Zemmour viré : le hollandisme est un mussolinisme qui se réalise dans d’autres circonstances

On n’en est pas encore au moment ou, -comme celui qui voyait muscadins et « incoyables », bastonner en toute impunité les sans-culotte fidèles à la république de l’An II, parce qu’ils restaient fidèles à l’esprit et aux idéaux républicains « sectionnaires »-, mais c’est déjà celui des craquements sinistres, augurant que l’on s’approche d’un gouffre politique foncièrement totalitaire.

Ce lundi matin (28 mai 2012), sur France2, à petite dose certe, mais à dose perceptible cependant, on aura eu droit à notre leçon du penser bien. Un tout jeune journaliste, devenu chef d’émission, avait invité une artiste.

Question du journaliste  : « (…) vous dénoncez le « racisme » ? Bien sur, répondra inévitablement l’artiste. Comment aurait-elle pu ne pas faire cette réponse obligatoire ?

«Antiraciste »

Antiraciste, le mot est devenu, en 2012, synonyme de : « point de vue de classe » employé dans l’URSS de Staline et de ses successeurs. C’est le mot remplaçant : réalité-vue du point de vue historique des masses édifiant le socialisme-sous la conduite du parti communiste-dirigé par le génial secrétaire général, blablabla.

Les extraits du spectacle en question n’avaient, à l’évidence, aucun rapport avec la critique de la théorie de l’inégalité des races. Mais que voulez-vous, nul n’est parfait. On avait quand même, au passage, reçu notre petite leçon du bien penser obligatoire.

Je disais hier à un ami, qui trouvait exagéré ma caractérisation du gouvernement actuel : détrompe-toi ami, ce n’est pas exagéré de qualifier le hollandisme, comme étant un mussolinisme se réalisant dans d’autres circonstances, avec d’autres personnages.

Benito Mussolini, venu de la gauche extrême du parti socialiste de Serrati, le « maximalisme » socialiste, un grand parti ouvrier qui faillit passer en bloc à la troisième internationale, n’est pas devenu d’un seul coup le « Duce ». Même après la marche sur Rome, Mussolini n’a pas réalisé d’un seul coup la dictature totalitaire qui ne connaissait de groupement légal que celui émanant directement de l’Etat, ou lui étant soumis et disant amen à tous les caprices verbaux et verbeux de la tyrannie quotidienne.

Au plan économique et social, le programme du fascisme ne se distinguait guère du programme minimum du Parti Socialiste Italien (PSI). D’ailleurs, en 1936, Palmiro Togliatti, le secrétaire génral du PCI, écrira depuis Moscou, pour proposer publiquement au travailleur fasciste et à son organisation la réalisation d’un front unique avec le travailleur communiste et son organisation condamnée à l’existence illégale par le gouvernement de Mussolini.

Je voulais dire à cet ami, que le fascisme n’est pas nécessairement une chape de plomb qui s’abat tout d’un coup, et partout à la fois.

C’est souvent un processus de mépris et de haine institutionnalisés ; c’est une dynamique d’arbitraire, vidant de toute substance la liberté de conscience d’opinion et d’organisation.

En mai 2012, la côterie politique élue ne gouverne pas au moyen de formes de contrôle militarisé.

Ses mobilisations se veulent festives. Mais au cœur de ce « festif », il y a cette portion de population dont il devient illégal de parler sans s’exposer au crime de « stigmatisation », même lorsqu’elle applaudit, comme certains l’ont fait, aux pieds du génie de la bastille, ce jeune homme se trouvant sous les drapeaux unis du PCF et du Fatah, qui répondra au jouranliste lui demandant son nom : « je m’appelle Mohamed Merha ».

Avez-vous entendu le PCF et le PS , en particulier l’ancien chef de SOS-R, postulant à prendre la place de Martine Aubry, dénoncer ce pogromisme décomplexé, ce pogromisme assassin rassemblé sous les plis de leurs drapeaux? Y aurait-il de bons pogromistes ?

Le traité de Maastricht est passé de justesse, en septembre 1992.

Il aura fallu, pour obtenir les deux cent mille voix donnant la majorité au « oui », le simulacre odieux de débat contradictoire entre François Mitterrand et Philippe Seguin.

Il aura aussi fallu, les semaines de bourrage de crâne, par le monde journalistique et, par deux chevaux légers du Président. Ceux-ci excellèrent dans le mensonge destiné : à nous vendre l’euro, la Banque centrale européenne indépendante des Etats nationaux, le renforcement des pouvoirs de la Commision européenne et de sa nomenklatura.  Maastricht, c’était pour ces deux femmes futures ministres et députées : tout est beau avec Maastricht. Le traité, c’était la paix et le progrès pour tous. C’était la vie à bon marché, la stabilité des prix des objets de consommation courante.

 Et l’on a vu

J’ai vu. Mais, je pense aussi que vous, n’étant pas ni ancien, ni nouveau ministre, vous avez vu, l’extraordinaire stabilité des prix à la consommation…

Ces deux chevaux légers, harcèleront -pendant toutes les semaines précédant le référendum- la conscience des citoyens, pour leur vendre une « Europe de la paix », pour leur faire la publicité de « l’Europe » qui s’en ira bombarder Belgrad et la nation qui, avec les Grecs, se libéra par elle-même de l’hitlérisme.

C’était la paix des cimetières, la paix des Guigou-Royal

C’était l’Europe du dogme de la concurrence obligatoire. 

C’était l’Europe de la concurrence idéologisée ; Europe de la concurrence interdisant à un Maire de faire travailler les entreprises de sa commune ou de sa région pour que ses administrés aient du boulot.

C’était l’Europe de la privatisation générale

On s’est efforcé, du côté du hollandisme et de sa coalition hétéroclite, de nous faire accroire que tout cela, on ne le devait qu’à l’horrible « Sarko-bling-bling », mais pas du tout, ou plus, au traité Mitterrand-Kohl.

On s’est moqué du monde

On ne cesse, depuis vingt ans, de nous chanter, sur tous les tons et toutes les longueurs d’ondes : que n’être pas d’accord avec le dépouillement de la souveraineté politique des peuples, par l’entente quasi-amoureuse des équipes des Kohl-Mitterrand qui nous tireront les larmes en s’en venant devant les caméras, -main dans la main-, c’était être un ringard souverainiste, c’était être un xénophobe, c’était être un « raciste », et même un « fasciste »…

Aujourd’hui, on ne se contente plus de museler la souveraineté nationale soumise à la dictature de l’économiquement correct et obligatoire, on réprime les opinions

Avec le licenciement de Zemmour, -gravement coupable d’exprimer une opinion qui déplait à SOS-Républicanisme jacobin et autres déviationnismes- on franchit un cap :

La souveraineté nationale baillonnée, depuis les embrassades Mitterrand-Kohl, ça ne suffit plus. 

Maintenant, avec le hollandisme bonace, c’est la souverainté personnelle, c’est la souveraineté de la pensée individuelle qui est agressée, qui doit être déclarée hors-la loi et devient motif légitime à vous priver de votre emploi.

Le prétexte est tellement grotesque et dérisoire, que c’en est à pleurer sur les mânes de Jaurès, de Zola, de Rappoport, de Pivert, de Blum, de Mayer…

La manipulation et l’arbitraire sont tellement manifestes : Parce que la Dame Taubira est une femme, parce qu’elle possède plus de mélanine que Zemmour, elle ne peut pas, elle ne doit pas, être évaluée dans ses actions et décisions de ministre ?

Elle ne peut pas, elle ne doit pas être critiquée pour ses décisions de ministre, serait-elle infaillible?

Parce qu’elle est « noire », parce qu’elle est femme, ses décisions sont, par définition, forcément justes et les meilleures possibles !?

Odieux, grotesque ! Revenons à SOS-R et au MRAAMPP, qui sont à l’origine du lynchage maccathyste contre Zemmour.

A l’époque des lois contre le parti communiste d’Allemagne fédérale (les années cinquante-soixante du siècle passé), leurs parrains français protestaient. C’étaient leurs devanciers, dirigeant du PCF et les plus anciens parmi NPA/LCR

D’accord, nous débitaient-ils : les staliniens ouest-allemands sont solidaires d’un pouvoir qui fait tirer sur les « traîtres » qui votent avec leurs pieds en passant à l’ouest ; d’accord en juin 1953, ils ont approuvé l’envoi des chars russes pour tirer à la mitrailleuse sur les ouvriers berlinois en grève- des ouvriers qui avaient osé demandé la démission de Walter Ulbricht et son remplacement par « un gouvernement des métallos»- mais quand même, ce n’était pas une raison valable pour qu’il y ait des interdits professionnels les frappant.

Quand il fallait défendre les staliniens ouest-allemands, c’était mal, franchement très mal, les interdits professionnels dont ils étaient l’objet. Jean-Paul Sartre et tous le petit monde du crypto-stalinisme de St Germain-des-près et du festival de Cannes, s’efforçait de nous tirer les larmes et de nous indigner contre les « revanchards allemands » (contre les « revanchistes », comme disait Jacques Duclos, pour faire « peuple »), qui privaient de travail de braves bougres de « communistes » ouest-allemands soutenant la DDR (la république démocratique allemande, le régime d’Allemagne de l’est)…

Par contre, punir un troublion, sanctionner un homme qui a eu l’insigne audace de considérer que la Dame Taubira : ce n’était pas « the right man/women in the right place », alors là, oui, c’est juste !

Sanctionner, priver de travail, ça c’est une mesure nécessaire de salubrité publique. C’est une preuve visible, par tous, que…le changement, c’est pour maintenant !

Critiquer un ministre femme et noire. Oh, quelle horreur !!!

Cela, c’est un juste et noble motif à sanction. C’est un crime faisant un devoir impératif, -en urgence absolue-, de mettre en place un système d’interdit professionnel vertueux.

Le Hollandisme, est-ce que ce ne serait pas un chavisme à la française ?Touche pas à mon ministre !

Je n’attends pas de commentaire du Président, normal, c’est un Président-normal.

C’est un Président ne disant rien et ne décidant pas, ou se proposant de ne pas décider, en lieu et place du premier ministre. Son silence est donc conforme aux engagements paradigmatiques entendus lors de sa fameuse tirade.

Le congrès de Royan à l’envers ?…

En 1935, le congrès de la SFIO (le parti socialiste section française de l’internationale ouvrière) excluera de ses rangs les néo-socialistes. Avec pas mal de certains qui les avaient exclus, ils donneront leur soutien à Philippe Pétain pour former les plus importants partis de la collaboration politique et idéologique avec les autorités nazies d’occupation.

L’Histoire ne se répète pas, elle bégaie, expliquera souvent Marx

Et quand on croit qu’elle se répète, en réalité : la première fois c’était le plus souvent un drame, en tous cas toujours une affaire sérieuse, et la seconde, c’est le plus souvent une comédie, une farce ou une bouffonnerie pas toujours vraiment comique.

Ici, en France, en mai 2012, c’est tout à la fois : C’est un délit d’opinion, une répression, un drame. C’est une sordide affaire de cocuage, c’est une bouffonnerie ; c’est de la tartuferie en veux tu en voilà. Mais aussi, -et c’est très sérieux aussi, et infiniment grave, parce que cela peut provoquer une cascade d’effondrements-, sous prétexte d’éviter l’effondrement : c’est une exigence de bureaucratisme politique aggravé, via la mutualisation des dettes grecques, italiennes, portugaises, espagnoles…

Mais surtout, du point de vue du socialisme, en tant que parti de l’émancipation ouvrière et sociale, c’est le triomphe des néosocialistes.

C’est le règne de l’hypocrisie et des hypocrites !

C’est l’instauration d’un arbitraire idéologique discrétionnaire appelé « antiracisme », qui est à la fraternité humaine ce que le totalitarisme bureaucratique appelé « socialisme réel » était à la Commune parisienne et aux soviets de 1905-1917 en Russie, 1956 en Pologne et en Hongrie.

C’est, en d’autres termes : le triomphe posthume des exclus du congrès de Royan contre ceux qui prenaient le socialisme émancipateur au sérieux.

Alain Rubin

PS : Autre signe des temps : le prétendu site libre « avaaz », après avoir accepté d’héberger une pétition de soutien à Zemmour, l’a retiré après qu’elle ait reçu 5000 premières signatures. « Gar-de-à-vous ! Je ne veux voir qu’une tête dans les rangs ! »  

Le changement, c’est pour maintenant ! A vos ordres, Monsieur le Président-normal !

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