Zemmour a raison sur l’importance d’un prénom français

capturezemmourÉric Zemmour déclarait au micro de Ruth Elkrief : “donner un prénom musulman à ses enfants, c’est ne pas se détacher de ses origines, c’est vouloir continuer sa tradition en France et c’est vouloir transformer la France“. De telles affirmations ne sont guère nouvelles dans la bouche du polémiste qui a par la suite réitéré son hostilité aux “prénoms musulmans”, déclarant que le prénom donné à son enfant doit être “en adéquation avec l’Histoire de France“.

Notre prénom est effectivement le reflet de notre identité. Donner à son enfant un prénom du pays qui vous a accueilli est le signe que vous souhaitez vous assimiler à ce pays. Cet aspect ethnique du prénom est répandu depuis l’Antiquité. L’historien romain Tite-Live (Ier siècle av. J. C.) raconte dans son livre II de l’Histoire romaine, qu’en -504, les Sabins (un peuple d’Italie centrale) étaient en conflit avec Rome. Deux partis s’étaient formés: celui de la guerre et celui de la paix. Le chef des pacifistes était un riche notable nommé Attus Clausus. Mis en minorité et accusé de trahison, il dut quitter la Sabine pour se réfugier à Rome où il fut accueilli à bras ouverts et obtint bientôt la pleine citoyenneté. Soucieux de se romaniser jusqu’au bout, notre ami Attus Clausus changea son nom en Appius Claudius, un nom qui sonnait plus romain. Il fut le fondateur de la gens Claudia et l’ancêtre lointain de nombreux empereurs.

Toujours à Rome, quand un affranchi ou un provincial obtenait la citoyenneté, il devait prendre le triple-nom romain (prénom, nom, surnom).

De tels exemples sont légions à travers l’Histoire.

Les immigrés italiens, polonais et arméniens des XIXème et XXème siècles avaient pour habitude de donner à leurs enfants un prénom figurant dans le calendrier, marquant ainsi leur volonté d’assimilation à la France. Rappelons également que les prénoms régionalement connotés (bretons, basques) étaient interdits jusqu’au début du XXème siècle, la république jacobine y voyant là une volonté de non-enracinement et de sédition. Bien sûr, les prénoms anglo-saxons étaient également bannis. Une attitude certes excessive, mais qu’on en viendrait presqu’à regretter face au chaos ambiant…

Aujourd’hui, les prénoms africains, arabes, turcs et iraniens se multiplient, au grand dam des assimilationnistes comme Zemmour qui y voient un désir de non-francité.

On peut gloser à l’infini sur l’acceptabilité ou non d’un prénom musulman pour un enfant né avec la nationalité française. Alors, “volonté de transformer la France” comme le dit Zemmour, ou simple évocation de ses racines et de son histoire familiale comme l’affirme Rachida Dati qui a appelé sa fille Zohra, en hommage à sa mère défunte?

Si je nourris quelques réserves envers les assimilationnistes, c’est qu’ils se focalisent sur le seul danger de l’islamisation et négligent (volontairement?) la menace que l’américanisation fait peser sur notre identité.

Libre à chacun d’aimer ou non les prénoms comme Farid, Khadija, Yasmina et autres de même origine. On ne peut nier cependant qu’il s’agit là d’une volonté d’enracinement. Donner à son enfant un prénom porté par ses aïeux ou en relation avec sa culture d’origine est un acte d’enracinement et de piété, qu’on aime cela ou non.

Mais qu’en est-il du Français de souche qui appelle ses enfants Loana, Brenda, Dylan, Lewis, Tony, Jimmy, Kim, Jeffrey, Rihanna, Dallas, Sharon, Kevin ou Madison? Quel enracinement, quel ancrage? Ne s’agit-il pas là au contraire d’une volonté de déracinement, d’abâtardissement et de soumission culturelle au tout-puissant angliche?

On ne s’assimile pas au vide, M. Zemmour. Comment exiger d’un musulman de donner à ses enfants des prénoms français, quand les Français eux-mêmes rivalisent d’imagination à qui donnera le prénom le moins français et le plus ridicule à ses enfants? Je suis, comme vous cher M. Zemmour, dubitatif quant à l’intégration de personnes qui ne daignent même pas donner à leurs enfants un prénom en adéquation avec l’histoire et la culture de notre pays. Mais j’ai vu bien trop de Tommy, de Vanessa, et de Bryan pour demander à nos compatriotes musulmans de faire ce à quoi nous-mêmes rechignons : être français.

Peut-on alors être Français en s’appelant Mohammed, Karim ou Aïcha? Les assimilationnistes jurent leurs grands dieux que non; d’autres s’indignent de cette “police des prénoms”. Pour ma part, je suspends mon jugement. Ma famille (d’origine géorgienne) a francisé mon prénom “Nikoloz” en Nicolas, lors de leur arrivée en France. Je me suis toujours refusé à changer mon nom de famille, par piété filiale; mais la francisation de mon prénom me parait avoir été nécessaire afin de sceller mon appartenance à la communauté française. Mais le seul prénom ne fait pas de nous des patriotes. Sarkozy porte le même prénom que moi, ce qui ne l’a pas empêché de trahir la France à maintes reprises.

Nicolas Kirkitadze

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33 Commentaires

  1. Je pense que c’est quand meme un peu difficile du fait que la mode d’appeler les enfants avec des noms etrangers ou concoctes sont devenus une facon courante. Les traditions ont un effet a double tranchant…. Klk’ unes sont bonnes alors que beaucoup d’autres le sont nettement beaucoup moins …. Cousse cousse au lieu de cous cous ? Rame a dents au lieu de Ramadan ?… Ca pourrait en frustrer a tuer pour beaucoup .

  2. d’autant plus que, leurs papiers et nationalité européens étant (de leur aveu même) purement opportunistes, (et doublés par d’autres ressentis comme vrais et bons), ils pourraient inscrire leurs enfants sous le nom de Eric et continuer à l’appeler mouloud entre eux … en plus ça leur simplifierait la vie en cas de recherche d’emploi et de logement … ils ne me semblent pas maitriser la Taqya assez bien 😉

  3. Mes parents, arméniens victimes du génocide perpétré par les Turcs, sont arrivés en France en tant que réfugiés dans les années 1930. Arrivés à Marseille en bateau, après être passés au large du Château d’If, ils ont décidé que leur prochain enfant, de sexe masculin, se prénommerait Edmond (comme Edmond Dantès). C’est ce qu’ils ont fait, en donnant un 2ème prénom arménien, uniquement pour les intimes. C’est ce qui s’appelle vouloir s’intégrer. Ma sœur et moi portons un prénom typiquement français, ce qui nous a permis de nous sentir Françaises dès l’école maternelle. Je peux donc affirmer être plus française que toutes les Rachida, les Zohra, les Yasmina, etc …

  4. Dans le style prénom français, Eric, on fait mieux, c’est un prénom scandinave.
    Que dire des William, James, Francis ou Edgar qui sont portés depuis longtemps en France alors que ce sont des prénoms anglais ou écossais ?
    Quant aux Brendan, Kevin, Dylan, Brenda ou Davy, ce sont des prénoms celtiques et non anglo-saxons, dont certains sont honorés en Bretagne (qui jusqu’ici fait partie de la France) ces prénoms ont malheureusement été souillés par les séries américaines. Doit-on considérer que Patrick est un prénom français ou irlandais d’origine latine ? Les prénoms bretons (en Bretagne ont plus de légitimité historique que les Eric ou les Edouard qui sont des prénoms germaniques importés.

    • Tout à fait d’accord avec vous, deux de mes enfants ont des prénoms celtiques et ça me fait bondir quand quelqu’un me dit que c’est américain, mais c’est une réflexion que j’entends juste quand je sors de Bretagne. D’ailleurs dans le coin il y a beaucoup de Kylian, Ewen,Evan,Dorian…. c’est dommage que des séries américaines portent préjudice à tous ces prénoms. Personnellement, je ne vois aucun problème à porter un prénom européen, mais je ne donnerais surtout pas un nom arabe ou africain

    • la vous chipotez c’est mieux que leurs prénoms merdiques de cette secte !!

  5. Que penser du prénom ” TEREBENTHINE ” donné par un cerveau évaporé de cécile Duflot à sa fille !!!

  6. C’est n’importe quoi, depuis 1993 la loi autorise les familles à donner le prénom de leur choix à leur enfants du moment que ça ne lui nuit pas. Vous croyez que c’est mieux de se retrouver (c’est du vécu) avec un prénom bien français à 5 dans la même classe où vous êtes ceux qu’on appelle par leur nom de famille pour les différencier et pour lesquels une fois adultes on sait à 2 ans près quelle année vous êtes né ? quand dans votre propre famille vous êtes nommée par “la fille de X” parce qu’il y en a déjà une tripotée avec le même prénom ?

  7. Partie 3.

    _ Rio Bernard, « L’affaire des prénoms bretons : le long combat de la famille Le Goarnig », Armen n° 144, pp. 28-35, 2005.
    _ Le Goarnig Kozh, Bretagne libre. Saga de 3 génocides intermédiaires, Éditions des États de Bretagne, 2006 ; voir « Troisième partie : L’Aventure Goarnig » pp. 189-268.
    [3] Le Goarnig Kozh, Bretagne libre. Saga de 3 génocides intermédiaires, Éditions des États de Bretagne, 2006, p. 190.
    [4] En 1975.

  8. Partie 2.
    C’est pourquoi ce dernier ne leur versera jamais la totalité des arriérés des prestations sociales. Finalement, tous les enfants Le Goarnig [2] seront reconnus par les instances européennes [3] qui leur octroieront « la citoyenneté européenne de NATIONALITÉ BRETONNE » ! [4]

    Notes :
    [1] Ce qui fait qu’en (Basse-) Bretagne de nombreuses personnes se retrouvent jusqu’à nos jours, à porter un prénom dans leur famille qui n’est pas celui de l’état civil.
    [2] Voir « l’affaire Le Goarnig » :
    _ http://traezhhatevenn.blogspot.fr/2013/05/la-bataille-des-prenoms-bretons-perd.html (résumé).

  9. Partie 1.
    « (…) Rappelons également que les prénoms régionalement connotés (bretons, basques) étaient interdits jusqu’au début du XXème siècle (…) »
    Faux !
    Il faudra attendre 1966 (!!!) pour que l’instruction générale relative à l’état civil soit modifiée, élargissant la liste des prénoms « valides » mais sans effet rétroactif [1]. Dans l’affaire de la famille Le Goarnig, les 12 enfants portant des prénoms bretons n’auront donc pas d’existence légale au regard de l’État français.

  10. A Rome, il faut faire comme les Romains. Si on habite en France, il faut avoir un prénom Français, quitte, à la limite, à avoir un second prénom pour des motifs religieux ou familiaux.

  11. Chers RL et Cher Monsieur Éric Zemmour,

    Bonjour,
    Vous oubliez de citer, ou peut-être ne connaissez vous pas ces exemples concrets et précis, de la vie courante.

    Chez les musulmans, il est obligatoire de porter des prénoms arabes et musulmans dans les cas suivants :
    1) conversion à l’islam
    2) mariage avec musulman : l’époux,(se), porte un prénom arabe muez obligatoire.
    C est interdit de l’appeler par son prénom etranger, tabou. Impensable.

    Très fréquents dans mariage Maghrébins et Françaises, européennes,…

    Petite exception chez nos amis Africains qui continuent à porter prénoms typiquement africains et ne suivent pas à la lettre cette obligation.

  12. Eric Zemmour a raison sur toute la ligne concernant “le Suicide francais ” . comment peut-on réconcilier la Oumma islamique , concept d’une patrie théocratique et d’une nation idéologique née au 7 eme siècle , avec un projet politique impérial arabe et des valeurs et des aspirations existentielles et sociétales sémitiques abrahamiques mahométanes , avec le concept d’état -nation et celui de la citoyenneté et de la république française laïque et démocratique , issue d’une longue histoire de formation de la nation française depuis les rois chrétiens capétiens jusqu’au contrat social de Rousseau et de l’esprit des lois de Montaigne .. C’est de la folie de croire que l’islamisme est soluble

    • ….pardon !!!! je corrige : “l’Esprit des Lois ” de Montesquieu .. mais les Pensées de Montaigne font partie aussi du patrimoine de la Formation de la Nation Française …et certainement pas les harangues de Houria Bouteldja (dans son job à l’institut du monde arabe chez ” l’Abbé Jack ” , les bricoles du Charlatan Tarik Ramadan , les prêches des prêtres salafistes et frères musulmans d’Ivry et de Bordeaux , et les bréviaires de la haine antifrancaise et de la terreur de BHL

  13. Si nous ne nous débarrassons pas des islamistes ce sont les vrais français qui seront très bientôt obligés de porter un prénom et certainement aussi, un nom musulman !

  14. http://www.elle.fr/People/La-vie-des-people/News/Enfants-de-stars-les-prenoms-les-plus-originaux/Harper-Seven Bête : choisir un prénom de feuilleton sans penser aux quolibets à l’école, à l’ employeur ou collègues… Maddox Dupont ou Suri Lechat ? Donnerions-nous les noms de célébrités si on connaissait leur vie? Adolph ? Non merci … Omar ? Louis ou Charles ne sont pas ridicules mais Napoléon… J’ai même connu une petite fille noire que ses parents adoptifs ont baptisée Bianca… Quel message veut-on donner pour accompagner toute une vie ? Parrains et marraines donnaient leur nom. Faut connaitre la signification et pouvoir choisir soi-même. Zemmour a raison : C’était mieux avant…

    • L’idéal serait de pouvoir choisir son prénom à l’âge de dix ans environ ou au moment de l’établissement d’une pièce d’identité ( parmi le prénoms proposés par les parents ).

  15. Ce n’est pas pour rien si les chrétiens d’Orient , et donc plutôt du monde arabo-musulman ont souvent un prénom français à côté d’un patronyme arabe.
    Habib, à la rigueur, c’est un saint du calendrier catholique mail est rarement choisi et pour cause!

  16. D’après ma modeste vision des choses, l’américanisation des prénoms est dû au fait que depuis 40 ans on donne honte aux Français d’être Français. On valorise le prénom étranger comme s’il s’agissait d’une fierté, alors que comparativement se revendiquer d’une origine qui n’a rien fait depuis plus d’un millénaire ou qui n’existe que par des conflits armés n’a, à mes yeux, aucune valeur. Mais l’inversement des valeurs est un des tour des mondialistes afin de favoriser la création d’une population sans racine, sans repère, sans histoire, sans tradition d’où cette manie de donner un prénom à sa progéniture qui n’a aucun lien avec le passé de sa “zone” de naissance.

    • Hélas, le Français moyen – les “veaux à De Gaulle” – est davantage sensible, fasciné par l’ exotisme que par son Histoire et ses racines pourtant solides mais bouffées par les vers exotiques . Il a bien trop perdu sa fierté qui pourrait pourtant le sauver de l’ anéantissement. Ah que les terminaisons en a, en o, en i sonnent mieux à ses oreilles que les e, les ée, les d, les and, les r et autres consonnes ! Lucia au lieu de Lucie, Lucas au lieu de Luc, Carla au lieu de Charlotte, Luisa au lieu de Louise, Naomie au lieu de (?) … Affublés par leurs géniteurs de telles dénominations off shore Ils ont l’ impression de voyager dans un Monde plus beau, plus idyllique, plus “in” que le leur.

  17. j’apprends grâce à votre article que Vanessa n’est pas un prénom français. Le prénom s’est banalisé (merci Vanessa Paradis) et je dirais même francisé. L’orthographe et la consonance en font un prénom qui pourrait être sorti tout droit de l’Antiquité romaine et ses Lucia, Octavia, Tulla, Titia, Tiberia… Cela reste un prénom occidental. Peut-on reprocher au Français moyen, voire “beauf”, de vouloir donner à son enfant un prénom évoquant ceux qu’on tient pour les sauveurs de la France lors de la seconde guerre mondiale ? Cela reste une forme de patriotisme, vu sous cet angle… Donc d’accord avec Zemmour. Le prénom évoquant les origines ne devrait être qu’un second prénom.

    • Croyez vous que les italiens affublent leurs enfants avec des prénoms français? Moi, je ne l’ ai jamais vu. À Rome on vit comme à Rome et pas comme à Paris ou à Berlin, pour ce qui est du choix des patronymes et prénoms, du moins. Amusez vous à compter les Lucia en France et les Lucie en Italie; vous aurez fort à faire en France et presque rien en Italie où le peuple est fier de lui et de ses origines. Pas un Pierre ( sauf chez les immigrés) en Angleterre où Peter s’ impose contre vents et marées venus d’ Europe. Et vive le Brexit ! Et bientôt les souchiens se prénommeront Mohamed pour satisfaire au souhait de Bertrandouille Delanoë.

  18. Autrefois les parents donnaient le prénom du saint du jour de naissance de l’enfant. Ce n’était pas que religieux mais permettait à l’enfant d’être à la fois de la terre et du cosmos, bénéficiant ainsi des énergies positives du ciel et du lieu de naissance. On peut y croire ou pas mais c’était une manière de garder ses racines et de respecter la Tradition des Anciens.

    • Exact !!! J’ai ainsi connu un Antillais dont le prénom était FêteNat … il était né un 14 juillet et ce n’est pas une blague !!!

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