour faire du service d’ordre dans leur galerie.

J’avais alors 12 ans et je les ai côtoyés, mais je me suis vite aperçu de leur manque de cohérence. Ils étaient censés avoir des valeurs fortes à défendre et de l’honneur, mais avaient une trop forte consommation d’alcool, consommation et vente de drogues, pratiquaient les coups-fourrés et les trahisons au sein de leur groupe etc., ce qui a définitivement disqualifié la droite nationale à mes yeux car j’avais observé des comportements tout aussi incohérents chez les scouts et dans les autres milieux de droite que j’avais fréquentés auparavant… Et j’aspirais à quelque chose de plus vrai et pur, humainement.

Par la suite, comme j’ai participé à des groupes de street-punk, j’ai continué à être en contact rapproché avec les milieux alternatifs de droite, mais aussi extrême gauche et j’ai continué à observer les mêmes comportements, irrationnels et incohérents.

Comme je l’ai dit au début, j’ai appris le russe au collège par passion. En classe, il y avait des enfants d’officiers de l’armée française, réalistes et qui savaient qu’en cas de confrontation avec l’Armée rouge, l’Europe en avait pour 3 semaines et donc avaient pris les devants en plaçant leurs enfants au cas où… Car à cette époque, il y avait deux blocs que l’on nous présentait en permanence prêts à passer à une phase plus active.

J’ai aussi eu la chance de participer à un échange scolaire en 91 avec l’École spéciale N° 36 de Toula, qui était une ville fermée jusqu’à récemment et qui venait tout juste de s’ouvrir au monde extérieur. Nous étions les premiers étrangers à venir. Nous, nous parlions russe très moyennement, eux parlaient pratiquement sans accent… En géographie, mathématiques, physique, sport, échecs, arts plastiques, musique etc., ils nous battaient à plate couture !

J’ai choisi la région de Perm, car j’avais une amie en France qui venait de là et avec qui nous avons organisé l’échange culturel en 2012 à Koungur. Puis comme avec les RVP, votre autorisation de séjour temporaire, vous ne pouvez travailler que dans votre région d’enregistrement, je me suis fait un milieu sur place. Par la suite, je suis allé travailler dans d’autres régions, mais la mentalité est différente et cela ne m’a pas plu.

Je suis revenu dans la région de Perm où les gens sont plus simples et vrais et je me suis installé dans un petit hameau retiré qui m’avait plu auparavant, afin d’être le plus loin possible des centres urbains et des centres de pouvoir, appelés à s’effondrer, forcément, un jour ou l’autre. Paumé dans la campagne, c’est plus calme, plus résilient et plus en sécurité en cas d’effondrement, même si la sécurité en Russie, dans les villes, est bien au-dessus de tout ce que j’ai pu connaître avant en France…

Riposte Laïque : L’agriculture est primordiale pour l’autonomie alimentaire dans la pyramide de Maslow. Comment percevez-vous l’évolution de l’agriculture en Occident et en Russie depuis 1945 ? Quels sont les blocages et problèmes ? Quelles perspectives ?

Xavier Faure : Alors concernant l’agriculture, il y quelques nuances.

Il y a pour moi, en Russie, deux grands personnages : Vassili Dokoutchaïev, agronome de l’époque tsariste, père de la pédologie, et Terenty Maltseev.

Le travail de Vassili Dokoutchaïev a servi de base pour le grand « Plan de Staline pour la transformation de la nature » (Великий план преобразования природы). Afin de lutter contre la sécheresse débutée dans les années 1930 et stopper la désertification de la steppe ouverte, ce plan a été présenté en 1948 et a consisté à installer un maillage de bandes boisées complexes, orientées principalement nord/sud et est:ouest, avec creusement de retenues, bassins et canaux. Ce sont d’ailleurs ces installations qui sont actuellement détruites en Ukraine car elles servent de lignes de défense et de point d’appui avec un maillage de tranchées et sont donc le lieu de combats acharnés, de minage et de duels d’artillerie intenses.

Ces bandes boisées sont visibles depuis l’espace et donc nous pouvons considérer que c’est le premier essai d’agro-écologie et d’agro-foresterie et que cela date de 1948. Ce programme a été sabordé avec l’arrivée de Khrouchtchev et l’administration qui en était responsable, liquidée en 2006.

Térenty Maltseev, originaire du sud de l’Oural, a mis en place le travail simplifié du sol et est en quelque sorte précurseur du non-labour dans les années 1930 puis dans les années 50. Sa méthode aurait permis, à l’époque, à la Russie de nourrir la planète, car les augmentations de rendements et de qualité étaient phénoménales tout en protégeant les sols agricoles.

Après la guerre, dans les années 50, il y a eu des expérimentations très prometteuses et un début de vulgarisation.

Malheureusement, son travail a été décrié par les agronomes du parti qui ont suivi la voie khrouchtchévienne. Malgré les reconnaissances officielles, son travail n’est pas mis en œuvre, même parmi ceux qui le connaissent.

Àcause des interférences du parti et de guerres intestines et malgré de grands personnages, l’agriculture russe, héritière l’agriculture soviétique, n’est pas au niveau de l’agriculture européenne, très en avance avec la mise en place et les nombreuses expérimentations, en agro-écologie et agro-foresterie.

Heureusement, la population russe a encore, pour beaucoup d’entre eux, des datchas qui fournissent une très grande part de la nourriture, notamment en hiver. Tout cela avec les babouchkas qui, en général, n’utilisent qu’un seul outil pour le jardin : la pelle, ce qui rend ce travail très dur pour le dos et en plus d’être anti-agronomique, rebute les jeunes générations qui ne sont pas au courant des nouvelles méthodes de non-travail du sol et se détournent de plus en plus des jardins hérités de leurs familles.

Beaucoup d’investissements sont faits par des magnats industriels et du bâtiment, qui ne sont pas compétents dans ces domaines mais qui interviennent directement dans les choix stratégiques et qui reprennent des schémas dépassés de la fin de l’Union soviétique, de la conception des bâtiments, la conduite des troupeaux et des cultures, la pasteurisation obligatoire, etc.

– Les augmentations de production sont principalement obtenues grâce à de très grandes structures agro-industrielles de 5 000 à 20 000 ha subventionnées, et peu ou pas rentables et à la remise en culture des terres abandonnées après la chute de l’Union soviétique, ainsi qu’à un début d’utilisation des engrais chimiques et des pesticides. Les rendements oscillent entre 12 quintaux ha et 40 quintaux/ha en fonction des régions et des climats.

– L’administration dans le domaine agricole est aussi un frein, car il y a des structures de contrôles d’État, lourdes, héritées de la fin de l’époque soviétique et qui ne sont plus en adéquation avec l’économie de marché et qui rebute ou décourage bon nombre de fermiers.

– Un autre problème est l’absence du personnel et des spécialistes qualifiés et aussi non-qualifiés en agriculture. Les salaires ne sont pas motivants et les gens dans les villages disparaissent, souvent, de la ferme au moment de la remise du salaire à cause de l’alcool !!!! Ils sont souvent remplacés par des travailleurs tadjiks qui, normalement, ne consomment pas d’alcool. Les jeunes générations ne sont ni motivées ni bien formées pour travailler dans le domaine agricole. Ce à quoi le pouvoir tente de remédier par différents programmes. Il y a bien sûr et heureusement des exceptions que l’on peut trouver sur YouTube.

Il est en conséquence difficile de trouver du foin et du lait de qualité pour faire de bons fromages…

Heureusement, il y a des programmes d’aide pour les fermiers, petits et gros pour les structures familiales, avec des filtres de sélection plus contraignants, notamment sur le niveau de formation nécessaire et beaucoup de gens tentent le coup pour monter des petites structures.

Enfin, il faut un apport pour démarrer, qui n’est pas facile à rassembler surtout pour un étranger arrivé avec 400 euros en poche à l’époque.

Les perspectives sont que des fonds importants sont alloués pour stimuler la filière et si des fermiers étrangers venaient s’installer avec des fonds et des compétences pour créer des petites fermes familiales, cela créerait une dynamique positive !

Riposte Laïque : Pouvez-vous nous détailler vos activités professionnelles actuelles, vos projets avec leurs besoins de financement et de partenariats ? Pouvez-vous présenter aux lecteurs les concepts de SDCV, de BRF, de bioélectronique Vincent, agro-foresterie, de Redox Ph selon Olivier Husson, votre partenariat avec Ver de Terre Production ?

Actuellement, j’exerce une activité de conseiller agricole en agriculture biologique, semi-directe sous couverts végétaux, fromagerie et agro-écologie. Les clients sont peu nombreux et ont du mal à payer. J’ai un petit élevage de poules pondeuses et mon jardin. Je fais de l’accueil touristique, collecte des plantes médicinales, parfois il y a des périodes où je donne des cours de français. (C’est quelque chose que pratiquement tous les Français venant en région font).

J’ai fait des fromages près de Perm, puis je suis parti faire des fromages près de Moscou.

Maintenant que j’ai acheté une petite maison à Molebka, je dois tout reconstruire de zéro, afin de pouvoir avoir mes animaux et faire mon fromage de façon indépendante et cela nécessite des moyens financiers que je rassemble petit à petit.

Je vis dans mon petit hameau comme les Russes de base et pour l’instant, je n’ai que de petit moyens, mais les choses commencent à bouger et à prendre de l’ampleur et après toutes ces tempêtes, les perspectives sont prometteuses !

En parallèle, je continue à travailler sur le concept de mon projet d’une ferme autonome, centre de formation et éco-tourisme et d’un village d’accueil pour les Français qui veulent tester l’aventure russe.

Je travaille sur plusieurs scénarios de démarrage.

1) 1 petite maison de 20 m2 pour l’accueil des touristes (invest. 6 000 euros, CA à partir de 2400 euros/an)

2) 2 petites maisons de 20 m2 pour l’accueil des touristes (invest. 12 000 euros, CA à partir de 4 800 euros/an)

3) 1 petite ferme/fromagerie chevrière avec 20 chèvres sur 5 ha (invest. 8 000 euros, 2 personnes, CA 25 000)

4) 1 ferme/fromagerie moyenne chèvre/vache à 2 familles avec 40 chèvres et 10 vaches sur 45 ha (invest. 25 000  euros 4 personnes, CA 153 060 euros)

5) 1 ferme coopérative à plusieurs (5 personnes minimum) en polyculture/poly-élevage et transformation sur 300/500 ha  (invest. 55 000 euros, CA 1 000 000 euro, troisième année).

SDCV est l’acronyme de semis direct sous couvert végétal.

Cette technique consiste à toujours avoir une culture dans le champ qui va soit être récoltée, soit servir de couvert végétal, afin de structurer le sol et le nourrir (la faune du sol en particulier vers de terre etc.) en carbone pour augmenter l’humus stable, de le protéger contre l’érosion et la sécheresse, de retenir l’eau et la neige, fixer de l’azote dans le sol, participer à la biodiversité, avoir un effet de protection et de nettoyage des parasites pour la culture en place ou suivante.

– L’objectif est d’atteindre au moins 20 tonnes de matière sèche par hectare et par an, laissée en place dans le champ pour nourrir le sol. À savoir que le volume de matière sèche en surface est égal au volume de matière sèche des racines laissées en terre ;

– Ce couvert sert ainsi de protecteur pour la culture suivante et peut aussi pousser à l’ombre de la culture en place. Cette culture peut être une culture intermédiaire à croissance rapide entre deux céréales ou une culture d’hiver qui va servir de protection contre l’érosion et sera détruite au printemps pour permettre d’implanter la culture de printemps. Cela peut être enfin un mélange gélif dans lequel va se développer une culture d’hiver.

– Ces couverts sont en général composés d’au moins 4 à 5 espèces différentes minimum et peuvent aller jusqu’à 12 et d’au moins 40 % de légumineuses ;

– Le choix du mélange est différent en fonction des finalités et de la rotation des cultures, c’est un des moments les plus difficiles de la technique avec la destruction et la date de semis ;

– Les couverts en bio doivent être détruits de façon mécanique ou par le gel. Ils sont soit roulés avec un rouleau à couteaux, soit scalpés ou disqués, soit un mélange de plusieurs instruments. Les outils sont en perpétuelle évolution et des innovations ont lieu à chaque saison ;

– Il est important que le couvert ait atteint un stade proche de la floraison afin d’avoir la plus grande concentration de lignine fibreuse, donc de carbone et de futur humus. Trop tôt, il n’y aura que de l’azote remis au sol et pas de création d’humus ;

– Le semis se fait avec des semoirs spéciaux qui ont, en général, des disques avant qui vont ouvrir un sillon dans le mulch créé par la destruction du couvert. Vient ensuite l’élément semeur et soit un double disque, soit une dent qui vont déposer les graines et parfois un engrais de fond à la profondeur et la distance requise en fonction du terrain et de la saison. Enfin, vient un système de fermeture du sillon avec souvent un disque qui vient “rappuyer” la terre à l’endroit où a été déposé la graine ;

– Sont en développements des semis à la volée ou à partir de drones environ un mois avant la récolte de la culture en place, ou enfin des éléments de semis installés sur la moissonneuse. Ainsi, la récolte et le semis de la culture se font en une seule fois. Le sol n’est quasiment pas tassé, car un seul ou deux engins vont passer dans le champ dans l’année ;

– Au moment du semis, le sol est protégé par le mulch  (paillis ndlr) du couvert végétal, mais il faut cependant veiller à remuer le moins possible de terre afin de ne pas provoquer la germination des herbes indésirables, car en bio, il n’y a pas de solution de rattrapage pour désherber ;

– Le point essentiel pour semer, c’est d’attendre le moment où le sol est suffisamment réchauffé pour que la graine se développe rapidement et étouffe les éventuelles adventices. C’est pourquoi, en semi-direct, le tracteur entre dans le champ, très souvent longtemps après que les voisins ont terminé les travaux agricoles, ce qui est une pression psychologique importante ;

– Cette technique étendue, rien qu’aux terres cultivées en France, pourrait stocker tout le CO2 soi-disant responsable du changement climatique, émis par an.

En conclusion, le SDCV demande de la patience, de la perspicacité, de l’intuition et de la technique. Mais les résultats sont au rendez-vous et l’amélioration des sols et la résilience face aux aléas climatiques compensent les efforts et les risques des débuts.

Les BRF, ce sont des rameaux de bois vert de l’année, coupés et broyés, épandus au sol en automne.

– Ils vont recréer, en accéléré, le processus de formation de sol, nous parlons d’aggradation en opposition à la dégradation ;

– Ils vont stocker 35 l d’eau au m², amener le pH autour de 7, créer de l’humus et de la fertilité et rendre les sols plus résistants au tassement, permettre d’augmenter les rendements, et de réduire de 80 % les adventices. Ils contiennent tous les micronutriments et minéraux nécessaires à la vie du sol. Ils permettent de raviver les sols en un temps record. (6 mois).

Ils nécessitent un broyeur de végétaux, des haies ou de la forêt de feuillus à entretenir et de la main-d’œuvre.

C’est une technique complémentaire du semis direct et de l’agro-foresterie.

L’agro-foresterie consiste à intégrer les arbres en agriculture de façon à créer des interactions positives. Les arbres sont utilisés pour mettre en place des haies coupe-vent et aussi à l’intérieur des parcelles de culture.

La bioélectronique de Louis Claude Vincent et le potentiel Redox

– Le potentiel redox est la mesure du déplacement des électrons dans les solutions qui composent le sol, les plantes, les fruits, les animaux, les humains et tous les liquides en général, corporels ou non ;

– Associée aux mesures de pH, c’est-à-dire des protons et de la conductivité, cela donne une mesure la vitalité, la bioélectronique et permet de faire des diagnostics très précis et rapides, avec une représentation sur un graphique avec projection des pathologies à venir. Ces diagnostics quasi en temps réel permettent de redresser les milieux internes déséquilibrés de façon très efficace et rapide et peu coûteuse ;

– Cette méthode inventée il y a plus de 70 ans en France par Louis-Claude Vincent et Jeanne Rousseau est utilisée par la Nasa mais est considérée en France comme une fausse science ;

– Grâce au travail d’Olivier Husson avec les plante que des travaux scientifiques publiés dans des journaux à comité de lecture viennent confirmer les travaux des inventeurs de la bioélectronique ;

– Je suis le seul représentant de cette méthode en Russie et j’ai traduit en russe des présentations d’Olivier Husson avec sa permission que j’ai utilisées dans des séminaires et conférences sur le semis direct, en collaboration avec le professeur Zelenski et Tatiana Medvedeva, organisés grâce à leur société Agrarum, basée à Rostov sur le don.

Vers de Terre Production

Nous sommes en contact et nous envisageons une collaboration plus rapprochée que la diffusion du travail d’Olivier Husson. Je ne désespère pas de les convaincre de venir s’installer par chez moi !

Riposte Laïque : Que souhaitez-vous ajouter comme informations pour nos lecteurs ? Avez-vous un blog ? Un compte Telegram ? Quels sites ou blogs nous conseillez-vous ?

Xavier Faure : Quelques pistes…

Électroculture

Je travaille aussi en relation avec Yannick Van Doorne sur les méthodes de culture basées sur l’électroculture et la magnétoculture, des techniques prometteuses, vielles de plus de 150 ans que connaissaient et utilisaient ceux qui ont mis en place les menhirs et les dolmens. Ces techniques existent de façon inconsciente dans la mémoire de nombreux Russes et c’est un champ de possibilités que j’aimerais pouvoir développer ici prochainement.

J’ai une chaîne YouTube et un canal Telegram, « La vraie vie en Russie » et un VK : https://vk.com/id723440012 et un blog, qui retrace mes débuts en Russie, « Makharov en russie » http://makarov-en-russie.overblog.com/

Après avoir pris mon temps, car beaucoup d’occupations, j’ai décidé de relancer mes médias sociaux, car il y a maintenant un réel intérêt et une demande. Vous pouvez venir participer aussi et poser vos questions ; je vous propose de vous accompagner dans la mesure du possible dans vos réflexions et pourquoi pas dans vos démarches. J’ai déjà permis à 2 personnes de venir s’installer sur Perm. Vous pouvez aussi soutenir ma démarche afin d’améliorer la qualité des captations ou aider à démarrer un des projets ci-dessus, les liens seront en description des vidéos.

Sur internet, il y a beaucoup de sites différents et je laisse, vous lecteurs, butiner par vous-mêmes. Je serai ravi de répondre à vos demandes au sein de notre groupe Telegram !

Riposte Laïque : Merci et bonne continuation en Russie…

Propos recueillis par Claude Lefranc

image_pdfimage_print
17

4 Commentaires

  1. La chaine villagerussie sur youtube est bien plus interressante plutot que ce monsieur qui lui pique juste ses idees…

  2. pourquoi faut il quand on parle de la russie mettre en préambule ” Je voudrais dire aussi que je n’idéalise pas la Russie ” jamais les gens ne le font quand ils parlent des usa ou des boches

Les commentaires sont fermés.