Zemmour vu par Marine Le Pen : un diviseur !
Alors que Marine Le Pen avait entrepris une véritable opération de « dédiabolisation » ces dernières années, voire de « banalisation », la tournée littéraire, aux allures de campagne électorale, d’Ãric Zemmour, au discours plus radical que le sien, semble avoir bousculé toute la stratégie du Rassemblement nationalâ¦
Se rendant à la foire agricole de Poussay dans les Vosges, pendant une trentaine de minutes, elle s’est confiée à Livre Noir dans le véhicule qui la transportait. Elle fut majoritairement interrogée sur Ãric Zemmour, quâelle considère comme ayant beaucoup de mépris pour les femmes et le peuple, dont il ne se préoccupe pas, ne s’adressant qu’à la bourgeoisie : « Zemmour défend la France, pas les Français».
Â
Lâancienne présidente du RN ne le croit pas au niveau annoncé par les sondeurs, selon elle, «il est à 10-12 %», « le positionnement quâil a choisi lâempêchera dâêtre élu ».
Elle se pose en femme combative, dâexpérience et de rassemblement, contrairement à celui quâelle présente comme clivant, jouant « aux allumettes à côté dâune station dâessence », divisant « inutilement », à lâinstar de Macron.
Il ressort de ses dires que cette candidature nâest pas sérieuse et nâaboutira pas, quâelle est la seule à pouvoir emporter la présidentielle. Et sâil perd, « ce sera, one shot », « une forme dâaventure personnelle », il abandonnera la politique car « il veut être président de la République ou rien ».
« Quand Ãric votait Mitterrand, nous, on se battait contre lâimmigration. En 2002, quand on était au deuxième tour, je ne lâai pas entendu appeler à voter Le Pen ».
De bonne guerre, elle dresse de son adversaire un portrait peu flatteur, sans véritable projet, celui dâun opportuniste profitant du fait que « 85 % des Français » soient excédés par la vague migratoire.
Contrairement à ce que souhaite Robert Ménard, il est techniquement impossible de se retirer au profit dâune autre candidat mieux placé⦠« une campagne, câest une grosse machine », sans expliciter davantage…
Marine Le Pen évoque aussi Bardella, le parti, sa nièce, Marion, ses enfants, ses chats, sa vie⦠livrant à dessein une image plus douce que celle de cette femme pugnace se défendant de lâacrimonie médiatique sur les plateaux. Comme sur son affiche de campagne…
Daphné Rigobert